En guise de dernier combat pour son immense carrière, Sandrine Martinet s’était ce matin offert le droit de rêver à une sortie en or, après deux premiers combats bien manœuvrés. Ne lui restait plus qu’à conclure face à l’Azerbaïdjanaise Shahana Hajiyeva, qui n’avait que quatre ans lorsque la Française débloquait son compteur paralympique par de l’argent à Athènes en 2004.

Un combat droitière/gauchère dans lequel l’Azerbaïdjanaise allait vite prendre l’ascendant, prompte à contrer le ippon-seoi-nage à genoux de la tricolore pour un waza-ari inscrit après trente secondes de combat. Un avantage que Martinet s’employait à réduire, multipliant en vain les tentatives en sutemi et ses mouvements d’épaule. Hajiyeva se contentait alors du minimum, pour ne concéder qu’une seule pénalité à quarante-cinq secondes du terme. Le temps filait et la première marche du podium s’éloignait pour Martinet, qui impactait tout de même son adversaire sur tomoe-nage sur la séquence suivante, sans que l’arbitre ne bronche. Le combat reprenait mais, à cinq secondes du gong final, l’arbitrage vidéo rappelait l’officiel japonais au sujet de l’action précédente, et offrait un waza-ari à la Française qui revenait du même coup dans la course. Le golden score s’engageait alors avec un regain d’énergie pour l’Azerbaïdjanaise, même si c’était à nouveau Martinet qui se mettait la première en évidence sur un enchaînement uchi-mata/ko-uchi-gari. Derrière, elle croyait surpasser le tai-otoshi de son adversaire en tentant de la crocheter mais le changement de direction de Hajiyeva en se redressant l’envoyait sur le flanc et la privait du titre paralympique.

En larmes en zone mixte, la Française avait du mal à encaisser le coup d’une défaite aussi serrée, se remémorant ses défaites d’Athènes et Pékin en avouant « avoir perdu l’or » avant de s’excuser auprès de sa famille et de ses proches. On ne pourra toutefois jamais lui retirer ses quatre finales paralympiques, performance incroyable qui la classe à jamais dans la catégorie des grandes championnes. Et au regard de son parcours depuis le report des Jeux – Covid avec complication, grosse blessure au pouce – cette nouvelle médaille d’argent aura tout de même d’ici quelques jours un goût d’or pour la guerrière de l’US Orléans.