La délégation française domine à Varsovie

Margaux Pinot en action à l’open de judo de Varsovie 2014 / Photo Stanisław Michałowski – Officiel UEJ

Avec cinq médailles, trois samedi (voir le détail ici) dont celle d’Annabelle Euranie, toujours en quête de son passé doré, et encore deux aujourd’hui, la France, qui ne comptait pourtant pas d’engagée en -48 kg hier, ni en -78 kg et +78 kg aujourd’hui, termine leader devant trois médailles néerlandaises. C’est une belle performance générale, à relativiser par le niveau d’opposition. La France était venu avec des combattantes du niveau du podium national, voire les meilleures de France, comme c’était le cas en -52 kg par exemple. Leurs adversaires étaient pour beaucoup classées bien au delà de la 50 places mondiales.
Néanmoins la victoire est toujours bonne à prendre et ce type de tournoi propose souvent, dans chaque catégorie, une ou deux têtes d’affiche, vieille gloire en recherche de sensations ou de points, convalescente qui fait son retour, fille qui monte dans son rush vers le sommet, qui viennent couper dans leur élan les prétentions de leurs adversaires.
C’est la catégorie « vieille gloire » qui avait été péjudiciable la veille aux intérêts de nos deux -52 kg, contrôlées toutes les deux par la Slovène Nareks, six fois médaillée européenne en 12 ans. Morgane Brunet avait été victime en -52 kg d’une star tout court avec Telma Monteiro, l’une des meilleures combattantes du monde, quant à Hélène Receveaux dans cette même catégorie, elle avait été surprise par une « fille qui monte », la Néerlandaise Sanne Verhagen, dont le classement au-delà de la 60 place mondiale ne reflète pas tout à fait la valeur.

Une occasion manquée pour Di Cintio

Ce dimanche, Maelle Di Cintio en -63 kg, 44e mondiale, gérait aux pénalités la encore un peu trop tendre Do Velama, une Néerlandaise championne d’Europe et du monde juniors en 2013 et encore non classée en seniors. Elle s’en donnait à coeur joie ensuite contre la Russe Valkova, 111e mondiale. Mais en demi-finale elle restait un peu figée, trop sûre de son contrôle, sur une attaque de jambe de la Polonaise Halima Mohamed-Seghir, 22 ans, championne d’Europe -23 ans en 2011 et 59e mondiale. Une erreur qui lui coûtait la finale – emportée par l’Isréalienne Item Shor, 121e mondiale – mais pas la médaille, qu’elle arrachait sans difficulté à une Polonaise non classée, Agata Ozdoba. Une occasion sans doute gâchée de marquer un peu plus de points.

Pinot fait ce qu’il faut

Une occasion que n’allait pas manquer de son côté Margaux Pinot en -70 kg, la seule médaille d’or tricolore. De retour d’une blessure aux côtes, qui l’avait privée du tournoi de Paris notamment, elle n’a pas survolé sa journée, et s’est même fait peur en demi-finale, mais une catégorie sans aspérité, un bon tirage et son habituel tempérament à pousser le bouchon jusqu’au bout lui ont finalement évité tous les pièges. Après un premier tour facile contre la Polonaise Jablonska, non classée, elle domine d’une pénalité la Russe Artoshina, elle aussi non classée avant de rencontrer en demi-finale et la Polonaise Klys, 76e mondiale. Elle se laissait embarquer dans un jeu de pénalités défavorables, mais à une trentaine de secondes de la fin, parvenait à planter un petit yuko sur seoi-nage. Beaucoup plus solide en finale, elle faisait son meilleur combat du jour contre l’Allemande Szaundra Diedrich, 70e mondiale, qu’elle contrait en ura-nage et projetait en seoi-nage pour deux yukos. Des points à sa portée, mais bien gagnés par Margaux Pinot, tout juste débarquée en senior et déjà 62e mondiale avec sa place de trois au Grand Prix des Emirats Arabes Unis. La voici désormais dans le top 50 mondial. 

Steenhuis, « la fille qui monte »

C’était très costaud en -78 kg où c’est la jeune et très prometteuse Steenhuis, celle qui bat Audrey Tcheumeo, qui emporte l’or en dominant deux pointures mondiales, la Canadienne Roberge en finale (celle qui avait battue, elle aussi, Audrey Tcheumeo, aux championnats du monde de Rio), et la grande Hongroise Abigel Joo, 3e mondiale et un peu perdue dans les nouvelles règles. Après sa 5e place à l’Open de Bulgarie, sa 5e place au Grand Chelem de Paris, Guusje Steenhuis, 21 ans, championne d’Europe et médaillée mondiale juniors 2011, est bien « la fille qui monte » dans cette catégorie.