Les études avant tout !

Date de création : 1998 – Nombre de licenciés : 158 (pour 80 000 habitants) – Proportion de femmes : 25% – Budget : 20 000 euros – Présidente : Florence Beyrand – Professeurs : Évelyne Drouin, Éric Porchet, Pierre Richard, Anthony Le Bot

« L’union fait la force » est un adage qui pourrait parfaitement jouer le rôle de devise du Judo Argoët Golfe. Née en 1998, cette structure regroupe quatre clubs du Morbihan : le JC Saint-Avé, l’UCK Nef de Vannes, l’US Séné et l’Elvinoise Judo. « Au départ, nous faisions partie d’un regroupement plus grand, le Judo Pays de Vannes, raconte Éric Porchet, professeur au sein des deux derniers clubs cités. À cause de désaccords, nous sommes partis et, dans la foulée, j’ai mis sur pied le Judo Argoët Golfe, dont je suis le directeur technique. » À Séné et Elven se joignent ensuite Saint-Avé (2006) et, plus récemment, Vannes (2012). L’objectif d’une telle union est « de ne pas être recroquevillés sur nous-mêmes, justifie Éric. Nous sommes tous de petits clubs et il ne fallait pas que nos jeunes s’y sentent à l’étroit. C’est également plus facile pour monter des équipes ! » Les quatre membres du regroupement n’ont pas fusionné, ils ont seulement mis leurs forces en commun. À partir de la catégorie benjamins, les combattants s’entraînent ensemble une fois tous les deux mois, et à l’occasion de stages pendant les vacances. Les cadets, juniors et seniors pratiquent dans leurs clubs respectifs et se retrouvent le vendredi soir. Afin d’éviter les inégalités de traitement, ils accueillent à tour de rôle cet entraînement de fin de semaine, la proximité géographique aidant (20 kilomètres entre les deux communes les plus éloignées). Nulle hiérarchie entre les dojos, donc.

© JAG – Les combattants du Judo Argoët Golfe dans le dojo de Vannes.

En compétition, les judokas combattent sous la bannière du JAG. Et ont réussi, depuis 1998, quelques jolis coups d’éclat. « Sur les huit dernières années, nous avons toujours eu au moins un combattant qualifié en Première Division seniors, » déclare fièrement Éric Porchet. C’est actuellement Olivier Mathonnet (-66kg) qui perpétue cette belle série, lui qui a déjà composté son ticket pour les championnats de France 2015, à Rouen (21-22 novembre). Avant lui, Aziz Essadek (-100kg puis +100kg) avait déjà fait parler la poudre avec, entre autres, une médaille de bronze aux France juniors 2004.

Performants sur le tatami… et en cours

Au-delà de ces performances accomplies sur le plan sportif, il est un autre domaine dans lequel les Morbihannais se montrent particulièrement à leur aise : les études. « Avant qu’un de mes élèves ne parte en section sport-étude à Rennes, explique le directeur technique du JAG, je passais avec lui une sorte de contrat moral. Autrement dit, je lui faisais comprendre que le judo ne devait pas passer au détriment de sa future carrière professionnelle. En amont, je sélectionnais d’ailleurs les judokas candidats au sport-étude en fonction de leur maturité et de leurs résultats scolaires. Si ces derniers n’étaient pas bons, ils savaient par avance que ce n’était pas la peine de me demander. » Un suivi régulier qui a notamment profité à Aziz Essadek, qui s’est justement mis à davantage travailler en cours afin de convaincre le professeur Porchet qu’il pouvait intégrer une section sport-étude. Quelques années plus tard, le garçon est devenu docteur en psychologie. « On pourrait aussi parler de Benjamin Cruaud, journaliste à LCI et d’Antoine Lefort, docteur en domotique, » ajoute Pierre Richard, professeur à l’UCK Vannes et qui a totalement adhéré à l’état d’esprit du Judo Argoët Golfe. « Former des champions, c’est très bien, reconnaît Éric, mais réussir à former des individus complets et qui réussissent dans la vie, c’est encore mieux. » En fin de compte, c’est peut-être ça la devise du Judo Argoët Golfe.