Nommé la semaine dernière en tant que directeur technique national, Sebastien Mansois, 43 ans, revient sur ses missions, sa philosophie de travail et les chantiers prioritaires à traiter.

Qu’avez-vous ressenti lors de votre nomination ?  Et quelle est la vision qui vous guidera durant cette olympiade ? 
Il y a eu d’abord beaucoup de joie et de fierté. Occupé ce poste est un honneur qui m’est fait. Une fois ce sentiment passé, c’est surtout l’ampleur de la tâche qui nous attend qui m’a saisi (sourire). Car il y a à la fois un caractère d’urgence – nous ne sommes qu’à 927* jours des JO de Paris – et ambitieux puisque la nouvelle gouvernance a mis en place une nouvelle dynamique avec nombre de projets.
Mon viatique, si je devais le résumer en deux mots, serait excellence et exemplarité.
L’exemplarité des hommes, des acteurs avec des modèles dynamiques, autonomes, rentables et pérennes.
Et l’excellence d’optimiser toujours plus nos méthodes, nos services. D’aller plus loin et de faire toujours mieux en tirant plus rapidement les enseignements des actions que nous menons. De réduire l’inertie.
Et je sais pouvoir compter pour cela sur mes collègues cadres techniques. Depuis septembre, même si la vacance du poste de DTN a été anxiogène pour beaucoup, je sais qu’ils sont plein d’enthousiasme après une reprise (presque) normale de l’activité et que l’envie de redémarrer avec des projets novateurs est plus que jamais là.

Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les missions du directeur technique national ?
Si je devais schématiser, il s’agit, d’une part, de mettre en oeuvre la politique fédérale. D’autre part, de coordonner et piloter l’encadrement technique, qui se chiffre aux alentours des 180 personnes au sein de France Judo dont 62 CTS (les cadres d’État) et un peu moins de cent-vingt cadres techniques fédéraux. Enfin, le DTN veille à la bonne mise en oeuvre des politiques publiques au sein de la fédération.
Au niveau de la direction technique nationale, une revue des ressources humaines va être faite. Le but ? Présenter un organigramme fonctionnel pour début février (après le Grand Chelem de Paris pour être précis). Il y aura plusieurs DTN adjoints, quatre probablement (les noms de Sylvain Limouzin, Mickael Margerit et Cécile Nowak – déjà en poste en tant que DTN adjointe – sont les trois premiers noms les plus cités NDLR). Il ne s’agit pas de tout révolutionné. Ma philosophie ? Faire travailler les compétences autour de projets transversaux.
Au niveau sportif, le DTN est partie dans le processus de recrutement contractuel des entraîneurs du haut niveau. Du coup les dix prochains jours vont être cruciaux pour avancer sur les postes encore à pourvoir. À savoir : le responsable de l’équipe de France des seniors féminines, les entraîneurs adjoints en équipe de France juniors et le staff complet de l’équipe de France cadets.
Au niveau de l’équipe de France masculine, le recrutement du Japonais Tatsuaki Egusa (évoqué par Christophe Gagliano dans son interview publiée dans le n°91 de L’Esprit du Judo NDLR) va se décider très vite. Aussi bien dans un sens que dans l’autre. Si cela ne devait malheureusement pas se faire d’autres pistes ont d’ores et déjà été activées depuis plusieurs semaines dans un souci d’anticipation.

Quels sont les chantiers prioritaires qui vous attendent ?
Le premier est celui du cadrage de la méthode et de la structuration pour les actions à venir. Il y a beaucoup à faire. ll va donc falloir mettre les bouchées doubles ! Pour être très concret : l’idée est de donner un cadre d’action pour l’organisation des futures initiatives au sein du judo français, avec comme modèles ce qui est déjà fait pour les 1000 dojos et l’itinéraire des champions. Ces deux projets condensent parfaitement l’idée de modèle à développer : une pérennité, un modèle économique autonome et un impact territorial. Pour l’initéraire des champions, l’organisation de soirées avec des «partenaires» locaux est un moyen par exemple d’avoir un impact territorial durable. Pour les 1000 dojos, il ne s’agit pas d’un «one shot» mais de dojos créés pour durer dans le temps et offrir un lieu de pratique de notre discipline et des formidables valeurs qu’elle porte dans des quartiers où le judo n’était pas encore présent. Durabilité, impact territorial, développement de la discipline, dynamisme et rentabilité. Tout est lié. Le second chantier concerne la formation avec la refonte des diplômes fédéraux qui vont venir complémenter l’offre des diplômes d’État (BPJEPS, DEJEPS et DESJEPS). Certaines de ces nouvelles certifications seront officialisées avant la fin de la saison. L’idée est de proposer des formations au plus près des demandes et besoins des clubs et professeurs.

*l’interview a eu lieu lundi