Retour en fanfare, et en or, pour la vice-championne du monde
On avait salué comme il se devait la très belle médaille d’or de Margaux Pinot en -70kg au Grand Prix du Maroc il y a quelques jours, une victoire pleine d’autorité qui faisait de la combattante de Blanc-Mesnil une référence dans la catégorie, d’autant qu’elle avait auparavant accumulé les performances, avec une victoire déjà au Grand Chelem d’Abou Dhabi, le bronze à celui du Japon et l’argent à celui de Paris ! Pas de quoi, encore, menacer la suprématie dans cette catégorie en France de la vice-championne du monde Marie-Eve Gahié, mais tout de même de quoi l’obliger à réagir. C’est ce qu’elle a fait sur ce Grand Chelem de Russie, et c’est le moins qu’on puisse dire. Après une septième place au Master, un cinquième place à Paris, il était temps pour elle de sortir de la période « post-championnat du monde ». Ce samedi, elle a affiché une autorité sur la catégorie rarement atteinte, jouant avec toutes ses adversaires, dont la Britannique Gemma Howell (24e), la Canadienne Kelita Zupancic (12e), l’Autrichienne Michaela Polleres (7e) — l’une des dernières Européennes à l’avoir battue, au championnats d’Europe 2018 — et en finale la Brésilienne Maria Portela (8e). Une sacrée brochette, clouée au sol par sa garde haute, ses o-soto-gari et ko-soto-gari puissants. La n°1 mondiale est bien de retour, et elle a marqué les esprits.
Elle fut la seule représentante française à le faire ce samedi. Chez les hommes, le vice champion de France des -81kg (qui est aussi vice-champion de France juniors cette année et champion l’année dernière) Giga Abuashvili, faisait un combat engagé face au Russe Denis Kalinin, tout en mouvements puissants. Mais il finissait par se faire contrer sur l’un d’entre eux.
Pas les Japonais, ni les Russes…
Avec ses deux médailles d’or, Gahié ce samedi et Le BLouch la veille, la France avait la possibilité de prendre le leadership des nations sur ce Grand Chelem russe. Mais ce n’est pas le cas à la fin de cette deuxième journée. Les Japonais ? Les Russes chez eux ? Ce n’est pas le cas du Japon, quatre fois médaillé, mais qui rate l’occasion en cette deuxième journée de prendre sa première médaille d’or avec le « revenant » Takanori Nagase en -81kg. Le champion du monde 2015 et médaillé olympique 2016 n’était encore jamais revenu de sa grave blessure au genou contractée au championnat du monde 2017. Il faisait une grande journée, sortant dans son style tout en souplesse et en sobriété le champion olympique russe Khasan Khalmurzaev et le n°2 mondial, le Néerlandais Frank De Wit. Mais en finale, il était surpris dans les dernières secondes par un mouvement d’épaule de l’Israélien Sagi Muki… Et c’était la deuxième médaille d’or pour Israël, avec celle de Gili Cohen en -52kg, qui domine ainsi la France d’une médaille de bronze supplémentaire. Chez elle, la Russie, dont la plupart des grands leaders sont absents, est déjà à six médailles, dont deux finales pour un titre… celui de Daria Davydova en -63kg.