Alors que les éliminatoires touchent à leur fin ici au Tokyo Metropolitan Gymnasium devant un public très nombreux – un pari réussi pour la fédération japonaise -, nous pouvons d’ores et déjà vous dire que ce dimanche est pour l’instant indéniablement excitant.
Bien sûr et avant tout, car il y aura encore deux chances de médailles pour la France : Astride Gneto (FLAM 91) ira défier l’invincible Uta Abe en finale des -52kg. Championne de France il y a deux semaines, la Tricolore réalise une journée très solide, sans faille même. En dem-finale, elle transperce la Hongroise Reka Pupp sur son o-uchi-gari avant de gérer sereinement. Succédera-t-elle à Amandine Buchard qui avait battu Abe en 2019 au Grand Chelem d’Osaka – la dernière défaite de la Nipponne d’ailleurs – ? Elle n’aura rien à perdre face à une Uta Abe toujours tellement au-dessus de la mêlée depuis ce matin.

L’autre chance de médaille sera masculine et elle sera dans les mains de Daiki Bouba ! Le judoka de l’AJA Paris XX qui a tracé son sillon depuis ce matin avec opiniâtreté – comme lorsqu’il bat le vice champion olympique Vazha Margvelashvili à la volonté – et avec des coups de judo, comme face au Turkmène Hekim Agamammedov sur un o-uchi-gari parfait de timing. Il s’incline en demi-finale face à l’usure mongole Bashkuu Yondonperenlei. Une défaite un peu aigre puisque ce dernier aurait dû recevoir au moins une fois une troisième pénalité pour avoir accroché les jambes du Français en défense.
Des incohérences arbitrales qui auront encore une fois surpris beaucoup de monde ce matin, comme cette troisième pénalité donnée au champion olympique des -100kg, Aaron Wolf, lors de son quart de finale face à l’Italien Gennaro Pirelli.
Quoiqu’il en soit, Daiki Bouba devra éviter les coups de judo du Moldave Denis Vieru s’il veut monter sur la troisième marche du podium. Histoire de conclure en beauté une journée consistante.

Les autres Français ? Blandine Pont (RSC Champigny), termine septième en -48kg battue par Julia Figueroa et son kata-guruma et la championne du monde juniors 2023, Miyaki Kano en repêchages. Fanny-Estelle Posvite (RSC Champigny) s’arrête, elle en huitième après une défaite bizarre, pour ne pas dire un peu polémique contre Shori Hamada, la championne olympique de Tokyo.
Alors qu’elle écrasait le combat de la tête et des épaules, qu’elle menait avec un sode-tsuri-komi-goshi pas loin de valoir ippon, Posvite se relâchait sur une montée de main de la Nipponne qui lui touchait la bouche. Elle tournait le dos à son adversaire, pensant sans doute – comme c’est le cas dans ce genre de situation – que l’arbitre allait donner matte. Ce n’est pas comme cela que celui-ci le comprenait : il ne disait rien et Hamada n’hésitait pas et lançait un tani-otoshi alors que la Française lui tournait le dos. Ippon. Les superviseurs ne trouvaient rien à redire à cette situation pour le moins floue.
Chez les masculins et en -60kg,, Romain Valadier-Picard (ACBB Judo) s’incline au premier tour contre Naohisa Takato sur un sumi-gaeshi latéral au golden score alors que Cédric Revol (ESBM Judo), après une victoire de longue haleine face contre l’Israélien Yam Wolczak, était sanctionné d’un hansokumake direct pour avoir plongé sur un uchi-mata contre le Géorgien Lukhumi Chkhvimiani après 8’20 de golden score. En -66kg, Romaric Bouda (Euree Judo) tient le match contre Denis Vieru avant de subir un mouvement en forme de toupie à droite qui le met sur le dos. Au premier tour, le médaillé de bronze à Caen avec dominé le Marocain Abderhamane Boushita.
En -100kg, Marc-François NGayap (AM Asnières), après un bon début de combat contre le Mongol Altanbagana Gantulga, se fait surprendre par un tani-otoshi. Enfin, Amadou Méité (Sainte Geneviève Sports Judo) en +100kg, prend ippon contre le Chypriote Giannis Antoniou.

Une catégorie des -100kg qui offrait d’ailleurs la deuxième raison de s’enthousiasmer ce matin avec le culot génial de Dota Arai. Champion du monde juniors début octobre, cet étudiant de Tokai a éparpillé façon puzzle tous les adversaires qui se présentaient à lui, y compris le champion du monde russe Arman Adamian.
Il sera en finale contre un autre surdouée, le Russe Matvey Kanikoskyi, 22 ans, troisième à Montpellier et déjà douzième mondial.

Enfin, et évidemment, parce que les stars japonaises auront régalé : les deux Abe bien sûr : Uta tellement facile et Hifumi, particulièrement sec et qui signe un ippon surpuissant contre le Coréen Kim lors de son entrée en lice.
Naohisa Takato et Ryuju Nagayama, en concurrence pour la titularisation olympique….