En stage en Mongolie avec une dizaine d’athlètes, Christophe Gagliano, responsable de l’équipe masculine, fait le point sur le début d’année et les échéances à venir pour son groupe. L’entretien a eu lieu lundi dernier.
Comment se déroule ce stage ?
Bien, voir très bien. Nous avons été bien accueillis, les conditions d’entrainement sont excellentes avec les numéros 1, 2 et 3 mongols de chaque catégorie. À chaque entraînement, il y a environ une soixante de judokas sur le tapis, où par ailleurs l’état d’esprit est franchement bon. Il y a un entrainement le matin (à 9h30), avec une longue mise en train puis des randori en nage-waza et ne-waza. Deux jours de la semaine nous avons doubler les entraînements, pour arriver à un total de huit séances sur six jours.
Hier nous avons assisté à un tournoi de lutte mongole, auquel participaient d’ailleurs des judokas. Une «sortie» à la fois sportive et culturelle. Aujourd’hui, nous avons fait des test-matches par équipes de cinq. Nous avons gagné à chaque fois. Une petite inquiétude toutefois avec un bobo concernant Luka Mkheidze. Ce dernier s’est blessé au genou et rentre demain matin en France pour faire des examens.
Quel bilan faites-vous des premières sorties de l’année ?
Au Portugal (Grand Prix d’Alamada NDLR), nous avions décidé d’envoyer une équipe jeune. La principale satisfaction vient de Joan-Benjamin Gaba, médaillé de bronze en -73kg. Il fait une très bonne compétition, confirmant les progrès observés les semaines précédentes. Il y a aussi la bonne reprise de Nicolas Chilard, qui termine cinquième, après près de dix mois d’arrêt.
À Paris, avec Dany (Daniel Fernandès NDLR), nous avons été satisfaits du bon état d’esprit affiché. Il y a eu des confirmations (Alexis Mathieu, Joseph Terhec), un athlète, Daikii Bouba qu’on a senti pleinement rentré dans le projet olympique ou Benjamin Axus qui à l’occasion de ce Grand Chelem a su retrouver un judo actif, audacieux, battant des pointures.
En revanche, à Tel-Aviv, nous avons été un peu déçus dans l’ensemble, exception faite de Bouba.
Comment avez-vous choisi votre sélection pour les championnats d’Europe ?
Il faut avant tout dire que l’on commence à voir se dessiner un groupe, un groupe avec une marge de progression. Avec Paris 2024 en ligne de mire, notre philosophie est de ne pas tomber dans l’urgence du résultat. Ainsi, plusieurs réflexions permanentes guident nos choix : ce judoka a-t-il une marge de progression ? Quels sont ses résultats ? Qui a-t-il battu ? Quel a été son parcours pour être médaillé ?
Nous regardons les résultats mais pas de manière brute : la logique de performance ne se conçoit pas sur cet unique critère.
Pour compléter sur les Europe à venir, on s’est aussi demandé : à qui cela va-t-il bénéficier de participer à cet évènement ?
Par ailleurs nous avons décidé de faire une sélection assez tôt, afin de faire une préparation sereine, entre volume (ce que nous faisons actuellement en Mongolie) et affinage (les semaines précédant le championnat).
Il reste encore trois places à prendre. Nous avons envoyé décidé d’envoyer douze judokas pour le Grand Chelem de Turquie (1er-3 avril) dont six participeront au championnat continental fin avril à Sofia. À l’issue de la Turquie nous compléterons la sélection, participerons au stage qui suit le Grand Chelem d’Antalya puis nous finirons notre préparation à l’Insep.