Ça se joue au dernier combat contre les Japonaises
Photos © IJF Media Team by G. Sabau / Les Françaises sur le podium mondial juniors par équipes, derrière les Japonaises, devant les Allemandes et les Croates.
Victorieuses facilement des modestes Kazakhs, les Françaises ont vraiment commencé contre les Russes, qui représentaient un premier vrai test, leur marche en trombe vers la finale.
L’équipe de France juniors ? Amandine Buchard (-48 kg) et Julia Rosso (-52 kg), Amélie Guihur (-57 kg), Lindsay Tang Sam Moi (-63 kg), dont on se demande encore pourquoi elle n’a pas eu le droit de combattre en individuel vu le niveau affiché sur ce par équipes, Margaux Pinot (-70 kg), Madeleine Malonga (-78 kg), soit trois médailles de bronze mondiales, bien entourées. Un beau groupe.
C’est Julia Rosso qui prenait la championne du monde russe des -48 kg Irina Dolgova et qui profitait de la lègère différence de physique entre les deux pour la secouer et engager deux seoi-nage à l’arrache qui lui donnait deux yuko d’avance. Malgré une petite chaleur au sol – elle était immobilisée pendant deux secondes sur un remarquable travail de la Russe – elle gérait très bien ce premier combat important et mettait Amélie Guihur dans l’axe. Celle-ci prenait Daria Mezhetskaia, vice championne d’Europe, et parvenait à lui mettre un remarquable ko-uchi-makikomi, qu’elle exécute avec le bras engagé sous l’aisselle en seoi-nage. Ippon. La petite nouvelle de l’équipe, Lindsay Tsang Sam Moi prenait la -57 kg Anasatasiia Konkina, la gérait assez tranquillement avant de la clouer sur le dos en esquivant et en contrant un seoi-nage à genoux. Margaux Pinot poussait dehors Dariko Gabaidze, 3e des championnats d’Europe 2012 et finaliste 2013, par hansokumake et Madeleine Malonga enfonçait le clou profond avec uchi-mata sur l’ancienne médaillée européenne poids lourds, Alexandra Babintceva.
Les Allemandes balayées
Le choc suivant pouvait impressionner car les Allemandes comptaient quatre médaillées mondiales dans leurs rangs, dont deux finalistes, dont Sappho Coban, championne du monde des -52 kg. Ce fut pourtant une formalité pour les Françaises.
C’est « La Bûche », Amandine Buchard qui prenait ce combat contre la championne du monde en charge et montrait une nouvelle fois tout son potentiel en tenant largement la dragée haute à la championne du monde de la catégorie supérieure à la sienne. Elle marquait un premier yuko sur kata-guruma avant de contrer une tentative de technique de jambe pour un second. Une nouvelle fois la France était bien lancée. Amélie Guihur devait suivre, face à Amélie Dotzer, et elle y parvenait, toujours avec son joli ko-uchi-makikomi qui lui valait un yuko d’avance. La responsabilité de Tsang Sam Moi était forte. Elle prenait Nadia Bazynski, 5e de ces championnats du monde, et l’endormait pour le compte sur un étranglement rapide. Joli ! C’était du velours ensuite pour Margaux Pinot, qui battait la médaillé mondiale et européenne Szaundra Diedrich, encore une fois aux pénalités, avant que Madeleine Malonga dispose facilement de la finaliste en poids lourds Carolin Weiss par deux waza-ari sur ura-nage et o-uchi-gari. Du solide.
Les Japonaises, juste un ton au dessus
Avec ce parcours efficace, les Françaises pouvaient y croire en finale face à des Japonaises qui n’avaient pas eu à se dévoiler beaucoup pour en arriver là et n’avaient pas donné en individuels le sentiment qu’elles étaient largement au-dessus. Elles pouvaient y croire d’autant plus fort qu’Amandine Buchard faisait un combat « énorme » face à Ai Shishime, 7e « seulement » en individuel, mais en -52 kg. La Japonaise partait à fond selon le modèle nippon et lançait des uchi-mata à tout-va, dont certains étaient à deux doigts de marquer. . Elle était pénalisée par deux fois dans le combat, mais à une trentaine de secondes de la fin, Amandine Buchard sortait de sa boîte défensive pour un harai-goshi engagé et finit en makikomi qui valait waza-ari ! Amélie Guihur (-57 kg) partait dans les même dispositions face à Christa Deguchi, médaillée mondiale… mais après avoir deux pénalités, elle se prenait un très gros harai-goshi en reprose de garde à une minute de la fin. Même punition pour Lindsay Tsang Sam Moi (-63 kg), solide dans une première phase, puis un peu dépassée par le rythme de la Japonaise Megumi Tsugane, finaliste de ce championnat du monde. Alors que la Française ouvrait la garde et se déplaçait du mauvais côté, la Japonaise l’enroulait dans un grand mouvement en uchi-mata qui la scotchait sur le dos. L’affaire pouvait aller vite… mais c’était sans compter sur l’autorité de Margaux Pinot, battue d’une pénalité imaginaire face à Chizuru Arai dans la compétition individuelle, ce qui avait permis à la Japonaise de se hisser en finale. Cette fois c’est elle qui menait la danse et c’est du côté japonais que tombaient les pénalités. Revenue à égalité, la France pouvait penser que l’impact de sa grande médaillée mondiale -78 kg, Madeleine Malonga, pouvait faire basculer le combat de son côté. Mais la championne du monde +78 kg Nami Inamori la défiait physiquement, sûr de sa posture et de sa stabilité. Sur une forte attaque de jambe de la Française – qui commettait peut-être l’erreur d’attaquer en garde croisée ce qui la rendait fragile au contre – la Japonaise lançait un puissant ura-nage qui donnait finalement la victoire au Japon, aux Japonaises, lesquelles assument jusqu’au bout leur statut de meilleure nation féminine sur ces championnats du monde. Dommage, avec peut-être plus de métier, Madeleine Malonga, bien sur les mains, auraient peut-être pu mieux jouer de sa taille pour gagner « petit bras », mais gagner tout de même. Dommage oui, mais le combat était beau.
Photos © IJF Media Team by G. Sabau / Amandine Buchard bat la Japonaise Ai Shishime au 1e tour de la finale
Les Géorgiens sortent les Grecs
Dans un championnat masculin assez ouvert, où les puissants Néerlandais écartaient les Japonais et où les Slovènes se retrouvaient en demi-finale, une finale new look proposait la Géorgie, un classique, face à la Grèce, plus inhabituelle. Force est restée au classicicisme avec une victoire géorgienne sur les Grecs. Le champion d’Europe Azoidis (-66 kg) marquait le premier point pour la Grèce aux pénalités, mais les deux médaillés mondiaux Mistopoulos (-73 kg) et Ntanatsidis (-81 kg) perdaient les combats suivants et la Géorgie – qui avait aussi battu la Russie et la Mongolie en tableau – déroulaient jusqu’à la fin pour l’emporter 4-1. La Géorgie a vraiment le par équipes dans la peau.