Receveaux encore battue en finale par Dorjsuren

Premier rendez-vous post Jeux européens, le Grand Prix de Mongolie a débuté ce vendredi, avec cinq catégories au programme (-48kg, -52kg et -57kg chez les femmes, -60kg et -66kg chez les hommes). Six Français étaient alignés, connaissant des fortunes diverses.

Belle opération pour Laëtitia Payet

Côté tricolore, la meilleure performance a été établie par Laëtitia Payet, qui s’impose en -48kg. Exemptée du premier tour, la Villemombloise a pris le meilleur sur la Chinoise Yahong Jiang. Opposée à la redoutable Nord-Coréenne Kim Sol Mi, 21e mondiale et troisième des derniers championnats d’Asie, en demi-finale, Payet a su pousser son adversaire à la faute, celle-ci s’inclinant aux pénalités (deux shido à rien). Grâce à sa victoire en finale contre la Sud-Coréenne Yujeong Kang (55e), elle aussi en bronze aux Koweit, la Réunionnaise remporte sa troisième compétition internationale en 2015, après les Open de Tunis et de Casablanca et surtout son premier Grand Prix. Un résultat qui lui permet de se positionner comme une alternative potentielle en -48 kg, derrière Amandine Buchard, numéro 1 française et déjà retenue pour les mondiaux d’Astana. Sa compatriote Aurore Climence, elle aussi alignée en -48kg, n’a pas eu la même réussite. Battue en quarts de finale par Yujeong Kang, la Génovéfaine s’inclinait ensuite en repêchages contre la Mongole Khorloodoi Bishrelt. Deux défaites, pour une septième place à l’arrivée.

Priscilla Gneto était éliminée dès le premier tour par la Mongole Bat-Erdene Baljinnyam, 93e mondiale, qui se fera ensuite battre par la future vainqueur, la Japonaise Ai Shishime. Avec cette contre-performance, Gneto laisse un peu plus de champ libre à Annabelle Euranie, vice-championne d’Europe il y a quelques jours et lancée comme un boulet vers les mondiaux d’Astana.

Receveaux-Dorjsuren, la revanche

Astana, Hélène Receveaux y pense sûrement. Certes, Automne Pavia a d’ores et déjà son ticket mais, si le staff français venait à sélectionner une deuxième représentante en -57kg, la Dijonnaise ne serait sans doute pas loin. Après avoir successivement écarté la Suissesse Emilie Amaron (55e), l’Autrichienne Tina Zeltner (27e) puis la Chinoise Yang Liu (33e), des filles du standing d’une 16e mondiale, comme l’est Recevaux, elle retrouvait Sumiya Dorjsuren, troisième mondiale, pour un remake de la finale du Masters de Rabat. Malheureusement pour la sociétaire de l’ADJ 21, l’issue du combat fut la même qu’au Maroc, avec une victoire de la Mongole. Complètement bloquée par la saisie de son adversaire, Receveaux n’a pas su trouver la faille et a écopé de trois shido, qui l’ont conduit jusqu’à la défaite. Malgré tout, elle continue d’accumuler les podiums en 2015 et met la pression sur Laëtitia Blot, rapidement hors course lors des Jeux européens.

© IJF Media/G. Sabau – Bis repetita pour Hélène Receveaux, une nouvelle fois dominée par Sumiya Dorjsuren en finale.

Chez les masculins, ils étaient deux à pouvoir marquer les esprits en -60kg, mais ils n’ont pas saisi leur chance. Pourtant auteur d’un kata-guruma qui lui permettait de mener au score, Adrien Raymond a été surpris sur sankaku-jime. Contraint de taper au sur l’étranglement, il s’incline dès le premier tour avec beaucoup de frustration, au profit du Hongrois Laszlo Burjan. Sofiane Milous, lui, a mis à peine plus d’une minute pour se débarrasser du Chinois Jianqi An (104e mondial), mais a buté en demi-finale sur le champion du monde en titre, le Mongol Boldbaatar Ganbat. Défait par un autre Mongol, Tsogtbaatar Tsendochir (76e), dans le combat pour le bronze, l’Argenteuillais doit se contenter d’une cinquième place.

Des champions olympiques peu inspirés et une razzia mongole

Deux champions olympiques de Londres étaient aussi sur le tapis ce vendredi, à savoir Kaori Matsumoto (-57kg) et Arsen Galstyan (-66kg). Pour l’un comme pour l’autre, le résultat est mitigé puisqu’ils n’obtiennent que la médaille de bronze. La Japonaise a été dominée par Sumiya Dorjsuren, tandis que le Russe a subi un surprenant revers face au Slovène Andraz Jereb. Arrivé en -66kg il y a un an, Galstyan a semble-t-il retrouvé le niveau qui faisait de lui une référence dans la catégorie inférieure, mais a encore quelques absences, ce qui lui valait un énorme pion sur harai-goshi alors qu’il menait tranquillement. Samedi et dimanche, il pourra observer ses compatriotes Mansur Isaev (-73kg) et Tagir Khaibulaev (-100kg), eux aussi sur le toit de l’Olympe en 2012.

Alignés en nombre à Oulan-Bator, les Mongols n’ont, pour l’instant, pas déçu leur public. Au succès de Sumiya Dorjsuren (-57kg), il convient d’ajouter ceux de Tumurkhuleg Davaadorj (-66kg) et Amartuvshin Dashdavaa (-60kg). Le podium des super-légers est d’ailleurs exclusivement composé de combattants locaux, avec Ganbat en argent, Ganbold et Tsendochir en bronze. En -52kg, la Japonaise Shishime est encadrée par trois Mongoles. Habituellement très à son aise chez les légers, la Mongolie saura-t-elle conserver ce rythme au fur et à mesure de l’avancée dans les catégories de poids ?