En ce début de semaine le journal régional Nice-Matin interviewait Loic Pietri, niçois de naissance, titrant que cette saison serait la dernière de la carrière du champion du monde 2013. L’Esprit du Judo a voulu en savoir plus.

Loic, est-ce vrai que tu vas arrêter ta carrière à la fin de la saison ? 
J’avais annoncé que cette olympiade serait la dernière. De plus, le choix du -81kg qui ira aux JO de Paris est désormais acté. Alors oui il y a de fortes chances que j’arrête à la fin de la saison. Après mon opération de l’épaule suite à une blessure au Grand Prix d’Autriche en mai 2023 je suis revenu pour les championnats de France mi-novembre à Caen. Peut-être un peu vite ? En tout cas, je n’avais pas de grandes sensations judo. Là je me ré-entraine bien. Si les sensations sont là et que j’ai l’opportunité d’une sélection sur un Grand Prix ou un Grand Chelem, je la saisirai avec plaisir. Sachant qu’il y a encore des championnats d’Europe et du monde à venir.

L’année a plutôt bien démarré avec la victoire en Judo Pro League, toi le capitaine de l’équipe niçoise ! 
Cette victoire m’a fait très plaisir. C’est une cerise sur le gâteau. Nous nous connaissons tous depuis de nombreuses années pour nous être retrouvés tant de fois sur le tatami du pôle de Nice. Ce qui est chouette c’est cette ambiance, entre combattants azuréens, formés soit par mon père, soit par les professeurs de l’Olympic Judo Nice ou par Michel Carrière à Nice Judo. Cela prouve la valeur et la qualité de la formation chez nous.

Quel bilan fais-tu de ta carrière à chaud ? 
Il y a bien sûr le titre mondial en 2013 à Rio. Un tournant. Après il y a eu des déceptions comme les JO de Rio en 2016 avec la blessure avant cet événement qui m’empêche d’être à 100%, une olympiade en -90kg où on m’a sorti sur des « one shot » alors qu’il faut juger un athlète sur une saison. Le plus dur pour moi finalement aura été de réussir à avoir de la liberté pour percer au plus haut niveau. J’ai toujours dit ce que je pensais. Parfois cela m’a été positif, d’autre fois moins. Mais je ne regrette pas. D’ailleurs je note une amélioration avec l’arrivée du nouveau staff : plus d’individualisation, quantité mieux dosée. Car tu ne peux pas percer si tu te blesses trois fois dans l’année.
Attention, je trouve qu’il y a encore plein de choses qui peuvent être améliorées comme des règles claires de sortie annoncées dès le début de l’olympiade et pas au coup par coup. Mais la fédération est une grosse machine et les choses ne bougent malheureusement pas au même rythme que nos objectifs de compétiteur de très haut-niveau. Pour l’après-carrière, j’ai des opportunités d’entraîner dans le sud. Cela me plairait vraiment.