Crédit photo : Tamara Kulumbegashvili/IJF
Le retour du roi. Hier, Hidayat Heydarov, champion d’Europe, du monde et olympique l’année dernière, a, enfin, retrouvé de son aura. Battu d’entrée aux championnats du monde de Budapest en juin et au Grand Prix du Pérou par Dayyan Boulemtafes, l’Azerbaïdjanais au look de surfeur a véritablement remis la machine en route avec une journée où le -73kg au look proche de Leonardo Di Caprio dans The Revenant, s’est fait plaisir : kata-guruma, ne-waza (avec son sankaku-gatame), morote-seoi-nage inversé comme en finale face au Tchèque Chusniddin Karimov, 32 ans et 41e mondial, en bronze il y a une semaine à Lima. Un Heydarov à la fois soulagé et diablement heureux, pointant du doigt après sa victoire son coach Richard Trautmann ainsi qu’Elnur Mammadli, ange gardien de ce cadet prodigue, lui le champion olympique de Pékin dans la même catégorie et vice-président de la fédération de son pays.
Un samedi, jour des cadors puisque la championne du monde en titre 2025 des -63kg, Haruka Kaju, continue sur sa folle lancée de victoires : Coupe du Kodokan et Grand Chelem de Tokyo 2024, Grand Chelem de Paris, Jeux d’Asie, championnats du monde en 2025. Et dorénavant Grand Prix du Mexique, où elle se paye le luxe de piquer au sol en finale la Canadienne Jessica Klimkait, montée de catégorie depuis le début de l’olympiade. La championne du monde et médaillée olympique chez les -57kg en 2021 qui, depuis, a gagné le Grand Chelem de Bakou et le Grand Prix du Pérou (elle a été battue au premier tour du Grand Chelem de Tbilissi). Une des grandes combattantes du circuit qui ne peut pourtant absolument rien sur le retournement au sol de la Nipponne en finale. Des qualités de ne-waza exceptionnelles, dont même les Canadiennes, plutôt inspirées sur ce plan (il faut penser également à Catherine Beauchemin-Pinard, finaliste mondiale en juin et battue au sol par la Japonaise) font les frais. Kaju, qui battit d’ailleurs la seule Française engagée du jour, la Monégasque Rania Drid, au second tour… au sol.
Les deux autres vainqueurs du jour ? L’une est croate et s’appelle Lara Cvjetko. Numéro une mondiale, cette combattante de 24 ans, double vice-championne du monde (2022 et 2025), victorieuse du Grand Prix de Chine aime décidément les longs périples puisqu’elle s’impose à Guadalajara. Alors que son aînée, Barbara Matic, championne olympique en titre, fêtait son mariage ce week-end, Cvjetko perpétue l’incroyable dynamique croate dans cette catégorie. Un soto-makikomi en finale contre l’Allemande Dena Pohl, 25 ans et 55e mondiale, et surtout une victoire en demi-finale contre la Belge Gabriela Willems, médaillée olympique de bronze 2024, sur un harai-goshi au golden score.
L’autre est, encore, azerbaidjanaïs. Vusal Galandarzade, champion du monde juniors 2023 en -73kg et qui pour sa première compétition en -81kg, s’impose directement sur un Grand Prix ! Certes, il ne prend aucune des sept premières têtes de série de la journée. Mais il sort une fort belle journée faite d’o-uchi-gari, d’ippon-seoi-nage ou d’un ura-nage, en finale, pour clore ce samedi.
Ce soir, l’Azerbaïdjan est à quatre titres sur quatre catégories masculines et, logiquement loin devant le Brésil et la France.