Décédé ce mercredi à l’âge de cinquante-trois ans, le Japonais Toshihiko Koga, double finaliste olympique et triple champion du monde, était entré depuis la fin de sa carrière au panthéon des athlètes de génie, de ceux qui ont le plus contribué à magnifier le judo. C’était donc tout logiquement que nous l’avions sollicité dans L’Esprit du Judo n°12, dont le dossier cherchait à répondre à la question : « avez-vous le profil d’un champion ? ». Aux côtés de l’Américain Jimmy Pedro, du Russe Alexander Mikhaylin et du Français David Douillet – neuf médailles olympiques et dix-huit mondiales à eux quatre ! – celui que nous qualifions à l’époque comme le « révolutionnaire, l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand créateur dans le domaine technique » s’était entre autres confié sur son parcours hors norme.
« J’ai très vite pensé constamment au judo et, après la défaite, je me suis dit que pour l’emporter, il fallait que je m’entraîne au moment où les autres dormaient ou faisaient autre chose, comme manger. J’ai compris très jeune qu’on ne peut pas devenir plus fort sans faire plus d’efforts que les autres ! » Sa conclusion en forme de conseil ? « J’en donnerais trois pour devenir fort : travaillez beaucoup les bases judo et appliquez-vous à en exprimer la beauté. C’est ce que vous devez chercher à l’entraînement, plutôt que de chercher la victoire. Mon deuxième conseil est de ne s’intéresser qu’au ippon. C’est cette exigence de perfection technique qui peut vous rendre fort. Enfin, gardez un esprit de gratitude envers les autres. C’est par eux, et avec eux, que vous travaillez et que vous progressez. »