Le champion d’Europe cadets 2014 est en bronze pour son premier Grand Prix

Romaric Wend-Yam Bouda ? Une belle réussite au championnat de France senior 2018 avec la médaille  d’argent derrière Vincent Limare et un beau parcours relâché et tonique dans cette catégorie des -60kg. Les avisés se rappellent que le garçon a été champion de France junior 2016 et encore deux ans plus tôt champion d’Europe cadets 2014. Son manque de réussite sur les grands championnats juniors – une cinquième place tout de même au championnat d’Europe 2016 — l’avait fait repasser dans l’ombre, mais le voici de retour en pleine lumière ! Et en feux d’artifice même, car il récidive par une grosse performance dans la foulée de son excellent championnat de France, cette fois à l’international, avec une médaille de bronze pour ce Grand Prix des Pays-Bas.
D’entrée de jeu, il réussit un splendide exploit en expédiant par deux fois sur le dos le champion d’Europe en titre, le Russe Islam Yashuev ! Mené d’un waza-ari, il parvient à contrer un mouvement de hanche de son adversaire et conclut sur son excellent o-uchi-gari. Comme Luka Mkheidze la semaine dernière, il est battu sur un uki-waza malin du lutin mongol Boldbaatar Ganbat, coutumier du fait, mais il ira jusqu’à la médaille en sortant notamment un juji-gatame très bien vu contre le Brésilien Phelipe Pelim, 20e mondial, pour la place de trois. Pour une première sortie en Grand Prix, c’est un coup de maître, et qui doit inciter à l’optimisme du côté de l’encadrement national. On reverra Romaric Bouda dans les mois à venir.
Il est le seul parmi les légers à se mettre en valeur, Jolan Florimont en -60kg et les deux -66kg, Reda Seddouki et Kevin Azema se faisant sortir au premier ou au second tour.

Deux Gneto en bronze

Pour les féminines la première journée des Françaises sera fêtée dans la famille Gneto, les deux soeurs, Priscilla en -57kg et Astride en -52kg s’offrant en effet l’une et l’autre la médaille de bronze. Après une sélection sans médaille au championnat du monde, l’aînée Priscilla a confirmé son statut en obtenant deux podiums successifs, avec un échec à Abu Dhabi sur son « bourreau » de Budapest, la Kosovare Nora Gjakova, et cette fois sur une Japonaise sans trop de référence, victorieuse en 2016 d’un Open à Taiwan, et dont la sélection ici était déjà inattendue car elle avait été battue dans les tours préliminaires de la Coupe du Kodokan cette année. Terumi Otsuji était la huitième Japonaise de la catégorie avant cette performance, où elle bat deux combattants à la lisière du top20, la Serbe Rogic et la Française Gneto (22e), mais aussi la Panaméenne Roper, 13e. Un bon final tout de même pour Gneto qui sort en place de trois la Polonaise Borowska, 19e.
C’est encore plus intéressant pour Astride, la plus jeune, qui cherchait la bonne carburation depuis son excellente série de podiums, qui datent déjà de 2016 (finale à l’Open de Casablanca, victoire à Abou Dhabi et médaille de bronze au championnat continental junior) et pour cette année depuis sa belle troisième place à Paris. Le parcours est en effet tout à fait probant. Si elle échoue en demi-finale devant la jeune Brésilienne Valentim, 43e mondiale, elle s’impose aux pénalités à la solide Israélienne Gili Cohen, 13e mondiale et en place de trois au bout d’un long golden score à la finaliste des Jeux olympiques 2016, l’Italienne Odette Giuffrida (redescendue à la 26e place mondiale, mais tout de même). Un très beau week-end pour une combattante 23e mondiale, qui va encore se rapprocher du Top20.

L’ombre d’un doute en -48kg

En -52kg, la finaliste du dernier championnat de France, Marie Orsini, ne se classe pas pour son premier Grand Prix. Plus embêtant pour les chances françaises à moyen terme, les deux finalistes du championnat de France, Shirine Boukli et Mélanie Clément ne se classent pas non plus. Dixième mondiale, cette dernière n’a plus fait de podium depuis le Grand Prix de Géorgie en mars et va encore glisser au classement. Shirine Boukli, battue au premier tour, n’a rien pu montrer. Il faudra réagir rapidement sous peine de commencer à s’inquiéter pour la qualification olympique.