Bellard confirme sa sélection mondiale avec une 2e place derrière Agbegnenou

Pas de -70 kg française chez les féminines et toujours pas de représentants masculins. Tous les regards français étaient donc tournés vers la démonstration des deux -63 kg, la championne d’Europe Clarisse Agbegnenou d’un côté et de l’autre, celle qui a arraché de haute lutte une sélection au championnat du monde, Anne-Laure Bellard (pour en savoir plus sur Anne-Laure Bellard et la façon dont elle a obtenu sa sélection, c’est ici). Le choix de prendre Anne-Laure directement en n°2 derrière Clarisse Agbegnenou pour ce championnat du monde avant même ce dernier test est validé par la nouvelle performance de la Française, qui a réédité un excellent tournoi dans le style épuisant pour ces adversaires (et parfois pour le public), qu’elle a élévé à un haut niveau d’efficacité. Une nouvelle fois, elle bat des filles fortes, dont la malheureuse championne du monde israélienne Yarden Gerbi, qu doit commencer à fatiguer de se faire sortir par la grande combattante de Pontault-Combault. La n°1 mondiale donc, mais aussi la n°6, puisque Anne-Laure Bellard bat l’Allemande Trajdos d’un yuko. Anne-Laure Bellard aborde Chelyabinsk avec une entrée dans le top 5 mondial. Pas mal !

La plus forte, c’est Clarisse

Elle ne parvient pas cependant à inquiéter Clarisse Agbegnenou. La jeune leader française (dont vous pourrez lire l’interview dans le prochain Esprit du Judo, actuellement sous presse) est la seule à pouvoir dynamiter la posture et les séquences du cauchemar actuel de toutes les autres combattantes de la catégorie. Après avoir battu d’une pénalité la jeune Croate Dakovic, vice championne d’Europe junior 2010, elle met ippon à tout le monde – et tout le tableau en finale à Anne-Laure Bellard – battant au passage l’Autrichienne Unterwurzacher, elle aussi « top 5 » et qui l’avait battu pour son retour à la compétition après les championnats du monde de Rio.
Une bonne journée pour le judo français et pour la confiance des deux sélectionnées en -63 kg au championnat du monde de Chelyabinsk.

Allemagne, Autriche

En -70, la vice championne d’Europe allemande Laura Vargas-Koch l’emporte facilement sur l’Autrichienne Bernadette Graf. Une équipe féminine autrichienne emmenée par une Filzmoser ambitieuse, qui faudra, comme l’Allemagne, considérer à sa juste valeur en Russie, même si pour l’instant la France domine globalement dans les affrontements directs.

Sagi Muki, l’homme qui monte

La compétition masculine était de très bon niveau dans ces deux catégories des -73 kg et des -81 kg, grâce à la présence notamment des impressionnants géorgiens, inlassables. Si en -73 kg, Nuzgari Tatalashvili est battu par l’Israélien Mugi Saki, irrésistible et vainqueur aussi du Russe Mogushkov – il faudra surveiller ce combattant à Chelyabinsk – , en -81 kg, c’est une nouvelle fois le nouveau champion d’Europe Avtandil Tchrikrishvili qui règle la catégorie avec son habituelle assurance et son attitude d’homme fort. Il bat des combattants qui vont faire peur en Russie, le Russe Murat Khabachirov (qui met un fantastique ashi-guruma au Brésilien Penalber en place de trois), le Canadien Valis-Fortier, médaillé olympique, le rugueux Travis « Captain América » Stevens en finale. Qui peut, qui va battre, Tchrikrishvili en aout ?

On peut noter que les retours s’annoncent difficiles. Le Russe Nifontov engagé dans le tournoi a été inexistant, et le valeureux Brésilien Leandro, de retour de son opération, ne finit que 7e, battu par le Géorgien Tatalashvili et le Russe Mogushkov en -73 kg.

Pour voir les résultats du jour, c’est ici.
Pour lire le compte-rendu de la première journée et la victoire d’Automne Pavia, c’est ici.