« Toujours frustrant de voir les filles se blesser »
Lucie Décosse, incertaine jusqu’à ces derniers jours, rassure tout le monde / Emmanuel Charlot – EDJ
A une semaine du départ pour Rio de Janeiro, l’ancien champion du monde (1999) et vice-champion olympique (2000), aujourd’hui membre du staff de l’équipe de France féminine de judo livre ses impressions après le dernier stage de préparation à Montpellier.
Comment résumerais-tu cette dernière semaine de préparation à Montpellier ?
Nous sommes dans une période d’affutage. Nous protégeons les athlètes car, avec la chaleur, la fatigue s’accumulant, le risque de blessure est réel. Nous peaufinons les derniers détails et c’est très frustrant de voir les filles se blesser. Quatre titulaires sont concernées, Décosse, qui va beaucoup mieux, Gneto, Tcheumeo et Andéol, pour lesquels nous sommes beaucoup plus inquiets. On attend le verdict médical. Si Hélène Receveaux (-57 kg) et Fanny-Estelle Posvite (-70 kg) sont remplaçantes, nous les intégrons pleinement dans les séquences de travail des titulaires. En tant qu’entraîneur, avec martine Dupont et Christophe Massina, nous individualisons au maximum la préparation avec chaque fille. On se serait bien passé de tous ces bobos, mais l’ambiance reste bonne : ce soir c’est barbecue dans le parc du CREPS !
Les championnats du monde clôtureront une saison post olympique jamais facile à négocier. Comment l’as-tu appréhendé ?
Aujourd’hui, tout le monde n’a pas le même objectif. Il y a des filles qui arrêtent leur carrière dans l’olympiade, d’autres qui visent clairement les Jeux de Rio 2016. Nous nous attachons à assurer cette transition et ce mélange des générations. Si toutes n’ont pas les mêmes centres d’intérêts dans leur vie privée, elles parviennent à maintenir une bonne ambiance entre elles sur le tapis. Avec les jeunes, nous préparons l’avenir, nous éduquons. Avec les plus capés, notre attitude est différente mais nous maintenons un certain niveau d’exigences pour qu’elles puissent décrocher la médaille. Concernant le nouveau règlement, il demeure le même pour tout le monde. Toute athlète de ce niveau doit s’adapter et nous avons été là pour les guider.
Dans quel état d’esprit te trouveras-tu avant le grand départ ?
Je serai à l’écoute de mes judokas. Une chose est certaine, je resterai positif, sans pression. Un entraîneur transmet son état d’esprit à son groupe. Du coup, je serai fidèle à moi-même et ne changerai rien ! Confiant pour la victoire !