La sélection complète et son analyse

Immédiatement après la Coupe du Kodokan, la sélection japonaise pour le Grand Chelem de Tokyo (2-4 décembre 2016) était officialisée.

Féminines
-48kg

Ami Kondo (Sumitomo Mitsui), Funa Tonaki (Teikyo), Yurie Morizaki (A-Line), Hiromi Endo (Alsok)

-52kg
Ai Shishime (Ryotokuji Gakuen), Natsumi Tsunoda (Ryotokuji Gakuen), Rina Tatsukawa (Fukuoka University), Uta Abe (Shukugawa Gakuin)

-57kg
Tsukasa Yoshida (Komatsu), Nae Udaka (Komatsu), Megumi Ishikawa (Komatsu), Momo Tamaoki (Sumitomo Mitsui)

-63kg
Aimi Nouchi (Tsukuba), Miho Minei (Toin Yokohama), Megumi Tsugane (Tsukuba), Honoka Araki (Hyogo Police)

-70kg
Chizuru Arai (Sumitomo Mitsui), Saki Niizoe (Yamanashi Gakuin), Yoko Ono (Komatsu), Naeko Maeda (JR East)

-78kg
Mami Umeki (IPU), Ruika Sato (Komatsu), Siori Sato (Sumitomo Mitsui), Rika Takayama (Sumitomo Mitsui)

+78kg
Kanae Yamabe (Mikihouse), Sarah Asahina (Tokai), Hikaru Sone (Nanchiku High School), Nami Inamori (Sumitomo Mitsui)

 

Masculins 
-60kg

Naohisa Takato (Park 24), Ryuju Nagayama (Tokai), Toru Shishime (Ryotokuji Gakuen), Yuma Oshima (Kokushikan)

-66kg
Isoda Norihito (Kokushikan), Yuki Hashiguchi (Meiji), Hifumi Abe (Nittai), Tomofumi Takajo (Asahi Kasei)

-73kg
Shohei Ono (Asahi Kasei), Arata Tatsukawa (Tokai), Riki Nakaya (Alsok), Soichi Hashimoto (Park 24)

-81kg
Takanori Nagase (Asahi Kasei), Hayato Watanabe (Ryotokuji Gakuen), Yuki Haruyama (JSDF Physical Training School), Seidai Saito (Kokushikan)

-90kg
Kenta Nagasawa (Park 24), Taichi Kugimaru (Senko), Daiki Nishiyama (Shin Nittetsu), Shoichiro Mukai (Nichidai)

-100kg
Ryunoske Haga (Asahi Kasei), Aaron Wolf (Tokai), Kentaro Iida (Kokushikan High School), Shohei Shimowada (Keiyo Gas)

+100kg
Hisayoshi Harasawa (JRA), Takeshi Ojitani (Asahi Kasei), Hyoga Ota (Tokai), Ryu Shichinohe (Kyushu Denryoku)

ll y a quatre ans, le Grand Chelem de Tokyo avait révélé au monde du judo le fantastique Shohei Ono. Désormais champion olympique, le judoka de Tenri reviendra à la compétition à l’occasion de cet événement, auréolé d’un statut de quasi dieu vivant du judo.
Avec Fabio Basile, le styliste italien lui aussi sacré à Rio en -66kg, et le retour du « Tsar » Alexander Mikhaylin, voulant revenir en grâce afin se réapproprier le leadership des lourds russes, ce Grand Chelem présentera un intérêt judo nettement supérieur à celui disputé à Abu Dhabi. D’autant plus qu’à regarder la sélection japonaise, les choses sont claires : la préparation vers Tokyo 2020 des Japonais est sur les rails !
Une sélection composée de trois générations distinctes.
Il y aura la génération « Rio ». Début décembre, sept des douze médaillés olympiques seront sur les tatamis avec, pour eux, la volonté de garder leur leadership national et aller chercher une médaille d’un plus beau métal. Voire un doublé pour Ono, Baker et Tachimoto. Une hypothèse que leur âge et leur talent rend parfaitement crédible même si on aura pas la chance de voir évoluer les deux derniers pour cause de blessure (à l’épaule gauche pour Baker) ou de repos post-titre olympique.
La génération « juniors 2014/2015 » : déjà présente sur le circuit international, mais que l’on devrait voir beaucoup plus régulièrement. On pense évidemment à Hifumi Abe, successeur très crédible de Masahi Ebinuma en -66kg. Il ne finit que 7e à la Coupe du Kodokan il y a une semaine mais compte déjà son palmarès deux Grand Chelem (Tokyo 2014 et Tyumen 2016), une place de vice-champion du monde junior à Miami en 2014 et un championnat du Japon 2016 à seulement 19 ans. À Fukuoka, en avril dernier il avait littéralement joué avec Ebinuma dans un combat qui avait le buzz sur les réseaux sociaux. Le doublé médaille de bronze olympique qui sera d’ailleurs absent pour une blessure à l’épaule.
On pense aussi à Funa Tonaki, double vainqueur de la Coupe du Kodokan (2015 et 2016), championne du monde junior 2015 dans une catégorie des -48kg dans laquelle Haruna Asami est désormais retirée des tatamis et Ami Kondo montre des difficultés chroniques à gagner lors des échéances majeures (3e aux championnats du monde 2015 et aux JO). Tout comme à Miho Minei, championne du monde à Miami en -63kg, 2e à Oberwart en 2015 et 5e la même année à Paris alors qu’elle vient d’avoir seulement 19 ans. On pense enfin à la très précoce Sarah Asahina en +78kg, championne du monde juniors 2014, 5e à Tokyo en 2012 à seulement 16 ans et quadruple vainqueur de la Coupe du Kodokan qui pourrait bien réaffirmer la suprématie nipponne chez les lourdes et se poser comme la successeur de Maki Tsukada, dernière championne olympique en 2004. Enfin la génération « néophytes » : sélectionnés grâce à leur victoire à la Coupe du Kodokan, les références internationales seniors sont rares ou inexistantes ou réalisées en cadets ou juniors. Dans cette case, Arata Tatsukawa, 18 ans et 1e année à Tokai vient de faire le doublé championnats du Japon junior/Coupe du Kodokan où il bat Riki Nakaya en finale. Un gaucher à suivre du coin de l’œil dans une catégorie où la densité japonaise au niveau international est déjà monstrueuse (Shohei Ono, Riki Nakaya et Soichi Hashimoto sont classés respectivement 3e, 5e et 32e). De même la jeune Saki Niizoe, 20 ans, vainqueur chez les juniors en Autriche à Leibnitz et auteure du même doublé que Tatsukawa (championnat du Japon juniors et Coupe du Kodokan) n’aura rien à perdre dans une catégorie où sa « sempai » Chizuru Arai fait figure de n°1 en l’absence de Haruka Tachimoto.