Deux nouveaux titres pour le Japon, quatre médailles pour le Canada
Deuxième jour de ce Grand Prix canadien et le Japon, avec ces stars masculines du jour, Soichi Hashimoto et Takanori Nagase, continue à engranger les titres. Côté féminin, la jeune Allemande Giovanna Scoccimarro et l’inconnue Coréenne (mais qui ne pourrait plus l’être longtemps) Cho Mokhee s’adjugent les deux catégories du jour. Le pays hôte engrange lui les médailles avec quatre breloques ce samedi.
Cho Mokhee, un nom à retenir
Dans la catégorie inférieure c’est une inconnue qui va chercher la victoire, la Coréenne Cho Mokhee. Vingt-cinq ans, non classée à la ranking-list, cette judokate, ancienne étudiante d’une université japonaise, n’avait auparavant participé qu’au seul Grand Prix de Chine, en 2016. Hier, après deux victoires aux pénalités en tableau, elle bat l’Israélienne Sharir en demi-finale sur un contre. En finale, elle est très vite menée par la Britannique Livesey sur un o-goshi compté waza-ari. Mais ne s’affolant pas, avec une attitude très droite, Cho contre opportunément une puis deux fois Livesey sur uchi-mata gaeshi.
Vice-championne d’Europe 2017, championne du monde juniors la même année, l’Allemande Giovanna Scoccimarro, une droitière avec de forts coup de hanches, remporte son premier tournoi sur le circuit IJF en -70kg. En finale elle dispose de Kelita Zupancic, sur une liaison debut-sol où l’Allemande garde le contrôle du corps de son adversaire pour le compte. Absente des championnats d’Europe, Scoccimarro, 18e à la ranking-list hier, avait fini 3e au Grand Prix de Chine fin mai. Une catégorie des -70kg marquée par la victoire par ippon puis le hansokumake direct contre la Belge Willems pour le bronze. Explication : sur un long et superbe travail en juji-gatame contre l’Irlandaise Fletcher, Willems arrivait finalement à décrocher le bras de son adversaire qui abandonnait. Oui mais l’arbitrage vidéo estimait que la Belge avait réalisé une clé de poignet pour faire lacher. Hansokumake et victoire de Fletcher qui visiblement ne comprenait pas elle-même sa victoire.
Nagase a fait le show
Chez les masculins, le Japon fait le doublé. En -73kg, Soichi Hashimoto va chercher son second titre de la saison après Paris dans son style si caractéristique : intraitable et patient au kumikata, en appui permanent sur son adversaire pour le mettre en bordure et attendant son heure pour lancer un tai-otoshi, comme en demi-finale contre le Canadien Bouchard, ou un sode-tsuri-komo-goshi. En finale, le champion du monde 2017 retoruvait l’expérimenté émirati Scvortov. Une bataille âpre avant une attaque un peu désespérée de ce dernier, contrée par Hashimoto en tani-otoshi qu’il suivait en juji-gatame. Et voilà 700 points en plus dans la musette du 5e mondial, non sélectionné, rappelons-le, pour les championnats du monde fin août.
En -81kg, Takanori Nagase, n°1 nippon l’olympiade précédente, revient doucement mais sûrement aux affaires. Blessé au genou lors des championnats du monde 2017, le médaillé de bronze de Rio et champion du monde 2017 aura pris son temps pour effectuer son retour mais c’est maintenant sûr : il faudra sans doute compter sur lui pour Tokyo 2020. Troisième compétition internationale de l’année et troisième médaille (après le bronze à Osaka et l’argent à Ekaterinbourg) pour l’ancien capitaine de l’université de Tsukuba. Toujours aussi stable et gênant par sa taille, le judoka nippon, coaché par Kosei Inoue hier, s’est montré impressionnant : clé de bras sur l’Allemand Wieczerzak, champion du monde 2017 et réputé pour son ne-waza, tai-otoshi limpide sur le tout nouveau champion d’Europe belge Mathias Casse et enfin uchi-mata aérien sur Antoine Valois-Fortier pour monter sur la première marche du podium. Non sélectionné à Tokyo fin août, Nagase se positionne désormais comme un candidat sérieux, aux côtés de Sotaro Fujiwara, vice-champion du monde 2018 et Takeshi Sasaki, vainqueur du GC d’Osaka et du Masters cette saison, pour être le -81kg nippon aux JO.
Avec ses deux nouveaux titres masculins, le Japon creuse l’écart puisque le Pays du Soleil-Levant en est déjà à quatre titres. Derrière ? Le Canada avec sept médailles ! Hier, le pays à la feuille d’érable ajoute quatre podiums à sa musette avec donc l’argent de Zupancic et Valois-Fortier mais aussi le bronze de Beauchemin-Pinard (en -63kg) et de Bouchard (en -73kg). Sur la troisième marche, la Corée du Sud avec quatre médailles (un titre et trois de bronze).