Depuis 2013, l’événement s’est installé dans le paysage du judo tricolore pour devenir, très vite, un immanquable de la saison. Une compétition pour les minimes et par les minimes ! Il y a les équipes de combattants bien sûr (dix chez les masculins, neuf chez les féminines), un couple kata et au minimum deux jeunes officiels (un arbitre et un commissaire sportif). Ajoutez à cette petite bande un haut gradé du département et vous avez là la compétition qui réunit, sans doute comme nulle autre dans le calendrier, la très grande majorité du judo français.
Quelques chiffres pour se rendre compte de l’ampleur de cette coupe de France minimes par équipes de département : le samedi, pour l’épreuve masculine étaient présentes quatre-vingts équipes soit plus de huit cents participants. Le lendemain, soixante-quinze équipes féminines étaient alignées sur les neuf tatamis au sein de l’Arténium de Ceyrat.
Le premier jour, la compétition a débuté à huit heures pour se terminer à vingt heures ! Samedi comme dimanche, un défilé des délégations fut organisé à la mi-journée, un moment fort de ce week-end où la mascotte de France Judo, Kodomo, et sa bonne humeur et son humour taquin, mais toujours bienveillant aura pu une nouvelle mesurer sa popularité auprès du public judoka.
Un week-end où les équipes de deux régions se seront mis en vedette : la PACA et l’Île-de-France.
Chez les masculins, la finale sera 100 % sudiste puisqu’elle opposa les Alpes-Maritimes aux Bouches-du-Rhône. La première équipe, coachée par le CTD du département Lionel Bonhomme (le haut gradé était Manuel Armitano) l’avait emportée en 2023. Une seconde finale consécutive pour l’équipe maralpine et une troisième même en quatre éditions (en 2019, le 06 perd en finale contre les Hauts-de-Seine). La preuve d’un travail de fond de qualité des clubs azuréens.
Face à elle, le groupe de Fabien Pianfetti (Alain Roux comme haut gradé), quart de finaliste l’année dernière. Une rencontre qui commençait par les couples de kata. Deux prestations remarquables et maîtrisées. Les meilleures du week-end sans doute. Les masculins des Bouches-du-Rhône s’imposeront cinq victoires à deux, pour un département qui, avait fini en argent, toujours chez les masculins lors de la première édition il y a onze ans, au Grand Dôme de Villebon. (NB : les Bouches-du-Rhône ont remporté depuis 2013 deux titres, deux médailles d’argent et deux de bronze !)
Chez les féminines, rencontre 100 % francilienne pour le titre entre l’Essonne avec son président haut gradé Fabrice Guilley et la Seine-et-Marne d’Eric Chartier. Une victoire très serrée pour celle-ci puisque cette ultime rencontre du week-end se jouera aux points (cinquante à trente et un) ! Un département de la Seine-et-Marne qui avait fini cinquième en 2023 et troisième en 2018. L’Essonne, de son côté, avait terminé en bronze en 2019, toujours chez les féminines.
Un événement où une tendance lourde — mais logique — est apparue très vite, à savoir la domination des départements les plus licenciés en France. Ce n’est pas une causalité parfaite — et heureusement — mais une corrélation existe : si l’on prend le podium féminin par exemple, la Seine-et-Marne est le quatrième département le plus licencié cette saison, l’Essonne, le neuvième et les Hauts-de-Seine le quatrième. Un invité surprise avec le Vaucluse du président Jean-Marie Mahieu et de son cadre technique Franck Lerosey qui ne perd qu’une demi-finale. Invité surprise ? En fait pas vraiment puisque ce département de la PACA avait fini troisième en 2019 et deuxième chez les masculins en 2022 !
Pour ce qui est du podium masculin, les Bouches-du-Rhône sont actuellement le huitième département français comptant le plus de licenciés. La Seine-et-Marne est encore sur le podium, seul département à être médaillé chez les féminines et les masculins. Les Alpes-Maritimes sont dans le top 25 des départements tricolores. L’Ain quant à lui constitue le petit poucet de ce quatuor. Un département qui s’était toutefois magnifiquement illustré avec une victoire chez les féminines en 2018.
Si l’on pousse l’analyse de manière plus historique, le département du Nord, solide leader en termes de licenciés depuis plusieurs années, a remporté, au moins, quatre titres dans cette compétition : en 2013 (féminines), 2017 (masculins), 2018 (masculins) et 2022 (masculins).
Une prime aux gros départements contrebalancés par de superbes parcours de départements moins denses : outre l’Ain, on pense à la Vendée et à sa victoire en 2018 ou l’année dernière à la médaille de bronze de la Haute-Vienne chez les féminines.
Une compétition qui s’est construit très vite une légitimité, s’est institutionnalisée et s’attire à elle, à juste titre, beaucoup de louanges.
* Le Rhône a également réalisé cette performance chez les féminines en 2022 (victoire) et 2023 (argent).
Mais le Nord a fait encore plus fort avec deux victoires consécutives en 2017 et 2018.