Impossible de faire scénario plus indécis que la finale féminine entre le Stade Bordelais Judo de Bertrand Becerro et le FLAM 91 de Kilian Le Blouch. Nous voici devant la dernière rencontre du week-end. L’égalité est parfaite au tableau : deux victoires et vingt points pour chacune des deux équipes. L’ultime duel oppose Lola Berthet pour Bordeaux et Manon Agati-Alouache pour FLAM 91, dans la catégorie des -57kg. Un combat qui se conclue par un waza-ari partout. Hikiwake. Comme le veut le règlement, ce sont elles qui se préparent à recombattre pour décider du titre, car leur premier duel n’a pu décider d’une gagnante. Quelles sont alors les forces en présence avant ce combat couperet ? Troisième à Clermont-Ferrand et à Aix-en-Provence cette saison et victorieuse à Limoges, la Bordelaise mise sur ses mouvements d’épaule et son ko-uchi makikomi. Seulement cadette deuxième année, médaillée de bronze aux championnats de France début avril alors qu’elle avait débuté la saison en -52kg, Agati-Alouache plaçait ses espoirs dans son yoko-tomoe-nage, son ippon-seoi-nage et son ne-waza. Le second acte entre les deux protagonistes commencent alors : c’est Berthet qui démarre la plus fort avec ses mouvements d’épaule, dont deux ne sont pas loin de valoir waza-ari. Agati-Alouache subit un peu, ce qui lui vaut deux pénalités pour passivité. Sous la menace d’un troisième shido, la judokate essonnienne tente de trouver la solution sur son enchainement yoko-tomoe-nage/travail en ne-waza. Mais sur une tentative, le trio arbitrale punissait – plutôt sévèrement – ce qu’il considérait comme une fausse attaque.
Reste que la victoire hier du Stade Bordelais Judo fut du bel ouvrage grâce au sans-faute de ses deux leaders, Léa Bérès et Morgane Rubiano, qui ont su se montrer au niveau qu’on attendait d’elles. Si la première rencontre face au GHBC a failli tourner au piège – avec une défaite de Morgane Rubiano, la judokate des -78kg, finaliste à la coupe européenne de Paris, aura battu tout ce qui se présentait à elle ensuite, dans sa catégorie du jour (+70kg). Léa Bérès, elle, en a fait de même en -52kg, sauf en demi-finale où elle obtient aux forceps et dans la douleur un hikiwake contre Alya de Carvalho, championne de France juniors en titre et médaillé d’argent à la coupe européenne de Paris début mai, dans l’un des combats clés – et de haute tenue – d’une rencontre étouffante. En finale, l’héroïne sera Lola Berthet, admirable de concentration, ne deviant jamais du schéma tactique mis en place avec Bertrand Becerro.
Une compétition féminine qui fut, à l’instar des cadets, marquée par une remarquable continuité puisque rois des quatres équipes sur le podium de 2022 le sont encore hier : FLAM 91, champion de France à Villebon, termine en argent, alors que le Stade Bordelais, en bronze au Grand Dôme, monte de deux marches. L’AS Chelles de Benjamin Gury, deuxième l’année dernière, finit cette fois-ci en bronze. Le second troisième ? L’AM Asnières.
Il était en déjà question samedi. Mais hier, fut une encore meilleure journée pour le club des Hauts-de-Seine, puisqu’au bronze féminin s’ajoute l’or masculin.
Dimanche matin, sur la base des résultats aux championnats de France individuels, quatre équipes se détachaient pour le titre : l’AM Asnières, le PSG Judo, le RSC Montreuil Judo et Sucy Judo.
Un entraîneur national nous glissait d’ailleurs le matin au tirage mettre une pièce sur l’équipe de Guillaume Etchegaray. Bien vu. Ce dimanche, l’équipe asniéroise réunit deux des ingrédients décisifs pour une victoire en équipes : homogénéité et présence de points forts.
Très solides du début à la fin de la journée, le groupe s’impose 5 à 0 contre Passion Judo 35, 3 à 1 contre le JC Monaco, 3 à 0 contre les Arts martiaux de Saint-Gratien, 3 à 0 contre le Dojo Béglais en demi-finale.
Et finalement 3 à 1 contre Sucy Judo en finale.
Une équipe, enfin, et c’est à souligner et à saluer qui a été majoritairement formée au sein des dojos asniérois : Antonin Elion Gambou, le -60kg, et Nathan Cadignan, le -73kg, sont au club depuis la catégorie « baby ». Junior Dabaya, en -81kg, est arrivé à l’AM Asnières en benjamins.
Cette finale, justement. Une rencontre qui débutait idéalement avec le ko-tsuri-goshi énorme d’Elion Gambou – deuxième en Pologne et troisième en Espagne – face à Zacharie Dijol. Deux judokas, avec Kelvin Ray, qui forment un formidable trio de jeunes pousses prometteuses dans la catégorie des -60kg.
En -66kg, Zacharia Belfouel, septième des France, réussissait un gros coup en battant dans les dernières secondes Simon Lesauvage, champion de France en titre, sur un yoko-guruma !
Si Nathan Cadignan, excellent toute la journée dans sa nouvelle catégorie des -73kg, perdait contre Titouan Dijol sur un hadaka-jime, Junior Dabaya, lui aussi monté de catégorie récemment, piquait son adversaire au sol en yoko-shiho-gatame. Un troisième point synonyme de titre. Une joie que Guillaume Etchegaray et Fabrice Ruimy voulaient contenue, passant des consignes dans ce sens.
Une superbe finale pour laquelle il faut également saluer le groupe d’Hervé Fichot, très consistant ce dimanche, avec notamment une victoire sur le PSG – qui n’a aligné que quatre combattants toute la journée – dès le deuxième tour. Une finale, enfin, qui aura été parfaitement arbitrée.
Un excellent après-midi du judo au Dojo de Paris en somme.
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