Sarah-Léonie Cysique face à Jessica Klimkait. Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
Encore raté. Avec Walide Khyar — battu lors de son entrée en lice ce matin par l’Ouzbek Abdurakhim Nutfulloev, vingt-deux ans et cinquième à la fin de la journée — et Teddy Riner, Sarah-Léonie Cysique (ACBB Judo) était de la liste de trois sélectionnés olympiques tricolores présents, ici, à Douchanbé. Tête de série n° 2, on ne voyait pas trop ce qui allait l’empêcher d’arriver en finale ce vendredi contre, sauf énorme surprise, la Canadienne Jessica Klimkait, tête de série n° 1. De surprise il n’y eut point et c’est bien à un dixième duel qui eut lieu entre la puissante Française au judo classique et la tacticienne canadienne, toujours aussi forte à faire déjouer ses adversaires avec sa posture très cassée vers l’arrière, ses attaques en sode-tsuri-komi-goshi qui ont l’intérêt — pour elle — à la fois de montrer qu’elle est en activité et d’annihiler toute tentative de poursuite de la séquence par son adversaire. Une tactique qui, disons-le, a de quoi parfois agacer tant elle séquence à l’extrême les combats avec une posture défensive à genoux quasi systématique si l’attaque n’a rien donné. Et qui n’a pas manqué d’arriver en finale. Victoire trois shidos à deux de Klimkait contre Cysique, qui n’a plus battu la championne du monde 2021 depuis les JO de Tokyo. Quatrième défaite consécutive pour la vice-championne olympique tricolore qui prend tout de même sept cents points et montera à la quatrième place de la ranking list olympique lundi après une journée très intéressante caractérisée par la volonté particulièrement explicite — et payante contre la Turque Yildiz et la Belge Liebeer — de finir ses combats en ne-waza. Un domaine dans lequel Cysique s’aventure de plus en plus avec une vraie maîtrise. Une arme de plus à son bagage déjà conséquent pour celle qui s’adjuge ici sa dixième médaille en Grand Chelem
Finalement seul engagé français en -60kg, Maxime Merlin (AJA Paris XX) réalise une belle journée avec une première victoire contre la tête de série n° 3, le jeune Brésilien Michel Augusto — dix-neuf ans —, tout frais champion panaméricain et océanien de la catégorie ! Un uki-waza permet au protégé d’Alexandre Borderieux de se projeter en quart de finale où il s’incline face au Russe Iznaur Saaev, sur un waza-ari donné avec un gros retardement. En repêchages, il piège l’Italien Angelo Pantano à quinze de la fin du temps réglementaire sur une variante de sumi-otoshi. Mais pour le bronze, Merlin doit s’incliner face au jeune Japonais Hayato Kondo, deuxième à Tokyo fin 2022, sur une poussée au sol à la toute fin du combat. Une place dans les cinq sur un Grand Chelem que Merlin atteint pour la première fois, lui qui n’avait plus combattu à ce niveau depuis Tel Aviv en février 2023.
Deux septièmes places féminines à noter encore avec Anais Perrot (US Orléans Loiret JJJ) en -48kg et Léa Metrot (Nice Judo) en -52kg. La première bat la Coréenne Hyekyeong Lee, n° 11 mondiale et tête de série n° 4 ce vendredi, sur un tani-otoshi.
Une première journée réussie des combattants du cru avec le succès du combattant tadjik Muhammadsoleh Qvatov en -60kg. Une première médaille en Grand Chelem après neuf participations infructueuses. En -66kg, Obid Dzhebov récolte l’argent, battu par le Turkmène Serdar Rahimov, 48e mondial, jamais médaillé sur le circuit FIJ et qui vient s’imposer lors de son dix-neuvième Grand Chelem de sa carrière alors qu’il n’a que vingt ans !
Chez les féminines, la Mongole Baasankhuu Bavuudorj, 10e mondiale, continue sur son excellente lancée après sa victoire lors des championnats d’Asie. Elle bat aux pénalités la Turque Tugce Beder. En -52kg, dans une finale totalement inédite à ce niveau entre les deux Suissesses, Fabienne Kocher et la jeune Binta N’Diaye, c’est la première qui s’impose… aux pénalités.
Quatre finales sur les cinq de la journée se seront donc terminées aux shidos. Une statistique à la symbolique lassante.