Le bronze pour Lhenry et Tsang Sam Moi

Pour l’emporter à Oberwart ce week-end, à l’occasion de l’Open Européen d’Autriche pour les féminines, il fallait être asiatique, japonaise de préférence. La Corée gagne en effet deux titres en -48kg et en +78kg. Finaliste à Tokyo (battue par la Mongole Munkhbat), victorieuse à Paris (devant la Mongole Munkhbat), voici que Jeong Bokyeong récidive une semaine plus tard en Autriche. La super-légère Coréenne est très clairement en train de s’imposer comme l’une des filles à craindre dans le jeu de trônes. Elle sera l’une des deux favorites, avec la Mongole, pour s’emparer de l’or aux championnats du monde de Budapest cet été en -48kg. Troisième à Paris, la lourde coréenne à la frange tantôt brune, tantôt blonde, Kim Minjeong, est elle aussi en train de devenir un vrai obstacle sur le chemin des médailles mondiales. Deux infos à garder pour l’été.
Quant aux Japonaises, elles emportent quatre titres avec des filles non sélectionnées ou mal classées à Tokyo. En -52kg, c’est le retour de Yuki Hashimoto, titulaire malheureuse des championnats du monde 2013 et 2014, qui se relance à 27 ans dans la catégorie désertée par Misato Nakamura avec la volonté de s’opposer à la montée en puissance de la combattante qui gagne Tokyo et tient la dragée haute à Paris à la championne olympique Kelmendi, Natsumi Tsunoda.

La troisième dans le duel

Seule l’Autrichienne Kathrin Unterwurzacher prend l’or en -63kg, comme elle l’avait fait à Tokyo, prouvant qu’elle est la combattante européenne la plus en vue avec le duo slovéno-français, Trstenjak – Agbegnenou. Une fille de trop pour une finale, deux de trop pour un titre mondial. Et attention les yeux au championnat d’Europe !

Harachi sur sa lancée

La France avait envoyé dix combattantes, dont deux seulement étaient à Paris la semaine dernière (Cloé Yvin en -63kg et Melissa Heleine en -70kg). Heleine est victime du retour de flamme de la Britannique Gemma Howell, une combattante souvent blessée qui restait sur une seconde place au Grand Prix de Géorgie il y a onze mois. Quant à Cloé Yvin, c’est la trentenaire espagnole Isabelle Puche qui la sortait au premier tour. Cinquième, Sarah Harachi (-57kg) bute sur Jovana Rogic, une Serbe 27e mondiale, et l’Américaine Malloy, n°6 mondiale. Une compétition un ton en dessous pour elle de son excellent Open de Bulgarie quinze jours plus tôt (3e), mais qui reste assez positive.

Linsay Tsang Sam Moi, le retour réussi

Celles qui font la meilleure impression en récoltant les deux médailles de bonze du clan français sont Marine Lhenry (-48kg) et Linsay Tsang Sam Moi (-63kg). La légère était restée sur sa finale au championnat de France 2015 face à Mélanie Clément. Discrète depuis, elle revient très bien avec cette belle compétition dans laquelle elle n’est arrêtée que par la Coréenne Jeong, battant au passage deux filles classées aux alentours de la 50e place mondiale, soit largement au-dessus de son propre classement, dont la Polonaise Konieczny, qui l’avait dominée lors de leur dernière rencontre.
Autre « revenante » en forme, la grande Linsay Tsang Sam Moi en -63kg. Longtemps éloignée des tapis par blessure, la finaliste inattendue du championnat de France 2014, finaliste des deux Open africains en 2015 (pour ne médaille d’or à Casablanca), revient elle aussi dans la lumière, ou du moins sur un podium après plus d’un an d’éloignement. Elle domine notamment pour la place de trois la Japonaise Nouchi, comme Margaux Pinot à Tokyo et Paris, Clarisse Agbegnenou à Paris. Une référence, et un retour très réussi dans une catégorie qui s’étoffe en outsiders.