Grand Chelem de Düsseldorf, championnats d’Europe, Masters
Réuni le lendemain du Grand Chelem de Paris, le comité de sélection a officialisé le lendemain les sélections à venir, dont celle pour les championnats d’Europe (1-3 mai 2020 à Prague). Un plan de vol désormais tracé pour les équipes de France – au moins concernant les compétitions – en attendant la sélection olympique qui sera annoncée le 5 mai.
« Tout d’abord, avec l’accord unanime des instances de la fédération, nous avons décidé d’annoncer l’équipe olympique juste après les championnats d’Europe, et non pas après le Masters (fin mai à Doha), explique Stéphane Traineau, responsable du haut niveau. L’idée est que les choses soient claires le plus rapidement possible pour les futurs sélectionnés, afin qu’ils puissent entrer en mode « préparation olympique » suffisamment tôt. Et, pour ceux ou celles qui sont en concurrence pour la place de titulaire, de ne pas les épuiser (physiquement et mentalement) jusqu’à fin mai, soit à peine deux mois avant les JO. Ensuite, hormis pour le Grand Chelem d’Allemagne, toutes les sélections publiées sont susceptibles d’être complétées, du Grand Prix du Maroc aux championnats d’Europe. Le mot « éventuellement », que vous pouvez retrouver en-dessous de la sélection pour le championnat continental est très important ! Des performances en Open peuvent par exemple ouvrir à une sélection sur un Grand Prix. À l’inverse, des contre-performances pourraient très bien amener à rendre définitives les sélections publiées. »
1) Les féminines
Pas de vraie surprise tant le leadership semble clair dans six catégories sur sept. En effet, seules les -57kg donnent l’impression que le choix est encore en balance. Si Sarah-Léonie Cysique est d’ores et déjà titulaire aux championnats d’Europe et alignée à Düsseldorf, Hélène Receveaux sera elle aussi en Allemagne…avant de participer au Grand Chelem de Russie, à la mi-mars. Deux sorties internationales pour l’Orléanaise (2e au Grand Prix d’Israël fin janvier) qu’elle est la seule pour l’instant (voir plus haut) à avoir parmi « les n°2 pas loin des n°1 ». Exemples concrets : Margaux Pinot en -70kg, championne d’Europe et 3e des championnats du monde 2019, et Fanny-Estelle Posvite, 3e au Grand Chelem d’Osaka 2019, vainqueur du Masters fin décembre et 2e à Paris en -78kg, ne sont pour le moment titulaires qu’à Düsseldorf. Dans cette même catégorie, le nom d’Audrey Tcheuméo n’apparaît à aucun moment. Un signe que la double médaillée olympique est désormais hors-course pour une troisième participation aux JO ? Dernier point : on ne verra plus Clarisse Agbegnenou et Madeleine Malonga en compétiton internationale avant Prague.
2) Les masculins
Deux sorties pour l’équipe n°1 (Khyar, Le Blouch, Chaine, Djalo, Iddir et Maret) avec la participation au Grand Prix du Maroc (6-8 mars), où combattra Teddy Riner après sa défaite à Paris, et à celui de Géorgie (27-29 mars). L’idée ? Faire des combats, passer des tours et donc marquer des points sur un évènement par définition moins dense qu’un Grand Chelem. Avant cela, Walide Khyar et Guillaume Chaine seront les deux seuls leaders de leur catégorie à participer au Grand Chelem d’Allemagne, en compagnie de Cédric Olivar. Axel Clerget, lui, reviendra sur le Grand Chelem de Russie, accompagné d’Aurélien Diesse, forfait à Paris à cause d’une blessure au genou. Sur le cas des -100kg, le choix a été fait de mettre en concurrence et sur les mêmes compétitions (y compris aux championnats d’Europe) Cyrille Maret et Alexandre Iddir.
On pensait peut-être revoir Luca Otmane et Clément Delvert, convaincants lors du Grand Chelem parisien, sur au moins un Grand Prix. Il n’en est rien. Comment l’expliquer ? Selon nos sources, le fait qu’ils ne soient plus vraiment considérés comme de jeunes seniors (Otmane a 24 ans, Delvert 27 ans) et qu’ils aient eu, selon le comité de sélection, plusieurs fois leurs chances auparavant – sans les saisir – expliquent qu’ils doivent confirmer leur prestation parisienne en réalisant une performance lors d’un Open européen pour pouvoir espérer une nouvelle sélection.
3) Le Grand Prix de Turquie
Un choix commun entre les staffs féminin et masculin d’envoyer la « relève ». En effet, les douze participants tricolores (six féminines, six masculins) sont tous de jeunes seniors (Clémence Emé est médaillée mondiale juniors 2017, Anais Mosdier médaillée européenne juniors la même année, Reda Seddouki est champion de France juniors 2018), voire viennent à peine de sortir des juniors comme le -73kg Théo Riquin.
4) Les championnats d’Europe
Tous les n°1 seront là…hormis Alpha Djalo en -81kg – « il doit faire ses preuves avant » selon les mots du responsable du haut niveau – et Teddy Riner en +100kg. Sur l’absence du double champion olympique (pour l’instant) de la liste, Stéphane Traineau explique que « Teddy est plus sur une logique de points à gagner qu’un titre continental à remporter. On verra en temps et en heure le concernant. L’idée serait qu’il participe à deux voire trois compétitions dans les trois prochains mois. » Chez les masculins, le duel entre Alexandre Iddir et Cyrille Maret en -100kg devrait trouver son épilogue en République Tchèque. Des championnats d’Europe où il reste trois places encore disponibles.
Chez les féminines, toutes les patronnes ont leur ticket pour Prague mais aucune catégorie n’a été doublée. Il y a donc deux places à prendre. Nul doute que vu le niveau du groupe féminin française qu’elles trouveront preneuses ! Mais par qui ?
Une sélection de treize noms qui augure fortement ceux qui seront, le 5 mai à Paris, retenus pour les Jeux de Tokyo.
5) Le Masters
« Ce sera du cas par cas, annonce Stéphane Traineau. Avec tous les tournois qu’il reste, la ranking list risque de pas mal bouger. On fera donc le point après les championnats d’Europe. Et si un athlète est susceptible de rentrer dans les têtes de série (les huit ou, mieux, les quatre premiers) ou si il a besoin d’avoir une compétition dans les jambes, alors on réfléchira sérieusement à l’envoyer à Doha fin mai. »