Quatre Français entrent en lice

FÉMININES -57KG – Après deux premières journées qui auront consacré deux millénials – l’Ukrainienne Bilodid, championne du monde des -48kg, est née en 2000, comme la Japonaise Abe, lauréate des -52kg -, l’entrée en piste des -57kg devrait marquer le retour aux manettes des natives des années quatre-vingt dix voire au-delà, puisque la Portugaise Monteiro, la Panaméenne Roper et l’Autrichienne Filzmoser sont respectivement de 1985, 1982 et 1980. L’expérience garantit-elle à ces trois-là une présence dans le carré final ? Rien n’est moins sûr, tant les cartes sont régulièrement rebattues dans cette catégorie. Si l’Asie, à l’exception notable sur la décennie écoulée des éditions 2009 (la Française Ribout) et 2013 (la Brésilienne Silva, pour le seul podium de la décennie 100 % non-nippon) conserve traditionnellement le leadership, les drapeaux valsent allègrement sur les autres marches du podium.
Victorieuse « d’un poil de cul de chamelle » en finale il y a un an à Budapest sur un waza-ari au bout de près de neuf minutes de golden score face à la Japonaise Yoshida, la Mongole Sumiya Dorjsuren se présente à Bakou dans sa tenue de métronome, elle qui n’a pas manqué un podium depuis mai 2015 soit 21 compétitions internationales consécutives. Qui pour l’arrêter dans sa marche en avant pour un doublé ? Sans faire injure à sa première adversaire (la Serbe Rogic ou l’Espagnole Equisoain qui, comme 95 % des non-Asiatiques du circuit à l’exception ces trois dernières saisons de l’Allemande Stoll et de la Portugaise Monteiro, soit ne l’ont jamais rencontrée, soit ne l’ont jamais battue), son premier gros test devrait se situer au 3e tour face à l’opiniâtre Canadienne Klimkait ou face à celle qui la priva durement de l’or olympique à Rio, la Brésilienne Silva. Cette dernière reste sur un succès probant en août dernier au Grand Prix de Hongrie, d’autant plus remarqué qu’il mit à cette occasion fin à la folle série de 26 victoires en six tournois depuis février de l’autre Canadienne, l’ancienne Japonaise Christa Deguchi.
Des favorites ? Il y en a près d’une ligne sur deux dans ce tableau fort de 52 engagées. La Japonaise Yoshida ? Invisible depuis sa finale au Grand Chelem de Paris en février, la vice championne du monde 2017 a notamment dans son quart l’une des deux jumelles Stoll (Amélie), la légende portugaise Telma Monteiro et ses 18 médailles en grands championnats, l’Israélienne Nelson-Levy ou la Polonaise Borowska. La championne d’Europe Gjakova ? Elle pourrait trouver sur la route des demi-finales la Française Gneto, l’épouvantail Deguchi ou la Russe Konkina. La Britannique Smythe-Davis, médaillée en 2017 ? Elle a dans son quart l’autre jumelle Stoll (Theresa), la Panaméenne Roper ou la Hongroise Karakas, en forme ascendante ces derniers mois mais qu’une légère alerte physique en août aura obligé à lever le pied à l’approche de l’évènement…
Et les Françaises, alors ? Quart costaud donc pour Priscilla Gneto, championne d’Europe en 2017 tombée à la 37e place à la ranking du fait d’une opération du ligament croisé antérieur du genou survenue en octobre dernier. Opposée d’entrée à l’Américaine Akiyama – qui a, à 31 ans, la lourde tâche de faire oublier la retraite de la médaillée olympique et mondiale Marti Malloy -, n°53 à la ranking, la combattante de l’ES Blanc-Mesnil Judo devra sans doute en passer par les cases Gjakova, Deguchi et Yoshida pour espérer atteindre la finale. Challenge !
Placée à l’autre bout du tableau, Hélène Receveaux est exempte du premier tour et affrontera ensuite soit la Népalaise Shrestha-Pradhan, n°136 mondiale, soit la Néerlandaise Karthaus, tombeuse d’Automne Pavia lors des championnats d’Europe par équipes mixtes en juillet dernier. Troisième en 2017, l’Orléanaise trouvera ensuite à priori sur sa route la Coréenne Jisu Kim, qui l’avait dominée en février dernier à Paris, avant un éventuel quart de finale face à la n°1 mondiale Dorjsuren.

MASCULINS -73KG – Deux Français sont sélectionnés dans cette catégorie forte de 82 engagés. Pour Guillaume Chaine, ces premiers mondiaux seniors à 31 ans débuteront au deuxième tour soit face au Luxembourgeois Nunes Dos Santos (367e à la ranking), soit face au Slovène Hojak (43e mais capable dès ses premiers Europe seniors en 2016 de se hisser à la 5e place, avec à l’époque une prometteuse victoire sur le tenant du titre Sagi Muki). Si tout s’enchaîne bien ensuite, le n°1 mondial japonais Hashimoto se dressera au quatrième tour face au combattant de l’ESBM.
Pour Benjamin Axus, ces deuxièmes mondiaux de rang débuteront face au Kazakhstanais Shaimerdenov, 62e mondial de plus en plus solide du haut de ses 21 ans à l’instar de son compatriote Serikzhanov, inattendu 2e vendredi en -66kg. S’il franchit ce premier obstacle, le judoka de l’AJA Paris XX pourrait voir sur son chemin se dresser l’ombre menaçante du Géorgien Shavdatuashvili, puis celles du Suédois Macias, de l’Israélien Butbul ou de l’Iranien Mohammadi… Pour le reste des enjeux de la journée, retrouvez ici notre zoom sur la catégorie des -73kg.