Crédit photo : Gabriela Sabau / FIJ

Au lendemain de la probante médaille d’or décrochée par Romain Valadier-Picard (-60kg, AC Boulogne-Billancourt), ils étaient trois tricolores sur les bords du Danube. À commencer par le triple médaillé mondial Loïc Pietri (-81kg, OJ Nice), qui lançait tranquillement sa journée en disposant rapidement de l’Argentin Tomas Morales sur sumi-gaeshi. Malheureusement, il se blessait au niveau de son épaule droite au tour suivant contre le Kazakhstanais Aibar Mukyshev, à la réception de l’une de ses tentatives de seoi-nage. Impossible pour lui de continuer le combat, alors que rien n’était encore marqué au tableau d’affichage.

Ne restait donc plus que les deux combattants de l’ES Blanc-Mesnil Manon Deketer (-63kg) et Orlando Cazorla (-73kg), tous deux coachés par Jean-Pierre Gibert, en mission auprès du club de Seine-Saint-Denis. Moins de deux semaines après avoir participé à la nouvelle médaille d’argent mondial de l’équipe de France aux championnats du monde de Doha, Cazorla parvenait d’abord à remonter un waza-ari de retard au Turc Bayram Kandemir, qu’il parvenait à contrer puis à immobiliser, pour poursuivre sa route ce vendredi. C’était face au Finlandais Valterri Olin, membre du top 40 depuis sa troisième place à l’open océanien de Perth en octobre dernier, surpris par le de-ashi-barai crédité d’un waza-ari du Français. Pour sa troisième compétition individuelle en -73kg, le Blanc-Mesnilois devait alors faire face au Serbe Filip Jovanovic, troisième de l’open européen de Bosnie-Herzégovine le week-end dernier, pour son premier podium international à vingt-sept ans. Un 210e mondial qui insistait sur son o-soto-gari,  parvenant à scorer sur l’un d’eux malgré la tentative de contre du Français, qui se ruait alors à l’attaque et s’epxosait au makikomi fatale du Serbe. Cruel alors que les quarts de finale se profilaient ensuite.

Sa partenaire de club n’allait quant à elle pas traîner pour rallier ce stade de la compétition, trop forte pour la Turque Ayten Yeksan, médaillée européenne cadettes en 2019, qu’elle effaçait en une séquence grâce à son o-uchi-gari, et l’Espagnole Laura Vazquez Fernandez, contrée en bordure après seulement vingt-cinq secondes de combat. La Brésilienne Gabriella Moraes, finaliste du Grand Prix du Portugal en début d’année, allait résister jusqu’à la mi-combat, le temps pour Deketer de la contrer puis d’imposer son kata-guruma. De quoi atteindre les demi-finales sans trop avoir perdu d’influx pour la médaillée mondiale 2021, appelés à défier la championne du Japon 2023 Momo Tatsukawa, qui n’était plus sortie à l’international depuis 2020. Une longue passe d’armes au kumikata dans un schéma droitière/gauchère qui s’en allait au-delà du temps réglementaire, jusqu’au o-uchi-gari bien senti de la Nippone qui repoussait la Française en place de trois. Pour aller chercher son premier podium de l’année, elle devra dominer la Slovène Andreja Leski, finaliste des championnats du monde il y a quinze jours contre Clarisse Agbegnenou et actuelle neuvième mondiale. Un bon test pour Manon Deketer, à suivre à partir de 17h.