C’est une entrée en matière réussie qu’a proposée l’équipe de France, ce lundi, à Doha.
Après la phase éliminatoire, c’était cinq médailles que les tricolores pouvaient aller chercher.
Il y en aura finalement trois, avec la victoire pour Amandine Buchard en -52kg, et l’argent pour Sarah-Léonie Cysique en -57kg. Astride Gneto glane, elle, le bronze en -52kg, où l’on retrouve donc deux Françaises sur le podium.

Amandine Buchard, victorieuse en demi-finale de Majlinda Kelmendi, championne olympique 2016, s’impose dans un autre combat de très haut niveau face à la Japonaise Ai Shishime (championne du monde 2017). Une victoire obtenue aux pénalités. 
Une journée où la médaillée d’or du Grand Chelem de Hongrie en octobre aura montré une sérénité impressionnante. En un tout petit plus d’un an, elle aura donc battu Uta Abe (c’était à Osaka, fin 2019) et Majlinda Kelmendi, ici-même au Qatar. 
De son côté, Sarah-Léonie Cysique, médaillée de bronze aux championnats d’Europe 2020, a offert une superbe finale face à Tsukasa Yoshida (vice championne du monde 2019). Engagée, dangereuse avec son sode-tsuri-komi-goshi, elle subit toutefois, et après cinq minutes de golden score, le retournement au sol de son adversaire nippone, qui l’immobilisa sur la toute première séquence en ne-waza de ce très beau combat. Une médaille d’argent qui vient malgré tout récompenser une journée clairement satisfaisante, en particulier avec la victoire face à sa bête noire, la Canadienne Klimkait. 

Astride Gneto, sans coach ce lundi dans un exercice d’autonomie réalisé en concertation avec le staff qui la suivit à chaque tour jusqu’en chambre d’appel avant de la laisser se présenter seule sur l’aire de combat, se montra plus précise et dangereuse que la Hongroise Reka Pupp. Un combat qu’elle remporte trois shidos à deux pour s’offrir sa seconde médaille de bronze sur le Masters, après celle de 2019.
Cinquième place pour Mélanie Clément en -48kg, impuissante sur le spécial au sol de la Mongole Munkhbat : juji-gatame. Même résultat pour Walide Khyar, qui ne se présentait pas sur le tatami face au Néerlandais Tsjakadoea, sans doute forfait à cause d’une cheville gauche douloureuse (on l’a vu très gêné lors de sa demi-finale face au Coréen du Sud Kim Won Jin, futur vainqueur). 
Ce soir, la France est à trois médailles. Une de chaque métal et uniquement féminines.

Une première journée où la Corée du Sud aura montré ses muscles puisqu’elle s’adjuge les deux catégories masculines du jour avec donc Kim Won Jin en -60kg et An Baul en -66kg. Chez les féminines, Distria Krasniqi (Kosovo, en -48kg) se montre nettement supérieure à la Japonaise Funa Tonaki (pourtant tombeuse de Daria Bilodid en demi-finale). Avec les médailles de bronze de Kelmendi et de Nora Gjakova (en -57kg), le pays des Balkans place ses trois représentantes du jour sur le podium ! Et le Japon ? Ses trois combattantes sont elles aussi toutes sur la boîte, avec une médaille d’or pour Yoshida (-57kg) et l’argent pour Tonaki (-48kg) et Shishime (-52kg). 

Une première journée de compétition qui marqua également les premiers pas de Stéphane Nomis à l’international comme président de la FFJudo. « Vibrer pour tout le monde, me réjouir notamment de voir des combattantes féminines aussi fortes, en particulier Amandine Buchard, qui faisait son retour et qui bat magnifiquement Majlinda Kelmendi, cela fait évidemment plaisir à vivre. Voir un Walide Khyar revenir dans les dispositions et le style qui lui va bien aussi. Il se blesse, c’est dommage, et le staff a préféré le préserver pour la place de trois, mais il a réaffirmé sa capacité à inquiéter les meilleurs. Cela m’a paru encourageant pour lui. Ce fut aussi l’occasion de me présenter à d’autres présidents, de commencer à échanger sur tous les sujets, notamment sur la façon dont ils tentent eux aussi de passer la crise du mieux possible, d’économiser sur certains volets, comme avec le président israélien qui va accueillir prochain son Grand Chelem. J’ai pris beaucoup d’informations, notamment sur la façon dont Israël est parvenu à financer jusqu’aux tests qu’ils utilisent régulièrement. C’est frappant de voir à travers eux le reflet de nos difficultés. Tout le monde est dans la même situation, le judo mondial souffre, perd des licenciés, des pratiquants, des budgets de fonctionnement. On a immédiatement pu commencer à voir ensemble quel type de partenariat, d’aide mutuelle, nous pourrions envisager de mettre en place. »

Retrouvez les résultats et tableaux complets ci-dessous :
https://lespritdujudo.com/masters-de-doha-2021-resultats-complets/

Crédit photo : Emanuele di Feliciantonio (IJF)