La Corée gagne sept titres dont les -81 kg avec son champion olympique

Le champion olympique et mondial Kim Jae-Bum à l’attaque  / Photos © IJF Media Team by G. Sabau and J. Willingham

Dominée la veille par la petite délégation japonaise (voir le contre-rendu du premier jour ici), la Corée a frappé fort la seconde journée de son tournoi de Jeju 2013 en emportant quasiment toutes les médailles d’or, soit six sur les sept qui restaient engagées, contre deux sur six seulement hier. Un grand prix de Jeju de judo 2013 qui aura été marqué hier par la confirmation de Christa Deguchi, la nouvelle perle japonaise en -57 kg et aujourd’hui par le retour du double champion du monde et champion olympique coréen Kim Jae-Bum en -81 kg. Un tournoi qui aura été marqué aussi, en cette deuxième journée, par… l’ennui, le nouveau modèle d’arbitrage s’ingéniant à faire en sorte que les combats n’aient pas lieu. Attention danger.

Le retour du héros de l’olympiade de Londres
C’est donc Kim Jae-Bum, éclatant champion du monde 2010 et 2011 et champion olympique 2012 – médaillé olympique et mondial en 2008 et 2009 – qui était l’événement du jour. Il faisait son retour après presque une annnée sabbatique – son dernier tournoi datant de février, c’était en Allemagne – et un renoncement au championnat du monde 2013. À désormais 28 ans, le Tigre Souriant doit s’interroger sur sa capacité à remettre le couvert pour encore une olympiade. Il a gagné, mais ce ne fut pas facile. Même si il est crédité de deux victoires par ippon sur les résultats officiels en demi-finale et en finale (qui veut-on convaincre que les ippons pleuvent en phases finales ?), c’est bien par un hansokumake généreux qu’il sort le frangin Pacek, Robin, en demi, lequel menait d’un waza-ari sur un joli de-ashi-barai. Et en finale, c’est de deux pénalités à une qu’il sortait son compatriote Jung Won-Jun, 20 ans. Un rentrée en or, mais difficile pour le champion coréen.

Kim domine Lee
La Corée, éclipsée par la petite cohorte japonaise hier, a remis les pendules à l’heure aujourd’hui. Victoire des meilleures combattantes du Matin Calme en -70 kg et -78 kg, avec Hwang Ye-Sul, 9e mondiale, et Jeong Gyong-Mi, 4e mondiale, une fille qui a déjà une médaille mondial (2007) et une médaille olympique (2008) dans son armoire et qui revient bien avec un titre de championne d’Asie 2013 (contre la future championne du monde, la Coréenne du Nord Sol). En +78 kg, c’est encore la Corée qui s’impose, mais ce n’est pas la médaillée mondiale de Rio Lee Jung-Eun qui l’emporte, mais sa challenger Kim Eun-Kyeong, un petit gabarit qui impose sa garde et parvient à faire fléchir la leader. Si ça ne change pas la face du monde, la petite Kim a passé une très bonne journée à Jeju.

Kim domine Kim
En lourds chez les masculins, l’excellent Kim Sung-Min, 26 ans, engrange tranquillement. Après une belle victoire à Tokyo, le voici à nouveau vainqueur, cette fois face à son rival Kim Soo-Hwan, déjà trois fois champion d’Asie. De bons gros points pour l’un des challengers crédibles (mais encore très loin, loin, loin) du Français Riner.

Gwak – Iliadis
La finale la plus spectaculaire fut celle des -90 kg entre le Grec Iliadis – dans sa catégorie, lui qui aime bien « lâcher du lest » au niveau du régime – et le Coréen Gwak Dong-Han. S’arrangeant (en le poussant dehors plusieurs fois) pour faire pénaliser le champion grec, le Coréen fut ramené à égalité des pénalités suite à la pression rageuse que lui mettait son aîné. Riche idée de l’arbitre de ne pas décider de l’issue du combat et d’avoir le courage d’assumer un golden score d’une minute et demi. Au bout, il y avait le uchi-mata libérateur du Coréen Gwak sur la légende Iliadis, au grand plaisir de la salle. Du vrai spectacle judo, l’un des seuls moments un peu fort de ce vendredi. À 21 ans le jeune Gwak se paye un beau « scalp ». La seule catégorie du jour à échapper aux Coréens était celle des -100 kg où le lutteur éternel Naidan Tuvshinbayar, le Mongol, dominait physiquement ses adversaires. Epuisant aussi pour le spectateur…

Le uchi-mata de Gwak sur Iliadis au golden score / Photos © IJF Media Team by G. Sabau and J. Willingham

Des pénalités données à mauvais escient
C’était en effet une mauvais journée sur le plan du judo. Au programme de ces phases finales, peu de très bons moments, la plupart des combats étant gâchés par des pénalités données à mauvais escient et des décalages trop rapides. Il faudra vraiment que la FIJ s’interroge encore une fois sur ce qu’elle est en train de créer avec le modèle d’arbitrage actuel, qui a plutôt tendance à inciter les combattants à ne se concentrer que sur les pénalités, donc à faire de l’anti-judo plutôt que de chercher à construire. Il ne faudrait vraiment pas que cela dure…