L’objectif ? Faire primer l’activité et valoriser la recherche du ippon
Le document a été communiqué, notamment aux cadres techniques, en décembre dernier. Intitulé « Arbitrage national éducatif Judo « Traditionnel », il officialise l’extension du règlement dit « animation » à toutes les compétitions nationales, régionales et départementales, à l’exception des 1/2 finales et championnats de France individuels 1re division cadets, juniors, seniors, du championnat de France par équipes seniors 1re division, des tournois Label Excellence et Label A cadets, juniors, seniors et Excellence Vétérans. Une décision qui semble confirmer une volonté, récente et encore diffuse, de la FFJudo — du moins du CNA français — d’apporter une réponse aux critiques récurrentes contre certaines règles et changements arbitraux opérés par la FIJ.
Quel contenu ?
Dans les premières pages du document, les objectifs sont clairement affichés : « valoriser la production du judo et la recherche du ippon. Les fautes ponctuelles commises ne doivent pas pénaliser le judoka qui aura été le plus productif et efficace. L’esprit de l’activité doit l’emporter sur le règlement. »
Les principaux points de ce règlement :
-Il n’y aura plus de golden score. Décision obligatoire qui se basera sur :
1) Le nombre de kinza
2) Le nombre de shido
3) L’activité : nombre d’attaques et attitude.
-L’arbitra donnera hikiwake si il y a égalité de score lors d’un combat dans une compétition par équipes.
-Les seules fautes sanctionnées seront les fautes dangereuses, ou relevant d’une attitude contraire à l’esprit du judo (hansokumake), le judo négatif intentionnel : fuites, empêchement d’attaquer, etc. (shido), les fautes mineures répétées par le judoka malgré les explications de l’arbitre (shido). De même ce document précise le règlement spécifique aux catégories « minimes », « benjamins », « poussins » et « mini-poussins ».
Concrètement, les principales différences avec le règlement « haut niveau » se situeront donc au niveau de l’absence de golden score (avec décision obligatoire) en individuel et la possibilité du « march nul » en équipes et plus globalement sur une priorité donnée à l’esprit plutôt qu’au règlement.
Un arbitrage « à la française »
Cette volonté tricolore d’émancipation (relative) vis-à-vis du règlement international a commencé il y a un an. Le 5 février 2017, le Directeur technique national, Jean-Claude Senaud, annonçait en effet la volonté de la FFJudo ne pas appliquer au niveau national les dernières évolutions décidées par la FIJ et applicables au 1er janvier 2018 car « elles ne correspondaient pas à l’image du judo de notre fédération ». Une déclaration rectifiée dès le lendemain (après échange avec la FIJ) : finalement, les compétitions dites « haut niveau » suivraient le règlement international actualisé. Ce document est donc le dernier avatar d’une volonté fédérale d’instaurer une patte spécifiquement tricolore à l’arbitrage, après les championnats de France 1re division 2018 où des consignes d’interprétation, divergentes du niveau international, avaient été données au corps arbitral.
C’est aussi une énième modification de la règlementation — qui va obliger une petite frange de compétiteurs à devoir gérer deux règlements — alors que les changements arbitraux incessants sont l’une des critiques récurrentes du corps professoral français.