Faiza Mokdar, en or ce vendredi.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF

Elle aura été avec le Russe Ramazan Abdulaev, la principale animatrice de cette journée. Bien sûr, la victoire de Faiza Mokdar (PSG Judo) en -57kg ce vendredi à Astana, restera comme le fait principal. Sa deuxième médaille internationale cette saison après la victoire au Grand Prix de Zagreb depuis septembre. Soit deux titres mais aussi deux cinquièmes places, à Paris et Tashkent. La triple championne de France 2018 ne fait pas dans la demi-mesure cette saison ! Mais comment caractériser ce succès ? Sans doute, trouve-t-on dans la réponse à cette question l’information, finalement, la plus intéressante. Car ce vendredi, Faiza Mokdar a été simplement étincelante avec une précision technique et une efficience, qu’elle avait perdu depuis quelques temps. Son ippon-seoi-nage et son uchi-mata, qu’elle a pleinement retrouvé, ont transpercé toutes ces adversaires, y compris la Japonaise Momo Tamaoki en finale, future titulaire nipponne aux championnats du monde de Budapest, médaillée mondiale en bronze l’année dernière, et en or au Grand Chelem de Bakou mi-février. Un ippon-seoi-nage lancé dans un timing parfait, sur montée de la main adverse, et le combat se trouvait plié. Au total, la Parisienne aura marqué huit valeurs – quatre yuko, quatre waza-ari -. Impressionnant, pour une prestation très convaincante.
Dans le clan français, Astride Gneto (FLAM 91) va conquérir, elle, une médaille de bronze en -52kg. Elle bat les deux Polonaises du jour, dont Aleksandra Kaleta, 37e mondiale, aux pénalités lors du combat pour le bronze. Surtout, elle trouve la solution face à Reka Pupp, le Hongroise, cinquième des JO de Paris. Un o-uchi-gari très fort et imparable – son spécial – après 5’10 de golden score ! Une victoire arrachée de fort belle manière mais sur laquelle la Tricolore a sans doute laissé des plumes. En demi-finale, l’Espagnole Ayumi Leiva Sanchez place un koshi-jime après seulement une minute de combat sur lequel Gneto n’a d’autre choix que d’abandonner. Première médaille en Grand Chelem depuis décembre 2023 et de l’argent à Tokyo, pour la sœur cadette de la famille. Un fait notable.
Et sinon ? Une cinquième place pour Enzo Jean (US Orléans Loiret JJJ) en -60kg, battu deux fois par des combattants kazakhstanais : en quart contre Aman Bakythzan, 21 ans, 131e à la ranking-list et deuxième de l’Open de Pologne fin février, sur un enchaînement morote-seoi-nage/ko-uchi-gake puis par Magzhan Shamshadin, 28 ans et 29e mondial, pour le bronze, sur un sasae-tsuri-komi-ashi. Trosi victoires tout de même pour l’Orléanais dont une sur Doston Ruziev, 26e mondial et titulaire ouzbek aux JO de Paris.
Cédric Revol (ESBM Judo) se faisait disqualifier pour « diving » à retardement, l’action ayant eu lieu deux-trois séquences avant la sanction définitive, sur un o-goshi où les superviseurs estimaient que le Français avait plongé dans l’axe pour pousser son attaque jusqu’au bout.
Un arbitre, d’ailleurs qui nous offrit encore deux situations incompréhensibles avec nos yeux d’observateurs passionnés : en finale des -52kg, le contre de L’Espagnole Ayumi Leiva Sanchez après la tentative d’uchi-mata de l’Allemande Masha Ballhaus, initialement valorisé, à juste titre selon nous, waza-ari était finalement enlevé. C’est l’Allemande qui s’imposera finalement dans cette catégorie…
Moins dommageable mais tout aussi inexplicable, l’ippon transformé en waza-ari sur le sublime de-ashi-barai de Ramazan Abdulaev, en finale, contre le Kazakhstanais Gusman Kyrgyzbayev, médaillé olympique à Paris. Tout y est, y compris le contrôle puisque le Russe a les mains sur le judogi adverse jusqu’au bout. L’arbitre tchèque avait pourtant pris la bonne décision. Et sans hésitation, parfaitement placée qu’elle était. Et bien non…ce n’est pas encore aujourd’hui que les superviseurs allaient faire confiance à leurs arbitres.
Touteefois, ce waza-ari sera suffisant pour le nouveau -66kg russe de remporter son second Grand Chelem consécutif après Tashkent fin février. Une montée de catégorie remarquable de réussite. Car comme Faiza Mokdar, cela va au-delà des résultats. En -60kg, Ramazan Abdualev se montrait féroce en ne-waza, mais moins à l’aise en nage-waza. En -66kg, à Tashkent, comme aujourd’hui, il a régalé debout : son action en sen-no-sen, sur sasae-tsuri-komi-ashi, contre le Mongol Jantsandorj Unurbat est époustouflante et tourne déjà en boucle sur les réseaux ! Une victoire qui pourrait lui offrir une place de titulaire aux championnats du monde.