Menezes et Chibana sont prêts !

Sarah Menezes balaye Emi Yamagishi en quelques secondes. La championne olympique est de retour ! / Officiel IJF

Ce grand Chelem russe isolé dans la lointaine Tyumen a commencé sur d’excellentes bases. Loin du niveau d’un Grand Chelem majeur, comme Paris ou Tokyo, il a néanmoins permis de voir en action une large délégation russe, dans laquelle on ne retrouve pas de leaders masculins (hormis l’excellent -100 kg, Adnan Bisultanov, engagé au championnat d’Europe, mais très probablement relégué en réserve pour Chelyabinsk à cause du retour réussi de Khaybualev) et à peine plus chez les filles. Cette délégation est opposée aux « déçus » japonais – celles et ceux qui n’iront pas aux championnats du monde – dont la grande Misato Nakamura (-52 kg), ou Masaaki Fukuoka (-66 kg). On retrouve aussi à Tyumen une équipe brésilienne des grands soirs, l’équipe n° 1 pour Chelyabinsk.

Chibana, favori pour Chelyabinsk ?

Chez les garçons, chacune de ces grandes nations de judo emportent une catégorie. Les Japonais les -60 kg par Shinji Kido, un combattant peu connu de 23 ans, déjà sur le podium à Paris cette année. Excellent notamment au sol, le Japonais domine en finale le médaillé olympique 2012 Felipe Kitadai. Les Russes gagnent en -73 kg par Denis Iartcev, n°1 russe à la ranking tant que Mansur Isaev le champion olympique n’est pas revenu de sa blessure. Il bat lui aussi un Brésilien, Marcelo Contini, dans un combat réglé aux pénalités. Enfin le Brésil emporte la troisisème finale masculine avec Charles Chibana, l’un des grands animateurs des championnats du monde de Rio en 2013. Très sûr de lui et remarquable à la fois de technique et de puissance, il plante en demi l’expérimenté Fukuoka sur morote-seoi-nage, et en finale le vice champion du Japon Yuhei Rokugo sur un énorme ura-nage. Il se place ainsi résolument parmi les favoris pour le titre à Chelyabinsk.

« Énorme » ura-nage de Chibana sur Kido en finale des -66 kg. Le Brésilien affiche ses ambitions pour le championnat du monde de judo 2014 à Chelyabinsk.

Menezes balaye Yamagishi en quelques secondes

Cette belle impression donnée par le Brésil chez les hommes est confirmée par le parcours impeccable de la championne olympique Menezes (-48 kg), qui se permet même le luxe de mettre en quelques secondes un fantastique de-ashi-barai à la grande Emi Yamagishi, victorieuse à Paris cet hiver.
Gros coup de semonce pour la championne du monde Rafaela Silva (-57 kg) en revanche, incapable de passer le premier tour. De sorte que c’est le Japon qui fait le plus fort chez les féminines avec trois finales, pour deux titres. Le premier va à Misato Nakamura en -52 kg et le second à Abe Kana (-63 kg), à chaque fois contre deux Russes, l’excellente Ryzhova en -52 kg, qui ne parviendra pas à suivre l e rythme de la double championne du monde et médaillée olympique, et en -63 kg l’inconnue Ekaterina Valkova, 3e Russe au classement mondial avec une 62e place. En finale, elle prend un remarquable soleil sur uchi-mata par Abe.
Dans le dernier combat, en -57 kg, l’affrontement est américain, avec la « made in USA » Marti Malloy, médaillée mondiale et olympique, qui doit cependant céder d’une pénalité devant l’étonnnante vice-championne du monde juniors Catherine Beauchemin-Pinard, une rugueuse forte au sol et active, qui n’en finit plus de gagner en seniors. Après les Open d’Uruguay et de Salvador, le Grand Prix de Mongolie, la voici en or au Grand Chelem de Tyumen. Ça monte. Il faudra l’éviter si possible au championnat du monde en août.