Entrée en lice d’Anne Fatoumata M’Bairo
FÉMININES +78KG. Leur seule et unique rencontre à ce jour est aussi leur dernier combat international à toutes les deux. Le 27 mai dernier, Anne-Fatoumata M’Bairo et Maria Suelen Altheman ont croisé le fer en place de trois du Grand Prix de Hohhot. Un harai-goshi enchaîné en osae-komi de la gauchère brésilienne permettait à la n°4 mondiale d’accrocher son quatrième podium international depuis son élimination précoce il y a un an aux mondiaux de Budapest. Pour la Française de 25 ans, 7e en novembre dernier aux mondiaux toutes catégories de Marrakech, cette prise d’informations face à la vice-championne du monde 2013 et 2014, 30 ans cet été, pourra s’avérer utile ce mercredi, à l’heure d’aborder avec le rang de n°17 à la ranking ses premiers mondiaux individuels seniors. Si elle franchit l’obstacle, l’Allemande Weiss, 3e cette année au Grand Chelem d’Ekaterinbourg, ou la Mongole Battulga, en mal de résultats depuis ses médailles de bronze au Grand Prix d’Antalya puis aux championnats d’Asie 2017, l’attendent. Derrière ? Derrière, la championne d’Europe 2017 venue du Belarus Maryna Slutskaya, la revenante tunisienne Cheikh Rouhou, médaillée cette année à Düsseldorf, Zagreb et Budapest et championne d’Afrique pour la… 19e fois (!), la géante ukrainienne n°10 mondiale Kalanina, la n°1 mondiale coréenne Kim, victorieuse cette année au Grand Chelem de Paris et 3e l’an passé à Budapest, la reine de l’olympiade précédente, championne olympique 2012 et championne du monde 2013 et 2014, la Cubaine Ortiz, seront les plus redoutables obstacles attendus sur la route séparant la Française d’une première finale mondiale dans cette catégorie depuis Christine Cicot à Paris en… 1997 – avant elle, seules Natalina Lupino en 1982 (toujours à Paris) et Paulette Fouillet à New York en 1980 avaient connu cet honneur.
Du côté des têtes d’affiche, les chocs d’entrée entre la n°1 mondiale coréenne Kim et la machine de guerre cubaine Ortiz, et celui entre la Bosniaque Ceric (n°2 mondiale) et la Slovène Velensek, victorieuse fin juillet au Grand Prix de Zagreb, devraient permettre d’y voir plus clair dès le début de la journée. Quant à la Japonaise Asahina, n°3 à la ranking, il faudra bien de la vaillance notamment à la prometteuse Brésilienne Sousa ou à l’expérimentée Turque Sayit pour l’empêcher de clore le Grand Chelem nippon en cours au niveau des finales féminines depuis le début de ces championnats.
MASCULINS +100KG. Il n’y a pas de Français engagés dans cette catégorie après dix années de joug Riner (2007-2017). Une perspective nouvelle qui ouvre l’appétit de ses rivaux, à commencer par le premier d’entre eux, le Géorgien Tushishvili, n°1 mondial et champion du monde du cœur du public il y a un an à Budapest pour le cran affiché en demi-finale face à l’icône française, malgré près de 32 kg d’écart sur la balance. Si ses sode-catapultes sont bien réglés et sa patience de cocotte-minute calée sur un thermostat moins bouillant que celui qui lui valut de finir en roue libre ses championnats d’Europe de Tel-Aviv en avril, le récent vainqueur du Grand Prix de Zagreb a les cartes en main pour aller chercher le premier or mondial non tricolore depuis 2005.
Deuxième en 2017 et n°2 mondial, le Brésilien Moura devra se méfier d’un quart comprenant notamment le Japonais Ogawa, quasi invisible sur la scène internationale depuis son doublé au Grand Prix de Qingdao et au Grand Chelem de Tokyo à l’automne 2017 (mais vainqueur significatif sur la même séquence de la Coupe du Kodokan puis, au printemps, des championnats du Japon toutes catégories), et le troisième et dernier Iranien de ces mondiaux, l’ancien -100kg Mahjoub, 10e mondial, dont les deux coéquipiers ont fait respectivement 3e en -73kg et 1er en -81kg. Champion d’Europe en titre et n°3 mondial, le Tchèque Krpalek a de fortes probabilités d’affronter dès son entrée en matière le Néerlandais Grol, 3e à Tel-Aviv, qui l’a battu cinq fois sur six du temps de leur rivalité en -100kg, mais que le champion olympique de Rio a réussi à dominer au finish lors de leur unique rencontre en +100kg, en avril dernier en Israël. S’il passe, il devra alors se méfier d’éventuelles retrouvailles avec le madré Mongol Naidan, champion olympique des -100kg il y a dix ans à Pékin et 3e de sa nouvelle catégorie l’an passé à Budapest.
En l’absence notamment des combattants russes, du Coréen Kim Sung Min, récemment titré aux Jeux d’Asie, de l’Autrichien Hegyi, blessé, et du Japonais Kageura, non retenu, le Brésilien Silva n’aura pas trop de l’expérience de ses deux podiums olympiques pour tenter de s’échapper d’un tableau comprenant le Japonais Harasawa, 2e aux JO de Rio et revanchard après sa glissade de 2017, l’Israélien Sasson, en quête d’un podium permettant à son équipe nationale de poursuivre sa série de moisson modeste mais constante d’une médaille par édition depuis 2013 ; le Mongol Ulziibayar, finaliste ces derniers mois du Grand Prix de Hohhot puis des Jeux d’Asie de Jakarta, ou le Cubain Granda qui, hormis un podium au Grand Prix d’Antalya au printemps, peine à retrouver l’état de grâce lui ayant permis, lui qui était alors -100kg, de tenir tête à Teddy Riner lui-même en demi-finale des mondiaux toutes-catégories de Marrakech, en novembre dernier.