Nathan Petit (J2 -73kg) avait l’occasion de refermer une bonne fois pour toutes la plaie de Tokyo, où il avait été le seul des trois Français sélectionnés à repartir bredouille. Opposé au Lituanien Osvaldas Bareikis pour une nouvelle place de trois à la vie à la mort, le compétiteur du Dojo Romanais, une nouvelle fois plus grand que son opposant aujourd’hui, s’appliquait à mettre beaucoup de déplacement pour trouver la position propice à son uchi-mata ou son tai-otoshi. Dans le camp d’en face, logiquement, on s’en remettait à des seoi-nage par en-dessous ou des tentatives de sacrifice. Rien n’était marqué au tableau pendant près de deux minutes, mais la sensation d’un Nathan Petit prenant l’ascendant dans le rythme se faisait de plus en plus nette, mise en évidence par une première pénalité reçue par Bareikis pour fausse attaque.

Nathan Petit lors de son premier combat du jour.
© Emanuele Di Feliciantonio / IJF

Une impuissance qui se poursuivait encore quelques séquences, jusqu’à ce seoi-nage enclenché au moment même où le Français, haut sur ses appuis, essayait d’abattre une nouvelle fois son bras gauche dominant. Le replay vidéo était formel : waza-ari pour le Lituanien et une grosse minute encore à batailler. Le médaillé de bronze de Tokyo allait résister tant bien que mal, traîné parfois sur ses genoux par Nathan Petit qui tentait de le tracter, mais toujours dans les clous en termes d’activité avec ses mouvements d’épaule. Une tentative trop limite incitait l’arbitre belge à lui infliger un second shido à dix-huit secondes du terme, regonflant à bloc le tricolore et le public uni – à quelques supporters lituaniens près – derrière lui. Ça appuyait si fort au kumikata que Bareikis se trouvait maintenu dans l’axe alors qu’il tentait une dernière fois de tourner les épaules, pour une chute à genoux à seconde du gong. Pas suffisant pour assister à une intervention divine dictée par la table centrale… Nouvelle cinquième place paralympique pour Nathan Petit, qui n’aura pas réussi son pari d’opter pour la descente au poids – l’un des rares dans ce cas – suite au retrait de la catégorie des -81kg pour pouvoir dissocier malvoyants et non-voyants.