Maxime Gobert, en bronze à Tashkent après Paris.
Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF


Le scénario de ce samedi a quelque chose de l’excellent film comique « Un jour sans fin » : comme hier, au Japon les deux titres féminins, à la Russie les deux titres masculins…et une médaille française grâce à Maxime Gobert en -73kg ! 

Chez les féminines, c’est Kirari Yamaguchi en -63kg et Rin Maeda en -70kg qui vont chercher l’or. 
Championne d’Asie 2024, victorieuse du Grand Prix de Croatie en septembre dernier, cette ancienne de l’université de Kokushikan de 23 as et 26e mondiale, reste invaincue en s’imposant en finale aujourd’hui à l’Israélienne Inbal Shemesh, 23e mondiale sur une sortie de jambe aussi classique qu’efficace. En -70kg, Rin Maeda, 19 ans, 3ème à Tokyo, piège facilement l’Ouzbek Khurshida Razzorkberdieva, 101e mondiale et seulement classée sur des coupes d’Europe juniiors, sur un uchi-mata sukashi. 
Une nouvelle génération nipponne envoyée au feu sur cette nouvelle olympiade. Avec succès. 

Chez les masculins, énorme impression faite par le Russe Timur Arbuzov en -81kg. Un combattant dont nous vous parlons depuis les championnats du monde juniors 2023 – où il avait terminé en bronze -. Depuis l’ascension est fulgurante : troisième au Grand Chelem de Paris 2024, premier au Grand Chelem de Tbilissi il y a presque un an, vice-champion du monde 2024 à Abou Dhabi et en argent, encore, au Grand Chelem de Tokyo début décembre dernier. Un judoka à l’ADN russe, très en feeling avec une progression en ne-waza constante. Aujourd’hui, ce jeune combattant, il n’a que 20 ans, déblaye son tableau avec une autorité effrayante. En demi-finale, son ippon-seoi-nage contre Sotaro Fujiwara est parfait. En finale, son sode-guruma contre l’Ouzbek Arslonbek Tojiev, est, lui, imparable. 
Neuvième mondial, ce judoka formé au club de Tuapse, par le père Naguchev, se taille peu à peu une figure de monstre de la catégorie. 

En -73kg, c’est carrément à une finale 100% russe qui aurait dû avoir lieu. Dû car Denis Lavrentev ne se présentait pas face à Karen Galstian. Galstian ? Un judoka de 25 ans, 31e mondial, en argent au Grand Chelem de Tbilissi l’année dernière, jamais médaillé international chez les juniors, mais arrivé sur le circuit international comme une bombe. Alors qu’il n’était que médaillé sur une coupe d’Europe en 2021, le voilà en argent en Géorgie pour son premier Grand Chelem. Cinquième à Abou Dhabi, septième à Tokyo et donc premier ici à Tashkent. 

Et les Français dans tout cela ? La lumière ce samedi vient de Maxime Gobert (Olympic Judo Nice). Flamboyant au Grand Chelem de Paris, le -73kg tricolore vient chercher sa seconde médaille de bronze consécutive sur le circuit. Un o-uchi-gari à gauche en sortie d’uchi-mata contre le Tadjik Muhiddin Asadulloev, un autre yuko en finale de repêchage contre l’Émirati Karim Abdualev sur sumi-gaeshi après une défaite sur harai makikomi contre Denis Lavrentev et voilà le champion de France par équipes masculines il y a deux semaines à sa cinquième médaille en Grand Chelem ! 

Journée difficile en revanche pour Melkia Auchecorne, battue d’entrée par la Chinoise Jun Li, future septième pour cette combattante de 22 ans jamais sortie sur le circuit internationale auparavant et pour Luca Otmane, qui subit le o-soto-otoshi de l’Ouzbek Muso Sobirov en huitième de finale.