Il est l’unique médaille d’or française du week-end

Bien sûr il n’a rencontré que des adversaires classés au-delà de la centième place – sauf le finaliste, l’Italien Matteo Piras, 84e. On pourra objecter que trois de ses victoires ont été obtenues, selon ses habitudes, par pénalités. Mais ce qui séduit dans le parcours de notre dernier représentant aux Jeux dans cette catégorie – il fut celui qui a d’abord su se qualifier avec beaucoup de détermination, avant de défendre ses chances (et les nôtres) à Rio en 2016 — c’est justement l’impression qu’il donne d’avancer avec confiance et de s’être donné les moyens de sa stratégie, qui est manifestement d’imposer sa candidature comme une évidence pour le poste. On l’a compris, l’encadrement français ne compte guère sur Kilian Le Blouch, vingt-neuf ans et un style fondé sur le combat et l’accumulation des pénalités. Mais tandis que la jeune concurrence tente d’exister – notamment Daniel Jean, sélectionné seul au championnat du monde 2018 — Kilian Le Blouch a compris qu’il doit s’imposer selon les termes fixés par cet encadrement, en passant donc par des Open victorieux. C’est donc le second de suite qu’il va chercher, une médaille d’or en Open qui est désormais sa sixième depuis 2015 et le voici désormais pointant, encore loin du but, à la cinquantième place mondiale. Il aura besoin de points en Grand Prix, et cela passe d’abord par des sélections.

Axus et Allardon en bronze

Sa force, c’est d’aller au bout de l’idée, ce que ne parviennent pas à faire ce week-end deux autres internationaux français mis en demeure de se distinguer. Notamment Benjamin Axus en -73kg, sorti récemment du groupe olympique pour insuffisance de résultats et, semble-t-il, « d’engagement ». Il finit sur le podium, mais à la troisième place, battu par le Chinois Daga Qing, un combattant de vingt-deux ans classé à la 69e place mondiale et qui remporte finalement cet open après six échecs au premier tour en autant de tournois en 2018. Au classement mondial, Benjamin Axus dévisse progressivement, passant au-delà de la trentième place, et laissant un leadership encore modeste à Guillaume Chaine, septième à Paris. Dans cette catégorie, Pierre Duprat succombe au deuxième tour aux vingts ans du petit frère Casse, Jeroen – Matthias l’aîné, est champion du monde junior 2017 et s’est hissée depuis à la 10e place mondiale en senior en -81kg. En 81kg, Jonathan Allardon finit lui aussi sur le podium, mais en bronze, comme Benjamin Axus, battu par le Russe Denis Kalinin, vingt-quatre ans et 115e mondial. 

La France reçue quatre sur treize

Deuxième à l’Open du Portugal en début de ce mois, le -60kg Sylvain Goulet est lui aussi troisième, dominé en demi-finale par le champion du monde junior 2018, l’Azerbaidjanais Rovshan Aliyev. 
Quatre médailles en tout pour une délégation de treize combattants français, dont de nombreux anciens ou actuels champions de France, comme, en plus de ceux déjà cités, les -60kg Vincent Manquest et Vincent Limare, le -66kg Alexandre Mariac, le -90kg Ibrahim Keita, ou encore le double finaliste national en -100kg Clément Delvert, c’est tout de même peu pour un événement de ce niveau, avec une délégation pareille. C’est la Russie qui sort devant les autres nations avec quatre finales et deux titres, dont celui d’un -100kg intéressant, le vice champion du monde junior 2017 Arman Adamian, dont on n’est pas surpris de voir qu’il commence à prendre ses marques en senior et qui pointe à la sixième place… des -100kg russes. Logiquement, c’est l’Italie qui arrive deuxième avec cinq médailles, trois finales pour un titre, sans la présence de leurs leaders.