Crédit photo : Emanuele Di Feliciantonio/IJF
On l’avait laissée totalement désemparée lors des championnats du monde de Budapest après une défaite trop rapide au premier tour. Ce samedi, Manon Deketer (ESBM Judo) fait un retour remarqué et remarquable avec une médaille d’or en -63kg. Tête de série n°1, elle débutait directement en quart de finale contre la Chinoise Jun Li, 23 ans et 79e mondiale. Un juji-gatame après deux minutes de combat et voilà la Tricolore en demi-finale contre la Polonaise Angelika Szymanska, vice-championne du monde 2024. Un duel que Deketer débloque après quarante secondes au golden score avec un kata-guruma lent mais poussé jusqu’au bout, l’arbitre estimant qu’il n’y avait pas eu de rupture. En finale, un contre sur un morote-seoi-nage inversé de la Mongole Enkhriilen Lkhagvatogoo, double médaillée mondiale en 2022 et 2023 et septième en 2025, permettait à la Blanc-Mesniloise de remporter son premier Grand Prix.
Dans la catégorie supérieure, désillusion immédiate pour Margaux Pinot (PSG Judo), battue d’entrée par la Chinoise Lu Liu, 33e mondiale, finaliste du Grand Chelem d’Oulan-Bator fin juillet. Un koshi-guruma à gauche avec une arrivée de la championne du monde 2024 presque sur le ventre tout de même valorisé yuko.
Un exemple de plus à mettre dans le dossier des yuko plus que minimalistes. Des valeurs données qui dévalorisent la symbolique de cette marque dans l’histoire de notre discipline.
Dans la même catégorie, Melkia Auchecorne (AS Chelles Judo) s’essayait officiellement aux -70kg en individuel sur le circuit international. Des éliminatoires paradoxaux pour la double championne du monde juniors puisqu’elle battait d’entrée l’invincible hongroise Szofi Ozbas, championne d’Europe et du monde en titre ! Alors que la judoka magyare travaillait au sol, l’un de ses points forts, la Française attendait le bon moment pour lancer une sortie d’immobilisation et clouer immédiatement son adversaire !
Enorme coup réussi par la Chelloise qui tombait de haut immédiatement après puisqu’en quart de finale elle subissait un – magnifique – yoko-tomoe-nage de la Malgache Aina Rasoanaivo, 21 ans et 26e mondiale, après seulement onze secondes de combat. Repêchée, Auchecorne battait proprement l’Anglaise Kelly Petersen-Pollard grâce à son tai-otoshi avant de s’offrir la Japonaise Utana Terada pour le bronze sur un de-ashi-barai. Un samedi où la Française n’aura montré aucun déficit physique. Alors, une fois pour voir ou les prémisses d’une montée de catégorie ?
Une journée où le Japon continue presque naturellement sa moisson habituelle avec deux titres masculins pour Yudai Tanaka en -73kg, en bronze à Oulan-Bator fin juillet et son o-uchi-gari. Et Yoshito Hojo en -81kg et son uchi-mata qui, suite à sa cinquième place à Paris, retrouve le chemin de l’or, lui qui avait été titré sur le Grand Prix du Portugal et le Grand Chelem de Douchanbé en 2024.
Dernière médaillée d’or ? La Croate Lara Cvjetko, qui profite de la longue pause de sa compatriote championne olympique Barbara Matic pour porter haut les couleurs croates, elle qui est déjà n°1 mondiale !
Ce soi, la France pointe au quatrième rang (trois médailles, une d’or, deux de bronze) loin d’un Japon aux déjà cinq titres et deux médailles de bronze.