Sa victoire, dans une catégorie à seulement six combattantes – un nombre extraordinairement faible pour un Grand Prix -, aura fait la différence. Victorieuse de la Hongroise Mercedesz Szigetvari qui prend trois pénalités très rapidement (l’arbitrage ante Jeux olympiques était de retour ce week-end du côté de Zagreb), Julia Tolofua, rentrée dans la compétition au stade des demi-finales (elle y bat la Croate Helena Vukovic sur une sorte de tai-otoshi sur la première jambe que l’Orléanaise suit parfaitement au sol), apporte un troisième titre décisif pour la France qui termine ainsi première nation. Second titre sur un Grand Prix pour Tolofua, 15e mondiale, après Tbilissi en 2019. Deux combats seulement pour la Française mais qui vient chercher la victoire et les points qui vont avec.
Dans la même catégorie, Laura Fuseau, championne d’Europe -23 ans en 2020, termine en bronze sur un joli o-soto-otoshi, contre Vukovic après presque trois minutes de golden score.

Une occasion perdue

Côté garçons, un dimanche à oublier avec une défaite dès le premier tour pour Alexis Mathieu (-90kg), Cédric Olivar (-100kg) et Joseph Terhec (+100kg). Au final deux médailles masculines (Vincent Limare et Jolan Florimont en -60kg) sur les dix garçons engagés par leur club. Pas très rassurant avant Paris. Car ce Grand Prix, dont le niveau global était logiquement moyen (première compétition post-JO) avec seulement quelques têtes d’affiche qui ont d’ailleurs performé (voir plus bas) aurait pu (dû) permettre à certains de se montrer afin de lancer leur olympiade. Certes, certains n’avaient pas combattu depuis longtemps à l’international, ou découvraient le circuit senior (premier tournoi FIJ pour Enzo Gibelli et Tizie Gnamien qui sortent des juniors). Néanmoins, certains sont légitimement perçus comme des successeurs potentiels de plusieurs titulaires olympiques tokyoïtes. Or, les occasions de marquer des points « faciles » ne seront pas légions sur une olympiade à trois ans. Paris, dans trois semaines, aura au minimum l’intérêt de voir si la relève française masculine est en capacité de jouer les jeunes loups, prêts à se saisir sa chance d’aller chercher des podiums sans doute plus accessibles qu’en fin d’olympiade où tous les rendez-vous du circuit effraient par leur densité.

Hier soir, la France termine donc à huit médailles : trois titres (Blandine Pont, Priscilla Gneto, Julia Tolofua), deux médailles d’argent (Mélanie Vieu et Astride Gneto) et trois médailles de bronze (Laura Fuseau, Vincent Limare et Jolan Florimont). Grosse dernière journée des Pays-Bas qui gagnent deux des trois titres mis en jeu avec Karen Stevenson en -78kg – 2e à Tbilissi cette année – et Ben Spijkers – vice champion d’Europe -23 ans l’année dernière et en bronze à Tel-Aviv fin février -. Une jeune équipe néerlandaise qui termine à six médailles. À noter la deuxième médaille masculine en Grand Prix pour la Finlande de Rok Draksic avec le jeune (24 ans) +100kg Martti Puumalainen.

Des déçus de Tokyo déjà présents

Un Grand Prix qui aura marqué également le retour aux affaires des déçus de Tokyo. Soit à cause d’une contre-performance (le Moldave Denis Vieru en -66kg, le Géorgien Tato Grigalashvili en -81kg, l’Azerbaïdjanais Mammadali Mehdiyev en -90kg), soit à cause d’une non-sélection, barré par un concurrent national (l’Azerbaïdjanais Hidayat Heydarov en -73kg ou le Russe Arman Adamian en -100kg).
Un retour gagnant pour ces cinq combattants. Des costauds qui auront assuré le spectacle, comme Vieru qui place un tai-otoshi à droite en cercle de toute beauté contre le Serbe Buncic ou Grigalashvili et son judo tout en imprévisibilité dont le Français Baptiste Pierre sera victime avec un tai-otoshi à droite très bas. Des habitués du circuit bien décidés à se placer dès le départ dans le bon alignement pour Paris dans trois ans. Pour eux l’olympiade a déjà démarré.