Si il y avait des doutes, ils sont levés. Absents du circuit international plusieurs mois, les judokas russes font la démonstration, ce dimanche, que cette pause forcée n’a en rien entamé leur puissance de feu. Trois catégories masculines et trois victoires pour le soyeux Mikhail Igolnikov (-90kg) coaché par Arsen Galstyan, le novice Matvey Kanikovskiy (-100kg) et le fringant Inal Tasoev (+100kg).
Décevant cinquième à Tokyo l’été dernier, Igolnikov montr ce dimanche son meilleur visage. Comme en finale, où il joue avec l’Ouzbek Davlat Bobonov, pourtant vice champion du monde 2021 et médaillé olympique : uchi-mata en esquive avant un ko-uchi-gari imparable qui place Bobonov sur le dos. À ce niveau de prestation, Igolnikov a de quoi faire grimacer ses futurs adversaires. 
Matvey Kanikovskiy, lui, rejoint le fomidable Coréen Lee Joonhwan que ce Grand Chelem mongol auront permis de mettre en lumière. Champion d’Europe et médaillé de bronze aux championnats du monde 2021 juniors, en argent au Grand Chelem d’Abou Dhabi, ce grand échalat à la fausse indolence, possède un uchi-mata où la jambe monte très haut et qui aura transpercé nombre de défenses aujourd’hui, y compris celle de son compatriote Arman Adamian. 
Tasoev, finalement recalé au profit de Tamerlan Bashaev pour les JO l’année dernière, remporte lui sereinement son second Grand Chelem de la saison, après Paris en octobre. Sa dernière défaite remonte à la finale du Masters 2021 (c’était en janvier à Doha), face à Teddy Riner. 
Avec le titre pour Makhmadbek Makhmadbekov (-73kg) et Madina Taimazova (70kg) hier, la Russie termine donc à cinq titres pour neuf médailles, s’offrant la place de leader devant un Japon à quatre titres (Ryuju Nagayama, Natsumi Tsunoda, Nami Nabekura et Mami Umeki).
Umeki, en argent à Paris après sa défaite face à Audrey Tcheuméo en finale, n’aura pas à user de son infernal ne-waza pour remporter la victoire en -78kg, puisqu’elle satellise l’Israélienne Inbar Lanir sur uchi-mata. Elle offre par là le troisième titre à l’équipe de Katsuyuki Masuchi, qui place quatre de ses combattantes sur le podium (Tsukasa Yoshida termine septième alors qu’Ai Shishime est battue dès le premier tour). 
Chez les hommes, le compte n’y est pas vraiment pour les Nippons, compte tenu de ses standards habituels : Kentaro Iida, plein de promesses d’un talent époustouflant, ne termine que cinquième en -100kg ; les deux +100kg Hyoga Ôta et Yusei Ogawa se retrouvent pour le bronze. La victoire revient au second, fils de la légende Naoya (quatre fois champion du monde) aux pénalités. Enfin, même si il finit sur le podium (en bronze), le champion olympique Takanori Nagase avait mieux à faire, même si il tombe contre le judoka du moment en -81kg. 
La Mongolie reste calée à la troisième place alors qu’Israël, avec la victoire de Raz Hershko ce dimanche en +78kg pointe à la quatrième place. Une équipe israélienne portée par son groupe féminin, qui rappelons-le une nouvelles fois, est de plus en plus consistant : Inbar Lanir, Raz Hershko, Gili Sharir ou encore Kerem Primo, cinquième en -63kg et qui est cadette troisième année et montée de catégorie il y a peu. Une équipe de plus en plus dense et performante. 

Et côté français ? Alexis Mathieu (Sucy Judo), à l’image de trois autres judokas tricolores hier (Joan-Benjamin Gaba, Nicolas Chilard et Alpha Djalo) se cale à la septième place en -90kg. Fort contre le Néerlandais Smink, avec un maître o-soto-gari, il se fait surprendre par le Kazakhstanais Didar Kamza en quart de finale avant de se faire foudroyer par un tai-otoshi makikomi par le Kirghize Erlan Sherov en repêchages.  Une cinquième place (Walide Khyar) et quatre septièmes places, tel est le bilan tricolore de ce Grand Chelem. Un bilan correct mais sans bonne suprise. Prochaine étape, Budapest et son Grand Chelem, du 8 au 10 juillet.