Après l’or de Tbilissi, c’est le bronze à Antalya

La veille, vendredi,  Romaric Bouda avait malheureusement eu beaucoup de mal à lancer les débats pour la France. Excellent aux Pays-Bas en novembre, il était moins solide en Turquie, bousculé au premier tour par un Laotien surprenant, Soukphaxay Sithisane, et battu au tour suivant par l’Anglais Mackenzie. La journée était marqué par le retour des costauds : l’ancien champion du monde et vice-champion olympique du Kazakhstan Yeldos Smetov en -60kg, magnifique techniquement et très largement au-dessus du lot chez les super-légers. En -66kg, on voyait aussi revenir le Russe Mikhail Puliaev, triple vice-champion du monde, déjà finaliste au Grand Prix du Mexique en octobre dernier… et finalement une nouvelle fois finaliste ici aussi, battu aux pénalités par le formidable Moldave Denis Vieru, un magnifique technicien révélé par sa victoire formidable au tournoi de Paris. Il refait ici des siennes, faisant notamment briller un « avant-arrière » remarquable d’élégance. Un personnage, d’ores et déjà, du judo mondial, qu’on a envie de suivre de près. 

Chez les féminines, retour du classique aussi en -52kg avec la victoire de la Roumaine Andrea Chitu, trois fois médaillée mondial en 2011, 2014 et 2015, assez en forme pour mettre une magnifique gamelle à la N°1 mondiale de la catégorie inférieure, la Mongole Urantsetseg Munkhbat. En -48kg, C’est la Kosovare Distria Krasniqi, déjà victorieuse du Master, qui affirme sa montée en puissance. L’armada kosovare s’étoffe toujours un peu plus.

Djalo, moins bien

Ce samedi, La France s’offrait le spectacle de deux duels : les combattants remarqués à Tbilissi, en particulier le vainqueur des -73kg Guillaume Chaine, face à leurs challengers, Benjamin Axus en -73kg, et pour challenger Alpha Oumar Djalo en -81kg, intéressant cinquième en Géorgie, c’était Jonathan Allardon qui s’y collait. 
Le suspens allait être assez rapidement dissipé. En -81kg, Allardon semblait dominer son premier combat face au Chinois Rigaqi Nai, 113e mondial, (et avait marqué waza-ari sur sumi-gaeshi), avant de se faire surprendre sur un enchaînement ko-uchi/o-uchi-gari très bien fait. Et malheureusement, Alpha Oumar Djalo, moins clairvoyant dans ses attaques, moins précis, ne parvenait pas à rendre la même copie que le week-end dernier. Si il parvenait à remonter un waza-ari face au Roumain Vlad Visan, 61e mondial, il s’inclinait ensuite sur un mouvement de hanche en contre d’une de ses propres tentatives. Un tournoi qui sera sans doute instructif pour lui.

Chaine face à An

La bataille en -73kg semblait plus serrée dans les premiers tours. Benjamin Axus disputait ses chances et battait aux pénalités le Polonais Mrowczynski, 69e mondial, puis un Géorgien 150e mondial, Lasha Giunashvili, mais ne passait pas le Russe Lechi Ediev, 107e mondial, écartait d’un ura-nage enchaîné par une jolie clé. Restait donc l’homme fort du moment pour les Français, le vainqueur de Tbilissi, Guillaume Chaine. Il allait être à la hauteur de son tournoi de la semaine dernière, se hissant aux forceps en tête de son quart en quatre victoires solides, dont une aux pénalités sur l’Israélien Tohar Butbul, 14e mondial. La marche suivante était vertgineuse : c’était rien de moins que le Coréen An Changrim qui l’attendait en demi-finale, le champion du monde en titre. Troisième du Master en décembre, le Coréen était là pour réaffirmer son statut. Il subissait les assauts courageux de Chaine, toujours déterminé à presser, et en profitait pour lui parquer un beau ashi-guruma pour waza-ari. Le Français devait donner le maximum et tombait dans les dernières secondes sur un tai-otoshi. Victoire nette du champion, mais un combat volontaire de son challenger qui ne s’est pas dérobé. Finalement troisième en sortant l’Ukrainien Kanivets aux pénalités, Guillaume Chaine confirme en deux Grands Prix très réussis qu’il sera l’un des hommes à suivre au mois d’août à Tokyo. 

Des juniors qui s’affirment

Tandis que le Coréen allait gagner tranquillement la catégorie des -73kg en crucifiant l’Azéri Orujov sur un fantastique ko-soto-gari, le champion olympique russe Khasan Khalmurzaev et l’ancien médaillé mondial et olympique canadien Antoine Valois-Fortier, étaient tous les deux privés de finale en -81kg par deux combattants tout juste issus des juniors, le champion du monde junior italien Christian Parlati et le champion d’Europe de la même catégorie d’âge, le Géorgien Luka Maisuradze, tombeur du Russe en demi, puis de son rival italien en finale. Des nouveaux venus qui aiguisent déjà leurs dents pour les Jeux de Tokyo.