Pas de médaille française dans cette catégorie, Pavia cinquième en -57 kg

Depuis que le judo français prend conscience qu’Amandine Buchard n’aura pas les moyens de défendre les chances françaises aux Jeux de Rio (voir ici son annonce), les autres -48 kg sont constamment de sortie, en particulier les deux qui sont encore classées dans les trente meilleures mondiales, Laetitia Payet et Aurore Climence. Mais ce rythme qui s’accélère semble plutôt les fragiliser, au point qu’on se demande si l’une d’elle va être capable de prendre la relève de Buchard au pied levé.
Aurore Climence a perdu d’entrée contre la Coréenne du Nord Kim Sol-Mi et Laetitia Payet ne fait pas mieux devant la Turque Ebru Sahin. Son style tout en makikomi semble avoir moins d’impact, et sur les adversaires, et sur les arbitres qui la pénalisent plus qu’avant pour fausses attaques.
Deux défaites qui augurent très mal de la capacité de la France à qualifier une combattante dans cette catégorie pour les Jeux.
La Russe Dolgova parvient à battre la fille en forme, la Kazakhe Galbadrakh (3e), mais se fait surprendre par le juji-gatame de la Roumaine Ungureanu (1e), qui la blesse. Monica Ungureanu revient très fort dans cette catégorie fragile des -48 kg. À surveiller.

Automne Pavia, sous le plafond de verre

On sent qu’elle essaye de retrouver la vista des grands jours, mais qu’elle n’y parvient pas. Cette fois encore, la grande française multi-médaillée mondiale passe des tours, mais comme à Paris, s’incline, et par deux fois, sur les deux adversaires de son tableau dignes de son standing. La première à la faire céder et la Kosovare Gjakova, qui marche sur les traces de son aînée Kelmendi. Un bras de fer de droitière. En fin de combat, Pavia concède un shido et en tentant de revenir, se fait enrouler en kubi-nage pour un yuko définitif. Pavia laisse la Brésilienne Silva s’en aller vers l’or et affirmer une nouvelle fois qu’elle est bien présente et qu’il faudra compter avec elle, chez elle, pour les Jeux.
En place de trois, elle rencontre sa vieille adversaire, l’Allemande Roper, qui la connait par coeur. L’Allemande s’évertue à l’empêcher de poser sa première main (la gauche) et les pénalités tombent du côté français. En fin de combat, l’Allemande lance son fameux ko-soto-gari et Pavia – qui la connait elle aussi très bien – cherche immédiatement le contre en uchi-mata. Mais Roper réussit un joli sukashi, une esquive pour remettre sa hanche, et marque ippon.
Lola Bennaroche, engagée dans cette catégorie, se fait rudement étrangler dès le premier tour par une Turkmène inconnue, Rushana Nurjavova.

Deux hypothèses…

Rien n’est perdu pour Automne Pavia, sinon des points précieux et un peu de crédit dans le regard de ses adversaires qui ont le sentiment nouveau que la longiligne blonde française est devenue accessible. L’hypothèse positive est que l’Orléanaise est encore dans une phase préparatoire et assume ces défaites, pour mieux se concentrer pour le grand jour à Rio. Une hypothèse qui reste aujourd’hui tout à fait crédible. L’hypothèse négative est que la championne impeccable de ces dernières années est un peu lassée mentalement, moins bien physiquement, mieux appréhendée par ses adversaires, et qu’elle n’arrive plus à s’imposer avec la même netteté, perdant plus de combat que lors de ses meilleures années. Une hypothèse qui a encore pris un peu de poids ce vendredi.