Après le bronze à Bakou, il emporte l’or au Kazakhstan

Les Français n’attendaient que lui, le seul ce dimanche à tirer pour les couleurs tricolores, le seul, avec Laetitia Payet chez les féminines à avoir ramené une médaille la semaine dernière dans le contexte relevé d’un Grand Chelem. On avait eu l’occasion de l’écrire à propos de son  encourageante troisième place à Bakou, Axel Clerget a enfin (re)trouvé un judo à la fois vif et efficace, plus équilibré, plus dans le rythme, qui lui permet de faire briller la technique qui en avait fait l’un des meilleurs techniciens juniors de sa génération. À Almaty, il est resté sur la même veine, cherchant constamment le dynamisme des appuis, toujours fort et rigoureux sur les mains, mais aussi mobile et confiant, plus varié. Et il a montré encore plus de choses sur le plan technique face à des adversaires à sa main. Trentième mondial, il n’a pris ce dimanche qu’un seul adversaire mieux classé que lui, l’Algérien Abderrahmane Benamadi, 16e mondial, qui n’est pas tombé, mais a subi quatre pénalités. On avait admiré son yoko-tomoe-nage efficace et utile tactiquement, on connaissait son ne-waza cauchemardesque – comme ont encore pu le mesurer l’Ukrainien Nhabali ou le Kazakh Zhakypov – on a apprécié cette fois un seoi-nage à genoux à gauche exécuté avec beaucoup de maîtrise et de précision, et en finale, face à un grand Chinois dangereux, Cheng Xunzhao, troisième du championnat d’Asie et 31e mondial, un harai-makikomi très opportun, exécuté avec classe et légèreté, une vraie projection qui plaquait l’adversaire sur le dos.

Clerget au Master

En gagnant ce tournoi « Grand Prix » après la perf de la semaine dernière, Axel Clerget démontre qu’il a pleinement sa place dans le top 15 mondial, et plus si affinités. Il a d’ailleurs accumulé assez de points pour arriver au seizième rang, ce qui lui ouvre le chemin du Master la semaine prochaine. Ce sera passionnant de le voir, sur cet état de forme (et en espérant qu’il ne sera pas usé par l’enchaînement) face aux cadors qui auront fait le déplacement pour prendre des points stratégiques. Un bon moment en perspective. Pour le public français, pas forcément pour eux.

Kayra Sayit, outsider olympique déclarée

La championne d’Europe turque Kayra Sayit – mieux connue par chez nous sous son nom d’origine « France » Ketty Mathé, a retrouvé la finale à Almaty après avoir été sortie au premier tour à Bakou. Elle met trois ippons en trois combats, y compris à la Coréenne Kim Minjeong, 10e mondiale, qui l’avait battu par deux fois, et secoue la Cubaine Ortiz en finale, même si elle est finalement battue aux pénalités. Ce sera quitte ou double à Rio, mais la Turquie, grâce à elle, a une chance non négligeable d’emporter son premier titre olympique chez les féminines. En or, Idalys Ortiz, championne olympique et double championne du monde, sera manifestement encore une fois à compter parmi les favorites à Rio.
Chez hommes, c’est le poids lourd Géorgien Okroashvili qui l’emporte, avec la satisfaction de battre au passage aux pénalités son rival Matiashvili, le « petit lourd » qui avait tenu la dragée haute à Teddy Riner à Kazan. De quoi aller à Rio à sa place ? C’est peu probable.