Le moment était attendu avec une excitation impatiente. Ce week-end marquait en effet le retour des tournois nationaux ! Un moment ardemment espéré par la communauté judo, sevrée pour sa très grande majorité de compétitions depuis au minimum un an. Deux jours pendant lesquels il y eut le tournoi individuel PACA Méditerranée de Marseille et les tournois par équipes de Venelles (Bouches du Rhône) et Rouen (Seine maritime). Mais aussi le tournoi de Rochefort (Charente maritime) organisé sur tout le week-end : samedi les cadets, dimanche les juniors/seniors. Deux jours intenses, avec 402 (!) combattants chez les jeunes dont une délégation réunionnaise, des judokas descendus de la région parisienne (FLAM 91, Sainte Geneviève Sports, Saint-Ouen, Deuil), de la Normandie (JC Perrey-Guerrier) ou montés de la PACA (Vaucluse Judo, qui remporte deux titres masculins). Bref, un plateau riche, éclectique et dense (50 athlètes en -60kg, 47 en -66kg). Le lendemain, pour les juniors-seniors le plateau était encore au rendez-vous, avec 231 présents.
Un succès incontestable pour Benoit Cloux (directeur technique du JC Rochefortais) et son équipe qui s’explique bien sûr par un positionnement très intéressant dans le calendrier des clubs, par la formule mise en place (repêchage intégral, ce qui veut dire deux combats au minimum pour chacun) et par une envie folle de retrouver les tapis de compétition. Un retour aux affaires pour le plus grand bonheur également des photographes (voir les photos sur les pages Facebook de l’Oeil du Margouillat et de Pix Judo).
Que retenir alors de ce tournoi d’un très bon niveau régional, avec plusieurs judokas évoluant en première division ?
Il y a d’abord le combat titanesque entre Manon Burnel (Dojo Nantais) et Manon Thinnes (Racing Limousin Judo). Neuf minutes de golden score lors de ce quart des -57kg qui était en fait une finale avant l’heure. Un combat gagné superbement par la première sur un ko-uchi makikomi alors que la Limougeaude avec dominé le début de ce duel sans temps mort. Le combat de ce dimanche, incontestablement. Une opposition incertaine et haletante d’ailleurs saluée pour tous les spectateurs qui applaudirent de longues secondes Burnel et Thinnes, remarquables d’abnégation.
Il y a ensuite un come-back. Triplé médaillé national juniors dont un titre de champion de France en 2018 (-60kg), cinquième des Europe juniors cette même année, Yhonice Goueffon sort d’un long break avec le judo. Même pas licencié la saison dernière, ce garçon habitué de l’équipe de France depuis ses années cadets s’impose en -60kg sur son talent. Souhaitant prendre son temps, cet ancien de l’Insep s’entraîne « à la maison », sur Bordeaux, histoire de reprendre ses marques. À voir si ce tournoi est la première étape d’un retour au sein de l’élite du judo masculin.
Au niveau des médailles, domination chez les féminines de l’US Orléans avec les titres de Lucie Djadane (-48kg) et Shirley Dort (-70kg). Au total, le club du Loiret repart avec six podiums (une médaille d’argent pour Chloé Lalande, membre de l’équipe de France de ju-jitsu, et trois médailles de bronze).
Chez les masculins, le Stade Bordelais tient la pôle position avec trois victoires, dont deux doublés en -66kg et -73kg.
Outre la première place de Goueffon en -60kg, on retrouve Mathis Roussel en or et Nino Gonzalez en argent chez les -66kg. Dans la catégorie supérieure, même finale que l’an dernier mais résultat inversé avec la victoire de Daniyl Zoubko (vainqueur des test-matches nationaux juniors en juin) contre Alexandre Rubiano.
À noter enfin la victoire de Joris Guillot-Rosselot, vice champion de France 1re division 2019 (-81kg), venu se préparer ici à Rochefort dans la catégorie supérieure. Il bat en finale Evan Baune, titulaire des Europe cadets en août dans une finale cette fois-ci 100% Dojo Nantais.