Mais les Japonaises gagnent six titres sur sept !

L’encadrement japonais sera sans doute très satisfait d’enregistrer le titre de son -100kg montant, le très jeune et magnifique technicien Kentaro Iida, auteur d’un sans faute et bien dans l’axe pour une propulsion stratosphérique aux alentours de 2020. Mais pour les hommes du Japon, ce deuxième titre après celui que Shohei Ono avait apporté hier dans la difficulté, sera le dernier, le champion olympique Mashu Baker étant sorti par disqualification par le champion du monde 2015 Gwak, l’un des hommes forts de l’équipe de Corée, et le lourd Takeshi Ojitani tombait devant le Coréen Kim Sung-Min et ne poursuivait pas la compétition. C’est donc cette équipe type de Corée, toujours la même, qui sort en tête chez les masculins avec une finale de plus (5) que les Japonais, et surtout un titre de plus. Une révolution ? Pas vraiment. Toujours très motivée pour cet événement qui est censé marquer la hiérarchie asiatique – surtout quand les championnats d’Asie classiques deviennent Jeux d’Asie, une fois tous les quatre ans à deux ans des Jeux olympiques — la Corée est très souvent victorieuse au classement des nations des championnats ou des Jeux d’Asie, tandis que le Japon, qui n’aligne jamais l’équipe n°1, ne semble pas pousser beaucoup son talent pour ce rendez-vous continental, habituel terrain de jeu des seconds couteaux et des combattants à aguerrir.
En revanche, sans avoir à forcer le leur, de talent, les Japonaises réussissent une performance historique avec sept finales sur sept et six titres à la clé. Un résultat général qui reflète celui du championnat d’Asie 2017 où la Corée avait aussi dominé chez les hommes, d’un titre devant le Japon, tandis que les Japonaises n’en avait laissé qu’un, déjà, à la Mongolie. Signe bien sûr de bonne santé du judo nippon chez les féminines, mais peut-être aussi d’un manque de souffle chez les autres ? Il ne reste plus désormais qu’à vérifier les effets de l’engagement coréen sur leurs performances à Bakou dans quelques jours, et à l’inverse de voir si les plus discrets, comme la Horde d’Or mongole, troisième nation mondiale en 2017 et (deuxième chez les filles devant la France) ou le Kazakh Smetov, champion du monde 2015, n’ont pas caché leur main. Maintenant c’est « poker face » jusqu’à Bakou.