L’université de Yasuhiro Yamashita remporte quatre titres

Les championnats du Japon existent et ils sont déterminants pour les grandes sélections. D’un certain point de vue, c’est la Coupe du Kodokan qui est sur bien des points l’équivalent des championnats de France première division. Même week-end depuis quelques années et surtout sélection automatique pour le Grand Chelem organisé dans le pays pour les vainqueurs du week-end… Mais avec des catégories à trente-six combattants au maximum, la Coupe du Kodokan reste plus sélective que notre championnat national sous sa forme actuelle. Il se tenait donc ce week-end, sans les douze médaillés olympiques de Rio mais avec quelques têtes d’affiche prestigieuses : Riki Nakaya (double champion du monde 2011 et 2014, vice-champion olympique 2012 en -73kg), le diamant Hifumi Abe, 19 ans, vainqueur du Grand Chelem de Tokyo 2014 (à 17 ans) et de celui de Tyumen en 2016 et champion du Japon début avril en -60 kg. Désormais étudiant de l’université de Nittai depuis avril, son statut de prodige lui confère, pour l’anecdote, d’être sponsorisé par une grande banque japonaise… malgré quelques problèmes disciplinaires. La lourde Sarah Asahina, 3e du Grand Slam de Tokyo à 16 ans (!), plus jeune vainqueur de l’histoire d’une compétition du circuit international senior (Open de Sofia en février 2013), championne du monde juniors en 2014 à 17 ans et déjà victorieuse de la Coupe du Kodokan en 2013, 2014 et 2015 en +78kg ! Elle a aujourd’hui 20 ans depuis moins d’un mois.
Les vainqueurs ont en moyenne un peu moins de vingt-trois ans. Mention spéciale au vainqueur en -73kg, Arata Tatsukawa, première année à l’université de Tokai, avec ses presque dix-neuf ans.

Tokai, machine à gagner

L’université de Tokai n’en finit pas de régner sur le judo japonais actuel. Vainqueur chez les garçons du championnat universitaire par équipes toute catégorie, deuxième il y a un peu plus d’un mois lors du championnat par équipes par catégories poids chez les masculins comme les féminins, l’université dont Nobuyuki Sato est le « shihan » (grand maître) avec Yasuhiro Yamashita, dont Kosei Inoue est un des sensei est désormais l’incontestable machine à gagner du judo japonais. Rappellons l’importance de Kenichiro Agemizu, le Kantoku (entraîneur principal) des masculins, qui est le principal architecte de la domination insolente de son université chez les garçons depuis une dizaine d’années. Il fut capitaine de l’équipe il y a tout juste 20 ans.
Ce week-end, outre Tatsukawa, Ryuju Nagayama (en -60kg), Aaron Wolf (en -100kg) et Sarah Asahina (-en +78kg), s’imposent. Quatre titres pour quatre étudiants de l’Université, auxquels ont doit ajouter les deux obtenus par les anciens passés par elle, Kenta Nagasawa (1e en -90kg), capitaine de l’équipe l’année dernière, et Takeshi Ojitani (1e en +100kg), capitaine en 2013.
Et si on ajoute enfin, les deux deuxièmes places de Riki Nakaya (battu donc par un « kohai »en finale), et cette de Hyoga Ota (en +100kg) et le bronze de Yuhei Yoshida en -73kg, de Kenya Kohara en -81 kg (le capitaine actuel) et de Kokoro Kageura en +100 kg (un champion d’Asie senior… qui n’a que 18 ans) on arrive à un total impressionnant de onze médailles.

Nagayama, Tatsukawa, Funaki, Niizoe, objectif 2020

A retenir, les titres de Ryuju Nagayama, champion du monde juniors 2015, et déjà deuxième au Grand Chelem de Bakou cette année. Il prétendra en effet, sans aucun doute, au leadership chez les -60kg pour cette nouvelle olympiade. Celle d’Arata Tatsukawa, champion du Japon juniors il y a deux mois, qui va découvrir d’emblée le très haut niveau seniors par un Grand Chelem à domicile, tout comme Nohirito Isoda (Kokushikan), vainqueur en -66kg (alors que Hifumi Abe ne finit que 7e et doit prouver à Tokyo), vierge de tout palmarès sur le circuit mondial.
Chez les féminines, Funa Tonaki (Teikyo) fait le doublé en -48kg à seulement 21 ans. Vainqueur du Grand Chelem de Tyumen en juillet, elle s’était déjà fait remarquée l’année dernière en remportant les championnats du monde juniors (avec un ne-waza qui a écoeuré ses adversaires) et le Grand Prix de Chine. Elle sera à surveiller de près dans la perspective de Tokyo 2020 et pour les grandes sélections dès cette année. En -70kg, c’est une junior inconnue en haut niveau senior, mais qui pourrait ne pas le rester très longtemps, Saki Niizoe (Yamanashi Gakuin), qui s’impose. Enfin Sarah Asahina montre qu’elle se prépare à prendre le leadership dans la catégorie d’Emilie Andeol.
Pour voir les résumés de chaque finale voici le lien : https://www.youtube.com/user/JudochannelTV/videos

Pour voir les finales en intégralité c’est ici : https://www.youtube.com/channel/UC62xymdwRql041v6WxAYLSA