Les deux derniers Français échouent rapidement le dernier jour

Madeleine Malonga (-78 kg) sortait tout juste d’un nouvel exploit à la mesure des prédispositions qu’elle affiche, avec son mètre quatre-vingt et sa fougue positive de médaillée mondiale juniors 2013 : une victoire au Grand Prix de Turquie fin mars. Elle a abordé son tournoi avec sa détermination habituelle, ses grandes envolées d’attaque avec un souci défensif minimum, un modèle qui lui réussit puisqu’elle est entrée récemment dans le top 10 mondial. Mais au premier tour elle faisait face à une fille de sa génération, la jeune Canadien Ana Laura Portuando Isasi, une combattante puissante, qui n’a pas peur du corps à corps et qui est aussi très mobile. Et c’est Madeleine Malonga qui tombait la première et ne parvenait pas à refaire son handicap d’un waza-ari. La grande Levalloisienne manque encore d’un kumi-kata assez précis pour étouffer l’opposition et lui donner de la marge défensive, il lui arrive d’être encore attaquable. C’est une question d’ajustement. Elle a sans aucun doute déjà l’esprit tourné vers Bakou pour sa première grande sélection

Iddir victime de la nouvelle génération

Alexandre Iddir (-90 kg) était de son côté notre dernier représentant masculin. Médaillé européen en avril 2014, et resté sur une série très positive en octobre qui l’avait installé enfin comme un prétendant sérieux à des médailles de niveau supérieur, il avait un peu calé ensuite (Tokyo, Dusseldorf) avec une cinquième place tout de même à Tokyo, et en ne tombant que face à des pointures mondiales, notamment les Japonais Nishiyama et Baker. Cette défaite au deuxième tour au Grand Prix de Zagreb est plus embêtante, car elle semble signer le retour – espérons-le très passager – d’un Alexandre Iddir en difficulté pour contrôler une situation qui devrait désormais être dans ses moyens. C’est en effet le très jeune (et très intéressant) vice champion du monde juniors – derrière le Hongrois Toth qui s’est, lui, hissé en finale du championnat du monde seniors -, l’Espagnol au nom géorgien, Nikoloz Sherazadishvili, qui le surprend assez lourdement, dans un style tout en mouvements de hanche qui devrait pourtant convenir au Français puisque c’est aussi un peu sa filière. Avec le Géorgien Beka Gviniashvili, une cohorte de nouveaux monstres débarque sur la catégorie des -90 kg. Ce n’est pas le moment de se faire déborder au premier choc par le petit dernier.

Bref, c’était un tournoi de préparation

Le bilan français est donc faible ou juste moyen pour ce tournoi, hormis pour Estelle Fanny Posvite qui accroche une bonne médaille en -70 kg, et même pour Clarisse Agbegnenou, deuxième en -63 kg, qui a au moins identifié une nouvelle rivale et ira sur ses prochains rendez-vous avec une détermination renouvelée. Dix pays sont classés devant nous avec des combattants qui ont impressionné, la Hongrie, la Turquie, la Slovénie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Roumanie… toute l’Europe en somme. Mais on n’a pas vu la Russie, guère non plus la Géorgie (une médaille d’or) et, à quelques semaines des Jeux européens de Bakou, au fond on ne sait pas vraiment si il fallait être en forme ici… ou pas. Bref, c’était un tournoi de préparation.