Six champions du monde en or !

Depuis sa création en 2014 (avant, il s’agissait d’une « World Cup » qui avait lieu en février), le Grand Prix de Budapest est devenu une intéressante étape sur le chemin des championnats du monde. On est frappé sur cette édition 2019 par le nombre d’anciens champions du monde, hommes ou femmes, qui l’emportent — six sur quatorze catégories — se mettant ainsi dans les conditions de compétition pour une répétition réussie. Dans ce rôle, on est impressionné par la force de frappe retrouvée des deux grandes leaders brésiliennes, Rafaela Silva (-57kg) et Mayra Aguiar (-78kg), très autoritaires dans leur conquête de l’or. Le Brésil arrive en forme en ce mois de juillet avec quatre finalistes, dont trois pour les féminines. Un danger pour le potentiel de l’équipe de France.

Sherazadishvili prend ses marques

Chez les garçons, c’est l’Espagnol Nikoloz Sherazadishvili, champion du monde en titre en -90kg, qui impressionne en dominant en finale, avec un bon feeling pour contrer une tentative d’arraché, le Japonais Shoichiro Mukai, sélectionné dans l’équipe du Japon pour Tokyo 2019. Une finale mondiale potentielle. Dans cette ambiance, il n’est pas si surprenant de retrouver sept nations différentes pour l’or chez les garçons, avec aussi le retour au premier plan de l’excellent Kazakhastanais Yeldos Smetov en -60kg dans la cohorte des anciens champions du monde. En revanche, c’est le Mongol Kherlen Ganbold, 10e mondial, qui l’emporte en -66kg, comme il l’avait déjà fait à Montréal une semaine plus tôt. Un outsider crédible pour le podium à Tokyo. Il faudra aussi suivre le Kosovar Akil Gjakova, qui se permet un de-ashi-barai splendide sur l’ancien triple champion du monde Masashi Ebinuma. Désormais en -73kg, le Japonais s’y montre brillant, mais un peu en roue libre sur ce tournoi sur lequel il n’a plus grand chose à jouer derrière Ono et Hashimoto. Gjakova en revanche monte nettement en puissance.

Aaron Wolf explose tout en -100kg

Le Japon n’est pas en reste et continue à placer ses pions avec une maîtrise remarquable. Au Canada il y a une semaine, on avait vu en or des combattant non sollicités pour Tokyo 2019… mais très crédibles en futur champions olympiques, comme le -81kg Nagase, le -90kg Baker, ou même le -73kg Hashimoto. Cette fois, on voyait plus les sélectionnés pour le futur championnat du monde, comme Mukai, mais aussi le puissant Aaron Wolf, absolument intouchable en -100kg. Un seul titre pour les masculins nippons, mais trois finales, dont celle du lourd-léger Kokoro Kageura, surpris par le ko-soto-gake d’un autre revenant important : le grand poids lourd israélien Or Sasson.

Maeda plus forte que Kelmendi

Domination plus nette des combattantes japonaises, malgré les Brésiliennes : Cinq finales et quatre titres ! La plupart vont à des athlètes qui jouaient leur visibilité future sur ce tournoi. Masako Doi (-63kg) et Wakaba Tomita (+78kg) sont d’anciennes championnes du monde juniors 2015. La première s’offre en finale la Bréslienne Ketleyn Quadros, la seconde se paie en quarts la Légende cubaine Ortiz, avant de prendre le meilleur sur la Tunisienne Cheikh Rouhou, qui venait pourtant d’écarter la  n°1 Japonaise Sarah Asahina. Quant à la -52kg Chishima Maeda, elle était pour sa part en finale du championnat du monde juniors 2017, et elle l’emporte en écartant non seulement la Roumaine Andreea Chitu, mais aussi la championne olympique et toute récente championne d’Europe, la Kosovare Majlinda Kelmendi, à laquelle elle marque deux waza-ari. Inépuisable « vivier » japonais…