Figé en face de l’Orange Vélodrome, le Palais des Sports de Marseille et son toit rectangulaire bleu et à l’architecture typique des années 1980, accueillait ce samedi les test-matches cadets de la zone sud. Un événement réservé aux athlètes listés ministériellement, venant des ligues PACA, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine et Bourgogne-Franche-Comté. Situation sanitaire oblige, le protocole se montrait strict : masque bien évidemment obligatoire pour tous (excepté les combattants sur les six tapis), des pans de tribunes attribués à chaque structure, pas de chaise pour les entraîneurs, du gel hydro-alcoolique accroché tous les dix mètres aux barrières, nettoyage régulier des tapis.
Un événement bien évidemment attendu par tous les présents : combattants bien sûr, mais aussi, entraîneurs, cadres techniques, commissaires sportifs et arbitres. En effet, la dernière compétition dans cette catégorie d’âge remontait au Tournoi de France, à Cannes, le 19 janvier 2020.
Contrairement à la normale, c’est un système de poules qui était choisi avant un tableau à double repêchage, histoire que chacun fasse au moins deux combats. L’excitation à l’ouverture des portes (à 07h45 précise) à laquelle se mêlait un soupçon d’appréhension, était nettement palpable. Pas si facile de retomber dans la marmite de la « compétition » après plus d’un an de coupure.
Que retenir alors de cette journée ?
D’abord la qualité de l’organisation : pesées décalées et horaires respectés, diffusion sur Youtube de la journée entière, restauration Covid compatible et sans rupture de stock. À l’issue de ce samedi, beaucoup ont salué – à juste titre – la logistique mise en place par Laurent Del Colombo, coordonnateur ETR et la ligue PACA, avec des bénévoles à la bienveillance sympathique.
Ensuite, et pour revenir au tapis, le manque de repères des combattants présents. Une affirmation en forme de lapalissade tant il paraissait évident que la configuration dans laquelle nous vivons depuis maintenant mars 2020, par son côté totalement inédit et déstabilisant, allait peser. On a pu en effet voir que, malgré la possibilité donnée à ces jeunes athlètes de s’entraîner normalement (un privilège depuis plusieurs mois au regard de la situation des clubs), le rythme, la lucidité, l’impact ou les certitudes techniques ne furent pas forcément au rendez-vous. Conséquence (ou non) de cela, un nombre significatif de blessures à déplorer lors de la seconde partie de la journée.
Des exceptions toutefois, avec la très rodée Pauline Cuq (DAN 79), vainqueur ce samedi en -44kg. Triplé pour celle qui avait fini médaillée européenne et mondiale en -40kg, il y a deux ans, et vainqueur en 2019 et l’année dernière dans cette même catégorie du côté du Festival du film.
En finale, elle maîtrise Morgane Annis (Alliance Grésivaudan Judo) dans un combat entre deux anciennes vainqueurs de la Coupe de France minimes. Plus rapide dans l’attaque, plus mobile, la Niortaise, au judo basé sur des mouvements d’épaule et un fort ko-uchi-makikomi fait monter les pénalités. Pas de surprise donc dans cette catégorie, où Cuq et Annis (déjà deuxième l’année dernière), se seront montrées au niveau attendu.
Il y aussi le « frère de », Théodène Pavia (Budo Club 11), qui s’impose en -73kg. Coaché par son frère aîné, Pavia, avec sa belle posture de droitier, trouve la solution en finale sur un corps-à-corps indécis jusqu’à la dernière seconde. Une journée tout en maîtrise pour le frère cadet d’Automne, monté de catégorie cette saison.
Côté club il faut noter la belle journée des Ours Judo (Haute-Garonne) avec deux titres masculins (Benoit Hoareau en -81kg, victorieux après 3’24 de golden score sur un contre et de Yanis Cotillard en -90kg) l’Alliance Grésivaudan Judo (Isère) avec trois médailles (le titre du -66kg Eliot Prève sur un koshi-jime, l’argent de Morgane Annis et le bronze d’Eline Bertino en -52kg) et du Vaucluse Judo avec ses cinq médailles : une d’or pour Meriam Mellouani en -48kg et le bronze pour Clara Mermet en -44kg, Kaïs Guettari et Romain Gavazzi en -46kg et Louis Tournier en -50kg.
Au niveau des structures, c’est le pôle espoirs de Poitiers qui mène nettement la danse avec huit médailles dont quatre titres, une d’argent, trois bronze. Suit le pôle France Marseille avec sept médailles (deux victoires, deux argent, deux bronze) et enfin le pôle de Grenoble avec six podiums (deux or, un argent et trois bronze). Parmi les dix-sept vainqueurs du jour, dix sont troisième année, cinq sont deuxième année et deux viennent de monter en cadets.
Prochain rendez-vous le week-end prochain à Brétigny-sur-Orge pour les test-matches zone « Nord », et le 17 avril pour la phase finale, à l’Institut du Judo. Rappelons que les huit premiers de chaque zone sont qualifiés pour cette dernière.