Tcheumeo et Riner apportent deux médailles d’or de plus en Corée

Teddy Riner roule l’opposition dans la farine à Jeju / Officiel IJF

Il restait trois médailles d’or possible à ramener pour l’équipe de France en ce troisième jour du tournoi de Corée, elle n’en emportera que deux, par Audrey Tcheumeo (-78 kg) et Teddy Riner (+100 kg). Notre championne d’Europe et médaillée mondiale Emilie Andeol (+78 kg) butte sur la Coréenne Lee Eun-Ju, troisième de l’Open de Taipei, d’une pénalité. Une consolation pour la meilleure lourde française : pour la place de trois, elle confirme, d’une pénalité, son autorité sur l’Allemande Konitz, l’une des ses plus dangereuses rivales euopéennes. Mais c’est Kim (Jiyoun) qui domine Lee en finale, de deux pénalités. Il faudra retenir de ce tournoi de Corée dominée par les Coréennes dans cette catégorie, que les meilleures du pays n’étaient pourtant pas là. Notamment Lee Jung-Eun, championne d’Asie et médaillée mondiale en 2013, deuxième du Grand Chelem de Moscou en 2014, ni la n°1 de ces dernières années, Kim Na-Young, encore victorieuse du Grand Prix de Mongolie l’année dernière, ni non plus la fille du moment, Kim Eunkyeong, troisième des Jeux d’Asie, victorieuse du Grand Chelem de Bakou et du Grand Prix de Mongolie en 2014. Pas de doute, les Coréennes ont du répondant au-dessus de soixante-dix-huit kilos. 

Tcheumeo reprend Harrison

Audrey Tcheumeo n’a en revanche pas été inquiété dans la catégorie inférieure, même si elle n’a pas non plus, comme à son habitude, fait souffler le vent de la tempête sur ses adversaires. Elle s’est contentée de gérer aux pénalités, non sans être impressionnante tout de même. Fixées à bout de bras, la main forte contrôlée par la poigne de fer de la Française, ses adversaires n’ont pas eu beaucoup les moyens de se rebeller. La seule pour laquelle elle fit l’effort de marquer un avantage (yuko), fut la plus prestigieuse, l’Américaine Kaya Harrison. Une victoire importante, car depuis la demi-finale gagnée par Audrey Tcheumeo au championnat du monde 2011 contre elle, elles ne s’étaient plus rencontrées, sinon au Grand Prix de Cuba cette année, où c’est Harrison qui l’avait emporté. 
Dans cette catégorie la jeune championne de France junior 2013, troisième en senior cette année, Hawa Samah Camara, ne fait qu’un petit tour et puis s’en va, battue d’entrée par ippon par la Coréenne Yoon Hyunji, troisième du Grand Chelem de Tokyo en 2012. 

Riner, roi de Corée

Tout le monde attendait avec curiosité le parcours du grand Teddy Riner dans ce Grand Prix de Corée qui recevait sa prestigieuse visite pour la première fois. On ne peut pas dire qu’il y eut de la tension autour de cette promenade vers l’or. Tranquille, concentré pour bien poser ses mains, le grand n’a pas eu plus de difficulté sur ce tournoi que lors de son passage au championnat de France, et même moins puisque Cyrille Maret avait été un adversaire plus acharné à Villebon qu’il n’en a rencontré à Jeju. Gi Geun-Bae, 22 ans, prit harai-goshi sur sa première et timide tentative de porter une attaque au récent champion du monde. Le Russe Kesaev fut cloué au sol sur l’une de ses attaques en sutemi – sa spécialité. Le grand Roumain Vladut Simionescu se fit gentiment déposer au sol sur o-uchi-gari et sumi-gaeshi. Enfin, en finale, Riner rencontrait le meilleur Coréen, Kim Sung-Min, qu’il n’avait pas pris depuis le tournoi de Paris 2013. Si il craignait une révolte chez lui de ce combattant qu’il avait battu aux Jeux de Londres et au championnat du monde de Paris, il a vite été rassuré : totalement impuissant devant la loi du kumi-kata du Français, Kim Sung-Min s’est laissé sortir aux pénalités sans protester. 

La Corée passe devant la France

Malgré ces deux médailles d’or et cette médaille de bronze de plus qui portent le score français à six médailles d’or, une d’argent, une de bronze, la France, impressionnante chez les féminines avec son groupe de n°1, ne finit pas première nation. La Corée en effet reste finalement maîtresse chez elle, avec trois médailles d’or en ce dernier jour, qui amènent la nation hôte à six médailles d’or, comme la France, mais aussi avec trois médailles d’argent et trois de bronze. Force est restée au nombre !
C’est l’ancien poids lourd Cho Guham, 42e mondial, qui emporte la catégorie des -100 kg en sortant notamment le n°4 mondial, l’Azéri Elmar Gazimov, le Belge en forme Toma Nikiforov et en finale l’ancien champion olympique 2008, de retour au premier plan en 2014 avec une victoire aux Jeux d’Asie, le Mongol Naidan Tuvshinbayar.
En -90 kg, Gwak Dong-Han, vainqueur des Universiades en 2013, avait gagné le tournoi l’année dernière en battant le Grec Iliadis en finale. Il domine à nouveau totalement la situation.
Les garçons de Corée, très discrets depuis leurs trois médailles, dont deux titres, des Jeux de 2012, sont peut-être en passe de revenir au premier plan. Face à une opposition solide, ils se hissent dans sept finales sur sept et emportent cinq titres.