« Into the wild, c’est le top ! »

Il y a quelques semaines, Arthur Clerget décrochait l’argent aux championnats de France de Marseille, en moins de 73kg. Peu après il se classait 5e aux championnats d’Europe U23 en Bulgarie. En dehors du judo, le sociétaire du Sporting Marnaval possède plusieurs passe-temps dont le cinéma. Et ne lui parlez surtout pas de blockbusters américains !

© Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo / Arthur Clerget.

Quels sont tes trois films préférés ?

J’en ai deux de sûrs, ceux qui m’ont convaincu. Mon préféré, sans hésiter, c’est Into the wild (de Sean Penn – 2008). Ce film est tiré d’une histoire vraie : un mec qui est dégouté par la société et qui décide de partir, qui a le courage de tout lâcher. Il va jusqu’en Alaska et il finit par vivre en fonction de la nature. Il s’adapte au rythme naturel. Le thème du voyage, de la liberté… Dedans, je retrouve pas mal de valeurs qui me touchent. Ce qui est beau, c’est qu’au final il se perd dans son voyage puisqu’il fait face à sa solitude. La morale, « Le bonheur n’est réel que s’il partagé », est assez forte. Quand on sort du cinéma, on réfléchit. Ce film, c’est vraiment le top.

En numéro deux, je mettrais Les petits mouchoirs (de Guillaume Canet – 2010). Idem, l’histoire est vraie, ça me parle… J’aime bien les films rationnels. Dans celui-là, il y a l’aspect humain qui est bien mis en avant. Et surtout l’amitié. Le côté « vacances entre potes » me touche parce que c’est quelque chose qu’on a tous vécu. Ça me fait penser à mes amis. J’ai pas mal cherché le sens du titre et en fin de compte ça nous fait relativiser : chaque personnage se cache derrière ses petits soucis du quotidien alors que leur meilleur copain (joué par Jean Dujardin) est à l’hôpital. Au final, il meurt. La morale est vraiment dingue lorsque le personnage « du vieux », Jean-Louis, leur explique à tous leurs quatres vérités. La chute est dure mais ça fait comprendre l’essentiel. J’ai dû le voir une dizaine de fois… Je l’ai revu récemment d’ailleurs, pour mes cours.

En troisième je dirais, Django (de Tarantino – 2012). Ça serait même mon film de l’année. Il est bien réalisé. C’est Tarantino, il y a un vrai côté décalé qu’il assume dans ses films. Dans celui-là, la bande-son est hallucinante. On a du gros rap US avec du western et de grosses scènes de sang…  C’est fou ! (rires) Dans les bons films de l’année, il y aussi Le majordome (de Lee Daniels – 2013). Le scénario retrace bien l’histoire de la communauté noire au cours du 20e siècle.

Tous mes films préférés ont un point commun : le point de départ est une histoire vraie.  J’aime les films avec une morale, sortir de la salle de ciné en étant surpris. Les blockbusters américains me saoulent : regarder deux heures d’effets spéciaux, ça ne m’apporte rien. Je n’y vois pas d’intérêt.

Un film de combat ?

En général, je les trouve mal fait. Trop US. Ils suivent souvent le même scénario : le mec qui s’entraîne beaucoup, à qui on fait 2/3 coups bas. C’est de la caricature. Mais j’aime beaucoup Ali  avec Will Smith (de Michael Mann – 2002). Déjà j’apprécie beaucoup le personnage historique, je m’étais pas mal renseigné dessus. Le film respecte son histoire, les acteurs ressemblent beaucoup aux véritables personnages. On n’est pas concentré uniquement sur les combats, mais on découvre aussi la vie d’Ali, son côté instable. On apprend qui il était. Million dollars baby (de Clint Eastwood – 2004) est pas mal aussi. Et Gladiator (de Ridley Scott – 2000) ! L’acteur se sublime dedans. C’est un mec qui se bat pour quelque chose de tellement émouvant, pour venger sa famille. C’est un film impressionnant.

Une bande-son ?

Celle du final de Gladiator (« Now we are free » de Hans Zimmer). Pendant les tournois, je l’écoute entre chaque combats, elle me permet de me décontracter, de me relâcher. Elle dure plus de huit minutes, du coup c’est pas mal. Elle stimule beaucoup.

Un film que tu souhaites voir ?

Celui avec Brahim Asloum, Victor Young Perez (de Jacques Ouaniche – 2013), le biopic sur le boxeur tunisien. Mes parents m’en ont beaucoup parlé et mes potes aussi. J’ai hâte de la voir, je vais sûrement y aller dans la semaine. En plus du film, j’aime beaucoup Brahim Asloum comme sportif. Il y aussi En solitaire (de Christophe Offenstein – 2013) avec François Cluzet.

A l’inverse, un film que tu n’as pas apprécié ?

Il y en a beaucoup parce que je suis hyper critique (rires) ! Fast and Furious… Je n’aime pas du tout ! Les répliques sont zéro, il n’y a pas de dialogue. Ils font un film uniquement avec des gros bras et de jolies filles, il n’y a pas de scénario. C’est surfait.

Séries ou films lors des déplacements ?

Je ne suis pas trop séries, j’ai du mal à accrocher. Par contre, j’ai toujours des films avec moi lorsque je pars en stages ou tournois. Il y en a une bonne cinquantaine sur mon disque dur. Sinon j’aime bien lire, ça m’occupe plus longtemps. Je lis souvent plusieurs bouquins en même temps. En ce moment, j’essaye de me concentrer sur «L’alchimiste » de Paulo Coelho. C’est Adrien Bourguinon (US Orléans, -66kg) qui me l’a conseillé.  

Un film que tu aimes bien mais dont tu as un peu honte ?

Je n’en ai pas honte, mais c’est un film d’enfance : Le roi lion de Disney (rires). J’y tiens beaucoup ! Il fait pas mal relativiser tout de même, quand ils chantent « hakuna matata », c’est véridique ! (rires) Je pourrais le regarder une centaine de fois sans m’en lasser !

Tu vas souvent au cinéma ?

J’y vais pas mal avec des potes. Au cinéma, on est concentré sur le film, il y a l’ambiance. Et puis après c’est sympa, on va boire un verre, on parle du film, de ce qu’on en a pensé.