Photo : PSG Judo

Alors que la capitale accueillait la Champions League à l’Institut du Judo (voir par ailleurs), le Paris Saint-Germain Judo a signé un doublé pour son retour sur la scène européenne : l’or chez les filles comme chez les garçons ce samedi à Prague (République Tchèque). Les Rouge et Bleu d’Amandine Buchard, Marie-Eve Gahié et Romane Dicko, notamment, se sont imposés en finale face aux Russes d’Ekaterinbourg (5-0) avant que le groupe masculin ne batte dans la foulée… Sainte-Geneviève Sports (4-1), le club essonnien signant au passage une belle performance lui aussi. Le succès du PSG a d’ailleurs été commenté sur le site du club par son président Djamel Bouras : « Je suis extrêmement fier de la performance de nos judokas aujourd’hui, a déclaré Djamel Bouras, Président du Paris Saint-Germain Judo. Ils ont tous réalisé une performance exceptionnelle, ils ont tous été à la hauteur de l’événement. Au-delà des athlètes, je tiens à saluer le travail réalisé par le staff, qui a réussi à fédérer ce groupe et le mener jusqu’à la victoire. Je remercie l’ensemble du Club, qui nous soutient au quotidien, et notre Président Nasser Al-Khelaifi, qui a cru en notre projet. Avec ce double succès, le Paris Saint-Germain Judo poursuit sa montée en puissance et peut se projeter sur les prochaines échéances avec ambition. »

Une double ration d’or qui ne paraissait pourtant si évidente au coup d’envoi de la journée. Si les Parisiennes se présentaient bien sans égale dans un tableau à seulement quatre équipes – lancées par le kata-guruma d’Amandine Buchard, elles passaient d’abord 5-0 aux Praguoises avant de récidiver face aux Russes, qui avaient eu fort à faire face au Blanc-Mesnil SJ, ne l’emportant qu’au cinquième duel lorsque Daria Vladimirova profitait d’une main droite cramponnée dans le dos pour renverser la médaillée mondiale juniors 2019 Tahina Durand pour l’immobiliser dans la foulée – leurs homologues masculins, privés d’Alpha Djalo touché, touché au doigt, et Teddy Riner, en délicatesse avec ses cervicales, n’ont pas eu de tour cadeau.

Leur premier succès du jour, face au Akhmat de Grozny (qui remontera derrière les repêchages pour grimper sur le podium), débuta sur un duel indécis entre deux médaillés mondiaux – Yakub Shamilov, récompensé en 2021, côté russe, et Denis Vieru, médaillé à Tokyo en 2019, recrue de choix du clan parisien (avec le médaillé olympique Ouzbek Davlat Bobonov) – qui se concluait sur une troisième pénalité infligée à Shamilov pour une saisie aux jambes après plus de sept minutes de combat. Luca Otmane mettait ensuite près de six minutes à trouver la faille sur tai-otoshi, avant que Bobonov ne mate en deux temps le vice champion du monde juniors 2017 Turpal Tepkaev sur son uchi-mata à une main et un sumi-gaeshi supersonique pour le compte. Le schéma était identique aux deux tours suivants, contre les Ukrainiens de Spartakivets puis les Russes du Lokomotiv KBR, les colosses Yakiv Khammo, en bronze aux mondiaux de Budapest en juin dernier, et Renat Saidov, lui aussi sur la boîte planétaire en 2014, voyant leurs partenaires céder face au trio Vieru-Otmane-Bobonov avant d’entrer en lice pour du beurre face au jeune Khamzat Saparbaev, qui suppléait le décuple champion du monde du club de la capitale.


Dans l’autre moitié de tableau, c’est un autre France-Russie qui anima les débats dès l’entame des éliminatoires. Sur le podium national pour la douzième fois consécutive à Perpignan mi-novembre, Sainte-Geneviève Sports se frottait en effet d’emblée à Ekaterinbourg. Vincent Limare, en -66kg pour l’occasion, lâchait le premier point aux pénalités au médaillé de bronze du dernier Masters Aram Grigoryan, avant que Somon Makhmadbekov, champion du monde juniors 2019, ne prenne sa revanche de la demi-finale du Grand Chelem de Paris sur Théo Riquin, d’un joli crochetage. Au pied du mur, les Rouge et Blanc devaient leur salut à Quentin Joubert qui, malgré deux shido au compteur en début de golden score, imposait son tomoe-nage pour réduire la marque, à Armann Khalatian qui arrachait Roman Dontsov et enfin à Cyrille Maret qui se payait le champion d’Europe -23 ans Valeriy Endovitskiy en surpassant habilement son grand fauchage intérieur pour le plaquer sur le dos. Même finish victorieux pour l’emporter 3-2 (après avoir été mené 2-1) lors du quart face aux Ukrainiens de Dnipropetrovsk, puis en demi-finale face à la formation russe de Sorbis, où Cyrille Maret se montrait plus entreprenant en golden score face à Ruslan Kiselev pour que la troisième pénalité tombe du côté adverse et n’envoie les Essonniens en finale.

Une finale 100% française donc, sur laquelle les Parisiens faisaient main basse dès les trois premiers combats : Limare encaissait trois pénalités face à Vieru, Otmane trouvait la clé sur sumi-gaeshi lors du temps additionnel contre Riquin et Aregba s’offrait un succès précieux sur Joubert, d’un waza-ari marqué avec son uchi-mata peu après la mi-combat. Pour l’honneur, Amadou Meité maîtrisait au sol Saparbaev pour le 4-1 final. 

Des cinq formations françaises engagées à Prague, seul le Dojo Béglais – vaincu par Prague en éliminatoires puis par Dnipro en repêchages – ne s’invitait pas au palmarès et ne se qualifiait ainsi pas pour la Champions League 2022, étant donné que les filles du Blanc-Mesnil, drivées par Lakhdari Benabdelmoumène, allaient chercher le bronze après que Candice Lebreton ne soit pas tombée dans le piège de l’arraché de son adversaire pour glaner le troisième point de la petite finale contre Prague.