Le gouvernement sanctionne le judo pour les fugues de ses athlètes
Six fédérations sénégalaises sont privées de compétitions au sein de l’espace Schengen en raison des fugues de leurs athlètes lors des derniers rendez-vous internationaux. La sanction a débuté vendredi et se poursuivra pendant un an.
Les judokas sénégalais ne seront pas présents cette saison lors des compétitions européennes. Depuis vendredi, le gouvernement sénégalais a sanctionné six fédérations dont celle du judo. Parmi les autres équipes pointées du doigt : le karaté, le canoë-kayak, le basket, la lutte et le handisport. Elles sont considérées coupables, selon le ministre des Sports Mbagnick Ndiaye, d’avoir laissé s’échapper leur athlètes lors des derniers événements internationaux. Souleymane Boune Daouda Diop, directeur de la haute compétition au ministère des Sports, précise : « un athlète de chaque fédération sanctionnée a fugué récemment ». Notamment lors des derniers Jeux de la Francophonie, qui se déroulaient à Nice cet été. « Elles ont été averties depuis janvier dernier que les fédérations seront responsables des athlètes qu’elles déplaceront et toute fugue sera punie », a-t-il souligné. La sanction est donc tombée. « On ne doit pas avoir l’air d’être une fédération favorisant l’émigration clandestine », a-t-il ajouté.
A Nice, 26 défections
A Nice, vingt-six sportifs africains se seraient enfuis. En tête les Congolais de RDC avec pas moins de treize défections. Le Sénégal a, quant à lui, « perdu » deux judokas et un lutteur. Sept Djiboutiens et six Ivoiriens ont également abandonnés leur équipe au cours de la compétition. Selon Souleymane Boune Daouda Diop, ces disparitions desservent les équipes. « Ce sont des actes qui donnent une mauvaise image de notre pays et qui créent des difficultés quand il s’agit d’aller demander des visas », a-t-il conclu.
Ces défections ne sont pas une première. En 2012, quatre karatékas sénégalais avaient profité des mondiaux, qui se tenaient à Paris, pour s’enfuir. Idem lors des Jeux olympiques de Londres de 2012 où sept Camerounais n’étaient pas repartis au pays. Autre cas marquant : les Jeux du Commonwealth à Manchester en 2002. Sur les trente sportifs que comptait la délégation de la Sierra Leone, seulement dix avaient repris l’avion pour Freetown.