1ere nation mondiale à Chelyabinsk, le Japon récidive à Incheon
Le champion du monde 2010, et déjà vainqueur des Jeux d’Asie cette année-là, Hiroyuki Akimoto, a été l’un des artisans de la victoire japonaise / Emmanuel Charlot – L’Esprit du Judo
Ils ont lieu tous les quatre ans comme les « vrais » Jeux, et concernent tous les sports. L’enjeu est très important pour les pays d’Asie, à tel point d’ailleurs que cette fois, vu leur proximité avec les championnats du monde de judo, beaucoup d’équipes asiatiques avaient privilégié cette événement, au détriment du rendez-vous mondial. C’était le cas de l’Ouzbekistan par exemple, de la Chine a-priori (même si les hiérarchies intérieures sont difficiles à faire pour ce pays à l’heure actuelle), c’était surtout le cas de la Corée du Sud, pays hôte, qui avait préservé sa meilleure équipe pour recevoir l’opposition asiatique dans la ville d’Incheon, avec le médaillé mondial 2013 Kim Won Jin en -60 kg, le poids lourd Kim Sung Min, médaillé mondial en 2011, et surtout le fameux Kim Jae-Bum en -81 kg, membre du « Hall of Fame mondial » avec ses deux médailles olympiques dont une en or, et deux fois champion du monde.
Kim Jae-Bum, éternel vainqueur pour la Corée
Le champion du monde 2010 et 2011, champion olympique 2012, éloigné des tatamis depuis (sinon pour trois compétitions en deux ans, et aucune grande sélection), revient par la grande porte à 29 ans. Il n’a pas marché sur les eaux, ne battant en demi-finale et en finale que par pénalités le Japonais Keita Nagashima et le néo-Libanais (ex-Brésilien) Nacif Elias, mais le vieux Kim est bien là. La rencontre à venir avec les deux leaders du moment, le Géorgien Tchrikishvili et le Français Pietri s’annonce.
Sumitomo contre le reste du monde
Seul le Japon avait assumé d’envoyer son meilleur groupe à Chelyabinsk. Mais la sélection des Jeux d’Asie ne manquait pas de poids non plus, comptant deux champions du monde dans ses rangs, Hiroyuki Akimoto en -73 kg (champion du monde 2010) et Misato Nakamura (-52 kg) et un groupe féminin soudé puisque composé de cinq membres (sur sept) de la société Mitsui-Sumitomo, qui cultive depuis des années certaines des meilleures pousses nippones, comme la toute récente championne du monde de judo en -48 kg, Ami Kondo. Et c’est finalement le Japon qui va rester maître de la situation, comme en 2010.
Misato Nakamura revient dans la partie
Si en 2010, les Coréens avait dominé la compétition masculine, ils font cette fois le même nombre de médailles que les masculins japonais, mais une seule médaille d’or pour cinq de bronze, quand le Japon rapporte au pays (du Soleil Levant bien sûr), six médailles, trois titres en quatre finales. En revanche, c’est cette fois l’équipe coréenne n°1 qui domine la compétition féminine. Décidément, deux ans après les Jeux, les Japonaises ont toujours du mal à retrouver leur domination habituelle. La grande championne Nakamura, qui avait aussi gagné les Jeux d’Asie quatre ans plus tôt, revient bien avec un nouveau titre à Incheon, accompagnée par Anzu Yamamoto, longtemps n°2 derrière Kaori Matsumoto, qui se remet en selle avec ce titre. Elles sont les seules Japonaises à l’emporter, tandis que la lourde chinoise Ma Sissi domine les +78 kg et que la championne du monde 2013 des -48 kg mongole Urantsetseg Munkhbat l’emporte en dominant l’excellente Emi Yamagishi. Les expérimentées Coréeennes Joung Da-Won, Kim Seongyeon et Jeong Gyeong-Mi colonisent les catégories -63 kg, -70 kg et -78 kg.
Akimoto, champion du monde et deux fois vainqueur des Jeux d’Asie
Chez les hommes, Hiroyuki Akimoto (-73 kg), lui aussi vainqueur des Jeux d’Asie en 2010 donne la direction au Japon, suivi par Yuya Yoshida (-90 kg) et par le petit lourd Takeshi Ojitani, double champion du monde junior 2010 et 2011 et récent vainqueur inattendu du Zen-Nihon, qui se montre de plus en plus consistant dans cette catégorie. Un nom à suivre. Mais la Mongolie est très près du Japon chez les garçons avec même une médaille de plus pour la horde d’or, qui emporte deux titres avec le fantastique Tumrkhuleg Davaadorj en -66 kg et le vieux lutteur champion olympique en 2008, Naidan Tuvshinbayar en -100 kg.